ANNUAIRE EGYPTOLOGIQUE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €

PRIMORDIALES

Aller en bas

PRIMORDIALES Empty PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 10:40

- Les Egyptiens de l'Antiquité observaient dans la nature : le parcours journalier du soleil, qui renaît chaque matin et meurt chaque soir, le retour des saisons et le cycle de la vie.
Ils ont cherché à interpréter tous les phénomènes qu'ils pouvaient observer par le prisme de leur croyance séculaire.
La notion la plus importante pour eux est celle de cycle :
- le cycle circadien : cycle de la nuit avec (re)naissance du Soleil le matin et disparition le soir (Khépri - Rê - Atoum)
- le cycle des années avec l'inondation annuelle du Nil qui pouvait être source de joie comme de peine (en cas de trop faible ou trop forte crue) ;
- le cycle de la vie avec les naissances qui succèdent aux morts (bien que les Égyptiens ne crussent pas en une réincarnation terrestre, mais en l'immortalité de l'âme).

- Pour les égyptiens, en effet, le flot jaillit d'une caverne, située au niveau de la cataracte, et depuis laquelle le dieu de la crue déverse sur l'Egypte l'eau qui vient du Noun, c'est-à-dire du flot dont le monde est issu.
Le mécanisme de la création du monde, tel qu'il est exprimé dans les trois principales variantes de la cosmogonie égyptienne— héliopolitaine, hermopolitaine et memphite —, est identique dans son principe : l'émergence d'un tertre primordial hors du chaos liquide, puis la conception du soleil par les forces qui en sont issues, et enfin la mise en ordre de l'univers, selon une dynamique centrifuge ... (N.Grimal , L'eau en Egypte ancienne) .

- Des mythes, pour quoi faire ?

Si les prêtres égyptiens élaborent des récits relatant la création du monde et ses suites, ce n'est pas pour se distraire à la veillée, mais pour apporter aux hommes des réponses aux angoissantes questions qu'ils se posent.
Pourquoi sont-ils sur terre ?
Comment celà s'est-il créé ?
Quel est le sens de la vie ?
Pourquoi meurent-ils ?
Comment expliquer l'origine du mal ?
Après la mort existe-t-il une vie ?
Comment se présente l'au-delà ?

Les mythes sont autant d'explications qui reflètent la conception que les anciens Égyptiens se font du monde.
Ainsi, le mythe d'Osiris montre comment le dieu a ouvert la voie de la résurrection aux hommes.
En même temps, il rend compte de la venue du mal sur la terre : avec Seth, l'assassin.
Quant au mythe du combat d'Horus et de Seth, il révèle pourquoi le mal n'est jamais vaincu.
[cf Florence Maruejol (égyptologue), L'Égypte ancienne pour les nuls]

- La vision du monde selon les Egyptiens :

le monde est divisé en trois : la terre, le ciel, le monde souterrain

- le monde terrestre : c'est le monde des hommes, leur naissance n'est évoquée que de manière brève («Tandis que je (Atoum) pleurais ..., les hommes vinrent à l'existence tels des larmes sorties de mon oeil ». Pour les Egyptiens, la Terre est un disque entouré par les eaux primordiales (le Noun), l'Egypte se trouve au centre des terres (égyptocentrisme). Le Nil sort du Noun, ainsi que sporadiquement la pluie. Au-delà des frontières de l'Egypte, s'étendent les régions où règnent le désordre : les pays étrangers.

- le monde céleste : c'est le royaume des divinités cosmiques : le dieu solaire, la lune, les étoiles. Les Egyptiens voient le ciel comme une sorte de voûte soutenue par quatre piliers disposés aux quatre coins de la Terre. Selon une autre conception, c'est la déesse Nout penchée sur la terre qui forme avec son corps la voûte céleste. Le soleil effectue sa course orbitale en suivant cette voûte, le soir, Nout avale le soleil pour l'engendrer à nouveau le matin. Chaque position du Soleil est symbolisé par un dieu différent : Soleil levant (Khepri), Soleil de midi (Rê-Horakhty), Soleil couchant (Atoum). De même, les étoiles parcourent le corps de la déesse la nuit.

PRIMORDIALES Geb1

Amon, aidé de Shou et Tefnout soutiennent la voûte céleste (Nout)
au-dessus de Geb (la Terre), gisant au sol (British Museum).

- le monde souterrain : c'est le domaine des dieux de l'au-delà et des morts.
Chaque jour, le soleil disparaît de l'horizon à l'ouest pour entrer dans la monde souterrain, il y poursuit sa course en direction de l'est pour réapparaître le matin à l'orient. Mais le monde souterrain est rempli de dangers (notamment le terrible serpent Apophis) et le Soleil le parcourt dans les douze heures de la nuit, debout sur une barque, protégé par diverses divinités. Au cours de son voyage nocturne, le soleil apporte la lumière, source de vie, aux habitants du monde souterrain : les morts. Ceux-ci accomplissent le même périple que le soleil, affrontent les mêmes dangers avant de se présenter devant le tribunal d'Osiris pour être jugés et accéder éventuellement à la vie éternelle. Pour se protéger et s'orienter dans le monde souterrain, les défunts disposent de sortes de guides : "Livre des Deux Chemins, Livre des Portes, Livre des Cavernes, Livre de la Terre, Livre des Morts, l'Amdouat". (cf --> http://jfbradu.free.fr/egypte/LA%20RELIGION/GENERALITES/GENERALITES.php3?r1=5&r2=0&r3=0 )


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 17:18, édité 6 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 10:54

Les égyptiens fuiaient la définition, n'utilisaient pas les synthèses, et n'étaient pas portés vers des plans de travail.

Alors , tenter d’appliquer la pensée égyptienne avec nos critères actuels et l’enfermer dans notre mode de raisonnement et notre logique ne peut nous conduire que dans une impasse.

Plus on essaie de délimiter leur pensée et de la définir, et plus on s’éloigne de la réalité égyptienne.

D'une part, les Egyptiens ne considéraient pas le monde d'une façon linéaire, mais d'une façon cyclique .
D'autre part, ils observaient le monde et en avaient une vision globale ; ils l'étudiaient simultanément de différents points de vue.
Ce n’est pas un premier aspect du problème qui est considéré, puis un deuxième, puis un troisième, c’est plutôt les trois à la fois, tous les angles de vue sont envisagés en même temps.

D'ailleurs, La langue hiéroglyphique fonctionne de cette manière : un groupe de signes correspond à un mot ou une idée, mais chaque signe garde son individualité et doit être pris en compte pour une perception globale.
Chaque signe apporte une information différente sur le mot tout en établissant un réseau de correspondances de plus en plus dense et vaste au fur et à mesure qu’on en accepte les finesses et la complexité.

En conséquence, je propose d'essayer de raisonner un peu à la "manière égyptienne" , et d'orienter ainsi notre recherche, notre quête , pas obligatoirement d'une façon ordonnée , s'en faire de synthèse ni de plan, mais en abordant tous les nombreux aspects indépendamment et cependant faisant partie d'un tout , sans suite logique nécessairement .

- A propos de cycles

La pensée égyptienne fonctionne sur les rythmes conscients de la nature: rien n’est stable, rien n’est fixe, tout est changement (analogie au scarabée, khépri ... ).
Rien ne s’annule tout se transforme.
Tout se "définit" en fonction des rythmes de l’univers.

Effectivement, " cette notion de cycle est l'axe central autour duquel s'articulent leurs croyances des Egyptiens antiques. "

Le Soleil crée les êtres par ses émanations, il crée l'espace par sa lumière, il crée le temps par ses itérations (= répétitions involontaires), par son retour perpétuel ("L'Eternel retour"), par la palingénèse (= renaissance perpétuelle du soleil) .

Les Egyptiens ont une conception subjective du monde .
Pour que le monde soit visible, soit perçu, il faut de la lumière .

Le temps progresse par cycles .
Et pour les Egyptiens, ce qui est important, c'est la forme cyclique du temps : chaque matin avec le lever du soleil, c'est une nouvelle création du monde .
Le parcours du soleil constitue le cycle fondamental de l'existence .
Le matin, il renaît, recréant chaque matin le monde tel que le Démiurge l'a créé, y compris l'espace et le temps .
Arrivé au zénith, le monde est reconstitué dans sa plénitude .
Ensuite, il régresse, se contracte pour enfin mourir chaque soir .

Par analogie, tous les cycles sont équivalents : le cycle d'un roi, le cycle d'une saison sont "équivalents" au cycle d'un jour ... toujours , l'Eternel retour !

L'espace fonctionne comme le temps, et obéit au même principe de cycle .
Le territoire s"agrandit avec la lumière naissante et rapetisse avec son déclin, pour disparaître la nuit .

Le cycle solaire correspond au cycle de la vie et de la mort que parcourt Rê dans sa barque .


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 17:33, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 10:56

L'harmonie entre les hommes et les éléments (Soleil, Terre et Eau) constitue la règle de base de la pensée égyptienne (Règle de Maât), fondée sur une dualité universelle (Fécondité/Stérilité, Jour/Nuit, Vie/Mort, Unité/Multiple).
* M A A T / Ordre > https://annuaire-egyptologiq.1fr1.net/t1653-m-a-a-t-ordre
* Maât, entre cosmologie et mythe > https://annuaire-egyptologiq.1fr1.net/t1675-maat-entre-cosmologie-et-mythe

La quête fondamentale des Égyptiens était de réaliser un monde habitable, c’est à dire un monde libéré de la violence où la justice et la vérité aient leur place.
C’est en devenant miroir du ciel que l’État reflète l’ordre cosmique qui se traduit en harmonie sociale.
Ainsi, la société égyptienne en reliant la terre et le ciel, intègre l’homme non seulement socialement mais à l’univers.
Grâce à Maât, tout devient relié et solidaire dans une culture vivante.

Dans la vie quotidienne, il s'agissait d'apprendre à vivre en conformité avec Maât, notion fondamentale de l'existence en Égypte ancienne.
Cette notion recouvre la perfection de l'ordre originel de la création du monde par le dieu démiurge, ordre universel que le roi est en charge de maintenir en garantissant la permanence de l'action divine à travers le culte.
Elle recouvre aussi l'ordre politique et social qui ne peuvent exister sans une morale du comportement individuel des sujets.
En effet cet équilibre universel est l'objet d'une remise en cause constante de la part des forces qui visent au retour du chaos originel de l'anté-création.
Ce drame cosmique quotidien est illustré par les mythes qui font référence au combat nocturne du soleil pour renaître au jour, exprimant la victoire toujours recommencée de la Maât sur le chaos.


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 17:56, édité 4 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 10:58

http://secretebase.free.fr/civilisations/egyptiens/civilisation/civilisation.htm


Religion

Un des aspects les plus intéressants de l'Égypte ancienne est sa religion.
La profondeur de la pensée égyptienne et l'imagination débordante dont témoigne la conception d'idées et d'images de dieux et de déesses sont incomparables.
Dans l'élaboration de leurs croyances, les Égyptiens travaillaient sur le plan cosmique, cherchant à comprendre les lois les plus fondamentales de l'univers.
Ils élaborèrent les premières conceptions de la divinité — les débuts d'une religion.
Leurs croyances évoluèrent lentement au fil des siècles pour déboucher progressivement sur une vision globale du monde, celle de la population du Nil.

C'est la religion qui unit les communautés locales et en fait une nation.
Elle est à l'origine de la pensée et des valeurs communes essentielles à la croissance d'une civilisation.
Aucune religion n'est pleinement formée à sa naissance.
Dans le cas de l'Égypte ancienne, on peut voir que les systèmes de croyances ont évolué pour devenir la force motrice des expressions culturelles.

Aux premiers stades de la pensée humaine, la notion de Dieu n'existait pas.
Nos lointains ancêtres se préoccupaient des phénomènes naturels et des puissances qui les régissaient; ils n'adoraient pas une forme personnalisée de Dieu.
Ce stade de l'évolution religieuse est dit «magique».
En Égypte, avant l'apparition de la notion de Dieu, le pouvoir magique était renfermé dans le hiéroglyphe d'un sceptre (ou d'un bâton, ou encore d'une verge).
C'est l'un des symboles les plus durables du pouvoir divin, toujours présent dans les représentations des pharaons et des dieux.

La société humaine évoluant, les gens acquirent graduellement une certaine identité personnelle.
Davantage conscients de l'individualité, les humains se mirent à concevoir les dieux sous une forme personnalisée. Ce stade est dit «mythique».
En Égypte, ce processus débuta à la fin de la période préhistorique, au moment où l'écriture apparaissait et où les mythes étaient formulés.
À ce stade, chaque ville d'Égypte avait sa propre divinité, manifestée dans un fétiche matériel ou un dieu représenté sous la forme d'un animal, par exemple une déesse-chatte, une déesse-cobra, un dieu-ibis ou un dieu-chacal.
Le panthéon devenant de plus en plus cohérent, ces dieux et déesses furent dotés de corps humains et crédités d'attributs et d'activités humaines.
Les temples des principales villes du pays furent édifiés pour vénérer les dieux locaux.
Sous le Nouvel Empire, ces temples honorèrent une triade de dieux s'inspirant du modèle établi par la famille mythique d'Osiris, Isis et Horus.

Comme toutes les religions, celle de l'Égypte ancienne était complexe.
Au fil des siècles, de religion à divinités locales elle passa à une religion nationale comportant un nombre plus restreint de divinités principales.
Certains théologiens croient que l'Égypte s'acheminait vers une foi monothéiste en un créateur unique symbolisé par le dieu solaire.
Il n'existait pas de croyances uniformes, mais les Égyptiens partageaient une conception commune de la création du monde et de la possibilité de retourner au chaos si on laissait se déchaîner les forces destructrices de l'univers.
Lorsque les Grecs et les Romains conquirent l'Égypte, leur religion fut influencée par celle de l'Égypte.


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 18:00, édité 2 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 10:59

http://pharaons.free.fr/index.php?category/Histoire/Epoque-prédynastique

La Période Prédynastique

Les fondements de la société égyptienne

La période Prédynastique est une période d'environ 500 ans au début de ce qui est par convention considéré comme le début de l'histoire Egyptienne. Ce fût l'étape formatrice de la civilisation égyptienne antique telle que nous la connaissons. C'est pendant cette période que la royauté divine est devenue bien établie comme forme de gouvernement, et avec elle, une culture entière qui resterait pratiquement inchangée pendant les 3000 années suivantes. L'écriture a évolué de quelques signes simples, employés pour annoter des quantités de substances et leur provenance, à un système complexe de plusieurs centaines de signes avec des valeurs phonétiques et idéographiques. Les artisans se sont peu a peu qualifiés et spécialisés, et ont expérimenté l'utilisation de matériaux plus durables. Des structures établies en brique, bois et roseaux ont été copiées dans la pierre, donnant naissance à l'architecture égyptienne typique.

Un autre changement très important qui marque le début de la période Prédynastique est l'arrivée de l'urbanisme. Les habitants de petits campements dans tout le pays ont abandonné leurs maisons et se sont déplacés vers de plus grandes communautés. Plusieurs facteurs, pouvant changer d'une région à l'autre, ont influencé ce processus d'urbanisation :

Le besoin de sécurité a pu avoir fait rechercher aux villageois la protection de murs fortifiés. Il a facilité la mise en place d'un pouvoir central.
Le processus de l'urbanisation semble avoir commencé plus tôt dans les sociétés avec une structure hiérarchique plus forte.
Modifications du milieu naturel. Cela a apparemment été le cas à Hiérakonpolis, une des villes les plus importantes dans la période Prédynastique tardive.
La société évoluait au delà des ses seuls besoins agricoles et nécessitait des artisans spécialisés, des commerçants et tout un personnel habile. L'élite au pouvoir a eu besoin de ces personnes pour leur talents, mais aussi pour fonder une société durable.
Les changements démographiques, tels qu'une croissance de population, ont pu avoir fait étendre et fusionner de plus petits règlements dans une plus grande communauté.
Parce que la période Prédynastique est le point culminant d'une évolution culturelle, religieuse et politique en cours, il est difficile de déterminer son début réel. Selon la tradition égyptienne antique, le premier roi (humain) avoir régné au-dessus de la totalité de l'Egypte était un homme nommé Ménès. Il est considéré le premier roi de la 1ère dynastie et la tradition lui a attribuée l'unification de la Haute et de la Basse Egypte. Malgré certaines découvertes attestant de son existence réelle, son identification reste problématique. Dans le Papyrus de Turin et avec Manéthon, ce Ménès suit une longue liste de dieux et de demi-dieux qui ont régné avant lui. La première ligne sur la pierre de Palerme contient les noms des rois qui ont prétendument régné avant lui. Pendant que notre connaissance de cette première partie de l'histoire égyptienne évolue, nous nous apercevons que de puissants roitelets habitant en Egypte moyenne et supérieure avaient déjà étendu leur influence et leur royaume, aux régions de l'Egypte inférieure. Cette information peut correspondre aux rois mythiques du Papyrus de Turin et aux noms énumérés dans la première ligne de la pierre de Palerme, sinon littéralement, ou peut-être simplement comme confirmation que les chroniqueurs égyptiens rendaient compte de l'existence des rois précédant Ménès. Ceci a mené quelques auteurs à proposer qu'il y ait pu avoir eu une dynastie "0" avant la 1ère dynastie. Il n'est pas certain que les rois placés dans cette dynastie hypothétique "0" aient appartenu réellement à la même famille régnante ni qu'ils aient tous régné sur la même zone.

Controverses

Pour la plupart des livres traitant l'histoire de l'Egypte antique, la période Prédynastique comprend habituellement les deux premières dynasties. Ceci est basé sur le fait que les premières pyramides ont été construites pendant la 3ème dynastie et que l'Ancien Empire est souvent décrit comme "âge des pyramides". Ceci a valu à la 3ème dynastie d'être incluse dans l'Ancien Empire. Il doit être précisé, cependant, que les pyramides construites pendant la 3ème dynastie étaient des pyramides à degrés et pas les "vraies" pyramides lisses qui ont été construites à partir de la 4ème dynastie. Les complexes entourant la pyramide à degrés inachevée de Netjerikhet et de Sekhemkhet, toutes les deux à Saqqara, sont différentes des complexes funéraires bâtis à partir de la 4ème dynastie. En tant que tels, la pyramide à degrés et les complexes funéraires de la 3ème dynastie peuvent encore être considérés en tant qu'étape dans l'évolution du bâtiment des pyramides. Les rois pendant la 3ème dynastie étaient encore connus principalement par leur nom d'Horus, mais dès la 4ème dynastie, le Prenomen, et plus tard le Nomen, deviennent les titres plus importants. Ceci peut indiquer une variation dans la façon de voir la divine royauté : pendant les trois premières dynasties, le roi était une incarnation vivante du dieu Horus, tandis qu'à partir de la 4ème dynastie, il devient le fils du dieu solaire.

La 3ème dynastie devrait donc plutôt faire partie de la période Prédynastique que de l'Ancien Empire. En tant que telle, elle a joué un rôle charnière en consolidant l'évolution politique, religieuse et culturelle qui avait commencé des siècles avant. Il faut toutefois noter que le Papyrus de Turin énumère simplement les rois des 5 premières dynasties, sans davantage de classification. Ceci peut signifier qu'au moment de la composition de l'original de Papyrus de Turin, les 5 premières dynasties ont été visualisées dans l'ensemble. Notre division de cette chronologie pour la période Prédynastique et l'Ancien Empire ne correspond pas aux vues de quelques chroniqueurs égyptiens antiques...

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:01

http://blogthucydide.wordpress.com/2007/10/01/la-religion-egyptienne/

La religion égyptienne


Osiris, Rê, Isis, Ptah, Amon, Horus, Thot… Les dieux de l’ancienne Égypte étaient innombrables. Parce qu’il fallait rendre le monde intelligible. Créés par le dieu soleil Rê, selon la mythologie, ils devaient aider les hommes à maintenir l’ordre sur le chaos. D’où la nécessité de s’attirer leurs faveurs : les temples, les rituels avaient cette fonction. Mais l’ultime raison de la religion égyptienne était la vie, c’est-à-dire gagner l’au-delà.

Toute religion se caractérise par ses croyances, ses mythes, ses rites et ses (ou son) dieu(x).
Qu’en est-il de la religion égyptienne ?
On peut l’aborder à travers quatre grandes préoccupations qu’avaient les anciens Égyptiens :
- rendre le monde intelligible ;
- l’explication des origines du monde, qui accompagne le thème de l’éternel recommencement ;
- la volonté de ne pas offenser les divinités et de faire prévaloir l’ordre sur le chaos ;
- surmonter la mort, c’est-à-dire parvenir dans l’au-delà, au paradis.

*** Rendre le monde intelligible

Dans la nature, rôdaient des dangers inexplicables et des phénomènes mystérieux. La crue du Nil, la course du soleil et de la lune, la germination des grains, les serpents et les lions qui rôdaient dans le désert mais aussi les maladies touchant les hommes et les bêtes, les orages et autres aléas climatiques qui détruisaient les récoltes… Les Égyptiens ont cherché à rendre leur monde intelligible. Pour vaincre leurs peurs, ils ont donc créé une multitude de divinités – des centaines – leur donnant à chacune un nom. Les Égyptiens ont voulu donner une figure familière, connue, donc visible, pour désigner ce qui était invisible, à savoir le monde des dieux.

Ainsi se dégage la première caractéristique, évidente certes, de la religion de l’ancienne Égypte : elle est polythéiste. Comment expliquer ce polythéisme ? Pourquoi des dieux aussi nombreux ? La première explication est d’ordre géographique : avant l’unification, au IVe millénaire av. J.-C., chaque bourg, chaque village, avait un dieu, un chef invisible, dont on matérialisait la présence par un mât. Après l’unification, ces dieux se sont maintenus.

Une autre explication réside dans le champ d’action limité des divinités : ces dernières ne pouvaient agir que localement et, lorsque l’on s’éloignait, la puissance du dieu diminuant, il fallait donc se placer sous la protection d’une autre. D’où une foule de dieux.

Mais l’impression que l’on a de ce polythéisme foisonnant peut venir aussi du fait qu’un même dieu était représenté sous plusieurs formes. Ainsi, Thot, dieu des chiffres et des lettres, était figuré tantôt comme un homme à tête d’ibis, tantôt comme un babouin. La déesse Bastet adoptait soit la forme d’une chatte, soit la forme d’une lionne. L’oie et le bélier étaient les manifestations d’Amon.

On constate donc que les animaux, dans l’Égypte ancienne, étaient sacrés. Sous des formes animales, les dieux étaient plus accessibles au peuple et étaient ainsi touchés par les mêmes problèmes que les humains, et donc plus concernés par le malheur des hommes. Les Égyptiens n’hésitaient pas à adorer aussi des animaux divins dangereux (serpent, lion…). En effet, selon eux, « qui peut vous tuer, peut vous sauver ». La piqûre du scorpion avait le pouvoir de donner à la fois vie et mort. Cette dualité reflétait un constat vieux comme le monde : l’univers avait un bon et un mauvais côté. Il était le théâtre de la lutte entre le Bien et le Mal. Et c’est pourquoi une divinité comme Seth, le dieu chacal, existait : dieu du trouble, du désordre, elle signifiait que les anciens Égyptiens ne concevaient pas un monde parfait.

Le polythéisme égyptien n’a pas empêché que certaines divinités soient honorées dans l’ensemble du pays. Ainsi, Rê, homme à tête de faucon, originaire d’Héliopolis, devint le patron de l’Etat et de la monarchie de l’Ancien Empire. Le dieu Ptah de Memphis, inventeur des techniques, des métaux, des minéraux, figuré comme un homme momifié portant un bonnet collant, fut lui aussi, un temps, le divin patron de l’Égypte.

Amon, dieu de Thèbes, était à l’origine la divinité du vent et des bateliers. Son nom signifie « Le caché ». Figuré comme un homme portant sur la tête un double mortier, il formait une famille avec sa femme, la déesse Mout, et son fils, le dieu Khonsou. Au Moyen Empire, il devint dieu de l’Etat par association à Rê, sous le nom d’Amon-Rê. Il est alors le roi des dieux de l’Égypte à cette époque. La prépondérance du dieu Amon explique la puissance du clergé d’Amon contre lequel la seule résistance fut celle du pharaon Aménophis IV-Akhenaton. Toutefois, malgré la prépondérance de certains dieux, les autres divinités, n’ont jamais été éliminées.

*** Expliquer l’éternel retour des choses

Ce monde où s’affrontent le Bien et le Mal, où s’incarnaient les divinités, comment était-il né, selon les anciens Égyptiens ? Plusieurs systèmes furent proposés pour expliquer les origines de l’univers. L’un d’eux est le Document de théologie memphite, copie datant du VIIIe siècle d’une cosmogonie du IIe millénaire av. J.-C. Selon cette cosmogonie, c’est le dieu Ptah qui aurait été à l’origine du monde. Elle dit notamment que « toute parole du dieu s’est manifestée selon ce que le cœur concevait et ce que la langue ordonnait » car « il se trouve que le cœur et la langue ont pouvoir sur tous les [autres] membres, en raison du fait que l’un est dans le corps, l’autre dans la bouche de tous les dieux, de tous les hommes, de tous les animaux, de tous les reptiles, de tout ce qui est animé – l’un concevant, l’autre décrétant tout ce que veut [le premier] ». La Création fut donc le produit d’une pensée qui se réalisa par la parole d’après la version memphite.

Mais la cosmogonie la plus connue est le système apparu dans la ville d’Héliopolis, où était adoré le dieu Rê. Autrefois, d’après cette cosmogonie, il n’y avait ni jour ni nuit, ni ciel ni terre, ni vie ni mort. Seuls un océan informe et l’obscurité régnaient. À un moment donné, les eaux baissèrent et une butte émergea. Au sommet de cette butte « primordiale » apparut le dieu soleil Rê. La lumière fut. Atoum – l’aspect créateur de Rê – créa en se masturbant le premier couple, Chou (l’air) et Tefnout (l’humidité). Ce couple donna naissance à son tour à Geb (la terre) et Nout (le ciel) que Chou sépara. Geb et Nout donnèrent eux-mêmes naissance à deux autres couples : Osiris et Isis ainsi que Seth et Nephtys. Ainsi, naquirent les neuf premières divinités de l’Égypte.

En fait, aux yeux des anciens Égyptiens, la création du monde se répétait chaque jour. Le soir, en effet, Rê quittait le corps de Nout pour plonger dans le royaume d’en bas, le royaume des morts. Débutait alors un voyage nocturne épique : sur son parcours, Rê devait affronter de multiples dangers. Il devait accomplir son périple intégralement pour renaître le lendemain. Son ennemi le plus redoutable était le serpent Apophis. Le matin, Rê pouvait de nouveau rejoindre Nout après avoir terrassé le serpent, matérialisé par les nuages matinaux. Et jour après jour, le monde renaissait. La création du monde représentait la promesse de la vie éternelle et du triomphe de la vie sur la mort. Le cycle de l’éternel recommencement ne s’arrêtait pas là.

On l’a vu, dans la cosmogonie héliopolitaine, le dieu soleil naquit sur une butte primordiale que les eaux avaient fait émerger lorsqu’elles baissèrent. C’est exactement le même phénomène qui se produisait chaque année au moment de la décrue du Nil. Quand le fleuve se retirait, tout était à recommencer : l’arpentage, pour retrouver les limites des propriétés, et les cultures. Chaque année donc, la butte primordiale réapparaissait et la vie pouvait recommencer. Ceci explique que les Égyptiens aient connu une forte perception du cycle annuel et une grande crainte du non retour. Car – nous l’avons vu – le monde avait un bon et un mauvais côté…

Dans la mythologie d’Héliopolis, deux couples apparurent, fils du ciel et de la terre : Isis et Osiris d’une part, et Seth et Nephtys d’autre part. La légende les concernant est très connue. Seth, le dieu chacal, jaloux de son frère Osiris, roi de l’Égypte, dont il voulait la place, l’enferma dans un sarcophage qu’il jeta au fleuve. Son épouse, Isis, le retrouva et le cacha dans les roseaux. Mais Seth découvrit le corps et le déchira en morceaux qu’il éparpilla dans toute l’Égypte. Isis parvint tout de même à reconstituer le corps de son époux grâce au dieu Anubis, homme à tête de chien, qui inventa la momification à cette occasion. Il était donc le dieu des embaumeurs dans l’Égypte ancienne. Isis et Osiris ressuscité eurent le temps de concevoir un héritier, Horus, homme à tête de faucon coiffé de la double couronne de Haute et Basse-Égypte. Quant à Osiris, il devint le dieu du royaume des morts. Devenu adulte, Horus, l’héritier légitime, affronta Seth. Au cours du combat, il perdit un œil mais Seth fut vaincu.

Cette légende reflète encore l’idée de l’éternel recommencement et, donc aussi, de la continuité. D’abord, Isis est une femme représentée avec un signe hiéroglyphique particulier sur la tête : celui du trône. Cet objet symbolise le mieux la continuité de la souveraineté sur l’Égypte. Osiris, apparaît comme le prédécesseur, et Horus comme le roi actuel. Tout pharaon est l’incarnation d’Horus. Cette légende symbolise donc la continuité du pouvoir. Mais Osiris était aussi invoqué chaque fois qu’une rupture menaçait. On retrouve ici la crainte du non retour : les blés allaient-ils germer ? La crue du Nil allait-elle avoir lieu ? Rê allait-il se lever le lendemain matin ? Osiris était alors invoqué.

C’est aussi pour assurer la continuité de la puissance du roi qu’une fête particulière avait lieu : la fête Djed. Celle-ci se déroulait lors de la trentième année de règne du pharaon et était ensuite renouvelée tous les trois ans. Elle visait à régénérer magiquement la puissance du souverain. Concrètement, une procession avec le roi se déroulait de la capitale jusqu’à Gizeh où Pharaon redressait le pilier Djed, une colonne peinte et sculptée identifiée à Osiris : on retrouve un élément de la légende : Osiris, premier pharaon selon la mythologie, Osiris, le prédécesseur mythique, invoqué pour renouveler la puissance du roi actuel.

*** Faire prévaloir l’ordre sur le chaos

Cette crainte du non retour vient donc, on l’a vu, de la perception qu’avaient les Égyptiens que le monde avait un bon et un mauvais côté. Les dieux étaient là pour maintenir l’équilibre et le contrôler. Les hommes avaient besoin d’eux pour faire prévaloir l’ordre sur le chaos. Et ils devaient donc veiller à ne pas les offenser et à s’attirer leurs bonnes grâces.

Dans le panthéon égyptien, une divinité a une place particulière : Maât. Souvent assimilée à la déesse de la vérité et de la justice, elle est plus que cela : elle est un principe métaphysique : l’ordre impeccable du monde et de la société établis par le créateur et que tout pharaon doit maintenir ou restaurer. Le principe opposé est iséfet, le « désordre » : il désigne l’imperfection de la réalité que tout pharaon doit combattre. Maât doit permettre à l’univers de rester sur le bon chemin. Sur les temples, il était fréquent de représenter Pharaon présentant une jeune femme accroupie portant une plume sur la tête – Maât – au dieu. Cela signifiait la garantie que tout se déroulait sur terre et dans le ciel selon l’ordre établi.

Car Pharaon était le seul truchement possible entre les hommes et les dieux, entre le monde imaginaire et le monde réel. Il était l’incarnation d’Horus sur terre, le représentant des dieux sur terre. Il était, finalement, la réalisation du divin dans l’univers des hommes et la présence de l’homme dans l’univers des dieux. En conséquence, ses actes liturgiques étaient des symboles de la vie réelle et les dieux devaient les activer dans la vie des hommes. Par exemple, une libation d’eau fraîche était faite pour demander la crue du Nil, ou une offrande de fruits et légumes pour assurer la prospérité des vergers et des jardins. Seul Pharaon pouvait – en théorie – intercéder auprès des dieux. Mais pour desservir les nombreux temples existant dans toute l’Égypte, il lui fallait des délégués.

Les prêtres devaient donc assurer les cultes des dieux. Le matin, un prêtre, après s’être purifié, se présentait dans le sanctuaire où se trouvait le naos, le tabernacle renfermant la statue du dieu. Il l’ouvrait et déclarait : « C’est le roi qui m’envoie ». Puis il sortait la statue à qui était préparé un repas. Les prêtres la lavaient, lui présentaient de l’encens, la parfumaient. Le soir, un rituel s’achevait par la remise de la statue dans son tabernacle. Ainsi, ces rites avaient pour objet de s’attirer les bonnes grâces de la divinité qui devait aider, en retour, Pharaon à maintenir l’ordre – la Maât – face au chaos.

Les temples bâtis en l’honneur des dieux répondaient aussi à cet objectif : pour s’attirer les faveurs des divinités, il fallait leur construire des résidences prestigieuses, dignes de leur rang. Les temples égyptiens avaient à peu près la même architecture : l’entrée était matérialisée par un portail constitué de deux immenses pylônes auxquels était accroché un mât – le même mât qui existait déjà au IVe millénaire et dont on a parlé plus haut. Ensuite, une cour pouvait accueillir le peuple égyptien. Mais ce dernier ne pouvait aller plus avant. Une salle hypostyle succédait à cette cour : elle était constituée de colonnes en forme de papyrus ou de lotus dont les boutons ou les fleurs étaient sur le point d’éclore. C’est plus loin encore que se trouvait le sanctuaire abritant la statue du dieu. Le temple le plus important était celui de Karnak, à Thèbes, dédié à Amon. Il était desservi par plus de quatre vingt mille personnes vers 1300 av. J.-C.

Mais, à part lors de grandes occasions, comme la fête d’Opet au cours de laquelle la statue du dieu Amon était promenée à Thèbes, l’immense majorité des Égyptiens ne pouvait approcher les dieux. Donc, si les Égyptiens ne pouvaient venir aux dieux, les dieux devaient venir aux Égyptiens. Des traces des croyances populaires ont été retrouvées. Ainsi, à une époque où la mortalité infantile était très élevée et où l’on pensait qu’une femme enceinte attirait les démons, les Égyptiens inventèrent des stratagèmes pour se protéger. Ainsi, on a retrouvé une « boîte à naissance » ornée de divinités à l’air redoutable. L’une de ces divinités était Touëris, figurée comme un hippopotame. Pendant l’accouchement, un magicien faisait du bruit afin d’écarter les démons. C’était une manière comme un autre de maintenir l’équilibre et de se protéger du Mal.

Les amulettes, portées autour du cou, étaient très répandues. En particulier une : l’œil oudjat, symbole de guérison et de plénitude. Cet objet figurait l’œil perdu d’Horus lors de son combat contre Seth. Des morceaux de papyrus sur lesquels étaient consignées des formules magiques destinées à éloigner le Mal étaient portées elles aussi autour du cou, enveloppées dans un tissu. Là encore, des moyens
sont trouvés pour maintenir la Maât, faire prévaloir l’ordre sur le chaos.

*** Surmonter la mort

Les vestiges de la civilisation égyptienne, en particulier les pyramides et les momies, pourraient faire croire que l’ultime raison de la religion des anciens Égyptiens était la mort. Or, c’est tout le contraire : la préoccupation des gens de l’époque pharaonique était de surmonter la mort, de passer dans l’au-delà. La mort n’était qu’un passage. D’ailleurs, le hiéroglyphe de la vie, le plus fréquent sur les inscriptions égyptiennes, représente une vertèbre de bovin. On pensait en effet à l’époque que la moelle produisait le sperme. Si les pyramides et les momies ont pu résisté au temps, c’est précisément parce que les Égyptiens croyaient en une vie éternelle après la mort.

Et cette vie dans l’au-delà, les hommes la préparaient – plus ou moins – au cours de leur séjour sur la terre. En effet, les Égyptiens croyaient qu’en chaque homme résidait un ka : il s’agissait d’un entrepôt des forces vitales que l’on alimentait au cours de sa vie. Ce « capital vie » était important car c’est grâce au ka que le défunt pouvait survivre après sa mort. Et c’est la raison pour laquelle était déposée de la nourriture dans les tombes : il fallait permettre au ka de pouvoir continuer à s’alimenter.

Quand Pharaon, ou tout autre personne d’ailleurs, décédait, il fallait conserver son corps : car si le corps tombait en poussière, le ba qui l’habitait, l’âme, était perdu à jamais. Représenté sous forme d’oiseau à tête d’homme, le ba montait au ciel pour rejoindre ceux des autres morts et des dieux.

C’est pourquoi les Égyptiens momifiaient les corps des défunts. Le rituel de l’embaumement était précis et était accompli par des prêtres. Celui qui présidait à l’embaumement portait un masque d’Anubis, le dieu des nécropoles et protecteur des morts, celui qui inventa la momification pour ressusciter Osiris. La première étape consistait à retirer les viscères, à l’exception du cœur, siège de la sagesse et de l’intelligence selon les anciens Égyptiens. Ils étaient ensuite placés dans des vases canopes. Le cerveau était retiré par les narines à l’aide d’un crochet. La boîte crânienne était comblée par de l’huile chaude qui, en refroidissant formait une croûte. Le corps était ensuite placé dans du natron, un conservateur naturel qui déshydrate les tissus. Au bout de quarante jours, le corps était retiré du natron et rempli de lin pour qu’il garde sa forme.

Alors, le corps était emmailloté dans plusieurs couches de lin. L’opération pouvait durer deux semaines et, entre les bandelettes, on insérait des amulettes, en particulier des scarabées, emblème de la régénération. Sur la momie de Toutankhamon furent retrouvées cent quarante trois amulettes en or.

La momie du roi défunt quittait la salle d’embaumement dans un sarcophage richement orné. Elle traversait le Nil sur une barque en direction de la tombe du pharaon. La famille du défunt, les serviteurs, les amis, des pleureuses professionnelles et des prêtres accompagnaient la momie. Lorsque la procession arrivait devant la tombe, un rite très important avait lieu : l’« ouverture de la bouche ». Le sarcophage anthropomorphe était mis debout devant l’entrée de la tombe. Un prêtre, muni d’une herminette, touchait le visage du sarcophage, représentant le défunt, aux sept ouvertures : la bouche, les narines, les yeux et les oreilles. De cette manière, revenu à la vie, le mort pouvait désormais manger, voir et entendre.

Enfin, le sarcophage était placé dans la tombe, ainsi que les vases canopes, le mobilier funéraire et les offrandes qui devaient accompagner Pharaon dans l’au-delà. Mais avant de rejoindre le champ des roseaux, le paradis, le défunt devait affronter de multiples obstacles. Ces obstacles sont connus par le fameux Livre des Morts, véritable passeport pour l’au-delà déposé près de la momie.

Ce Livre des Morts était un recueil de textes magiques destiné à assurer la survie du défunt dans l’au-delà. Il contenait des hymnes aux divinités, en particulier à Osiris et à Rê. Ces textes devaient protéger le défunt au cours de son périple vers le champ de roseau. Il s’agissait d’un itinéraire balisé lui permettant de déjouer les pièges qui se présentaient sous forme de monstres. Par exemple, une formule aidait le défunt à mémoriser son nom, car une âme sans nom était une âme perdue. Les enfers devaient être franchis d’est en ouest par des portes gardées par des monstres : il suffisait au mort de connaître le nom de ces créatures pour les neutraliser. Ainsi, parmi les obstacles à déjouer se trouvaient l’« Aboyeur » ou le « Suceur de sang » par exemple.

Mais il restait au défunt à affronter une dernière épreuve : celle que les égyptologues appellent la psychostasie, c’est-à-dire la pesée du cœur. Anubis conduisait le défunt au tribunal du royaume des morts, présidé par Osiris. Ce dernier était aussi responsable de la survie des cadavres enterrés : il était le dieu des morts, représenté momifié, coiffé d’une haute couronne et le visage et les mains, seules parties du corps non momifiées, de couleur verte, symbole d’éternité.

Puis, le cœur du défunt était pesé par Anubis grâce à une balance : sur le premier plateau, était posé le cœur ; sur le second, la plume de Justice et de Vérité de la déesse Maât. Si le cœur était plus lourd que la plume, un monstre le dévorait et le défunt ne pouvait pas accéder au paradis. Au contraire, s’il était plus léger que la plume, le défunt devenait un « juste ». C’est le dieu Thot qui inscrivait le résultat de la pesée. À l’issue de celle-ci, Horus présentait le mort à Osiris.

Ainsi, la mort n’était considérée que comme un passage, un obstacle à surmonter à l’aide, notamment, de ce Livre des Morts. Les anciens Égyptiens rêvaient d’immortalité.

Aller plus loin :
DUNAND (F.) et ZIVIE-COCHE (C.), Dieux et hommes en Égypte, Paris, Armand Colin, 1991.
SAUNERON (S.), Les prêtres de l’ancienne Égypte, Paris, Perséa, 1988.
TRAUNECKER (C.), Les dieux de l’Égypte, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1992.


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 18:04, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:03

L'explication du jour et de la nuit

Pour les Egyptiens, la disparition du soleil chaque soir à l'ouest, et sa réapparition à l'est chaque matin, était un mystère.
- La seule voie de communication en Egypte étant le Nil, les Egyptiens ont pensé que le soleil se déplaçait aussi dans le ciel, d'est en ouest, sur une barque (la barque solaire).
- Tous les êtres vivants, humains, animaux, plantes ayant un cycle de vie (naissance, vie et mort), les Egyptiens ont pensé qu'il en était de même pour le soleil : chaque jour il renaît le matin et meurt le soir. Le matin, le soleil naissant prend la forme du scarabée; le midi, au zénith, il prend la forme du puissant dieu Rê ; le soir, vieillissant, il prend la forme du dieu Atoum, un vieillard à tête de bélier.
- Le soir, le soleil semble entrer dans le monde souterrain de la terre comme quelqu'un qu'on enterre après sa mort. Comme ce monde invisible est inconnu, les Egyptiens pensent que le soleil affaibli continue sa course sous terre pendant les 12 heures de la nuit sur le fleuve souterrain qui ressemble au Nil. Mais ce monde nocturne est un espace dangereux et les forces du mal (le serpent Apophis, des crocodiles, des scorpions...) tentent d’empêcher le retour du soleil. Pour triompher chaque jour de ses ennemis, le soleil est protégé sur sa barque par un serpent qui l'entoure de son corps. A la sixième heure de la nuit, le soleil mourant s'enfonce au plus profond de la terre pour atteindre le Noun, l'océan primordial qui a donné naissance au monde. Là, le soleil s’unit à Osiris et se régénère. A la douzième heure, le soleil peut réapparaître à l'est, plein de force, sous la forme du scarabée. Chaque jour le même cycle recommence.
La course du soleil, le jour, résume les trois moments essentiels de la vie des hommes : la naissance, la maturité, la vieillesse.

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:03

- L'émergence d'une divinité créatrice
Avant l'apparition des dieux il n'y avait qu'une vaste étendue d'eau dénommée le Noun (les eaux primordiales). Toutes les formes de la vie, y compris l'esprit créateur, existaient à l'état de possibilités dans ces eaux, mais elles formaient un chaos sans ordre. Mais cet esprit créateur n'avait pas d'endroit émergé pour apparaitre. Dans ces eaux existaient aussi les forces destructrices sous la forme du serpent Apophis qui œuvrent pour le retour au chaos.

À un moment émergea la première butte sur laquelle le dieu créateur put naitre sous la forme d'un oiseau, variable selon les récits (faucon, héron, oie ...). Dans d'autres récits de la création, c'est un lotus qui apparait, portant l'enfant solaire.

La divinité créatrice (que l'on appelle un démiurge) possédait des pouvoirs étendus à partir desquels elle put créer l'ordre du monde en puisant ce qu'il y avait dans le Noum. Cet ordre divin était personnifié par Maat, la fille du dieu soleil, déesse de la justice et de la vérité. Mais cet ordre divin pouvait retourner au Noum si le règne de Maat n'était pas assuré.

La divinité créatrice donna naissance aux autres dieux, aux hommes et façonne le monde pour qu'il soit habité.

- Les différents versions de la création du monde

La séparation du Ciel (Nout) et de la Terre (Geb). Papyrus égyptien daté de 950 av. J.-C.
Selon les régions et les époques différents dieux sont considérés comme créateurs du monde.

Amon-Ré
Ce récit pris de l'importance quand Amon, dieu local du sud de l'Égypte devient un dieu national et est fusionné avec le grand dieu solaire Ré (période du Nouvel Empire égyptien).

Quatre couples divins représentent les principaux composants du chaos. Parmi eux le couple formé par le dieu Amon et la déesse Amonet. Ces couples étaient imaginés sous la forme de serpents, de grenouilles ou de babouins. Dans une version du récit de la création Amon sous la forme d'un serpent fertilise un œuf que les autres dieux ont créé; de là nait la vie, c'est-à-dire les autres dieux et les hommes. Dans une autre version, Amon sous la forme d'une oie, pond l'œuf.

Ré-Atoum
Ce créateur du monde est vénéré à Héliopolis (la ville du dieu Soleil). À la fois mâle et femelle, Atoum fait jaillir de son corps une substance avec laquelle il donne vie à Chou (le dieu de l'Air) et Tefnout (la déesse de l'Humidité). Chou et Tefnou se perdent en explorant Noum. Mais ils sont retrouvés par l'œil envoyé par Atoum et des larmes de joie d'Atoum naissent les être humains. Chou et Tefnou engendrèrent Geb (le dieu de la Terre) et Nout (la déesse du Ciel). Geb et Nout jusque-là étroitement mêlés furent séparés par Chou. L'espace ainsi créé permet à la vie d'exister. Geb et Nout engendrèrent à leur tour deux couples, d'un côté Osiris et Isis, de l'autre Seth et Nephtys.

Khnoum
Khnoum est le dieu vénéré sur l'ile d'Éléphantine à l'extrême sud de l'Égypte. Il est souvent représenté comme un homme avec une tête de bélier (le bélier étant considéré comme un animal particulièrement viril et fécondant). Khnoum grâce à son tour de potier aurait façonné avec de l'argile les dieux, les hommes et les animaux, puis leur aurait donné la vie.

Ptah
Ptah est le dieu vénéré à Memphis, ville située à la jonction de la Basse-Égypte et de la Haute-Égypte. Dieu des artisans il aurait façonné les dieux en se servant de métal précieux. Il les créait dans son cœur et leur donnait vie en les nommant à haute voix.


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 18:06, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:05

MYTHE DE LA CREATION EGYPTIENNE

Le mythe de la création fournit des détails sur l'émergence des neuf dieux et déesses égyptiens qui formèrent l'Ennéade d'Héliopolis. Le mythe de la création égyptienne a été développé par les prêtres de l'Égypte ancienne qui ont créé un mythe de la création afin d'expliquer comment certains des principaux dieux et déesses égyptiens sont apparus et ont fourni des explications religieuses sur la nature et les débuts de l'univers et de l'humanité. L'ancien mythe de la création égyptienne était une histoire centrée sur l'émergence des principaux dieux et déesses d'Héliopolis et répondait aux questions concernant l'origine des dieux et leur relation les uns avec les autres. D'autres cultes et différents dieux se sont développés au fil du temps, comme le mythe de création concernant le dieu Ptah dont le culte était basé à Memphis, mais le mythe de la création d'Héliopolis est le plus célèbre.

L'ancien mythe de la création égyptienne fournissait des réponses à de nombreuses questions sur la vie sur terre, l'au-delà posé par les gens ordinaires et permettait le développement d'un culte au profit des principaux Égyptiens, y compris le roi, le pharaon et bien sûr les prêtres.

Définition : Le mythe de la création est aussi appelé la cosmogonie d'Héliopolis. Le mot Cosmologie dérive des mots grecs signifiant «univers» et «origine ou création»

Divinités du Soleil : Le culte du soleil et le concept de divinités solaires ont été développés en Egypte et un mythe de la création a été nécessaire pour rendre la religion évolutive compréhensible à l'ancien peuple égyptien

Héliopolis : Un mythe de la création, impliquant une collection de neuf dieux, a été développé dans l'ancienne ville de 'On', rebaptisée plus tard par les Grecs sous le nom d'Héliopolis. La ville antique était située à l'extrémité triangulaire du Nil, à environ 10 km au nord du Caire moderne.

Ennéade d'Héliopolis : Une collection de neuf dieux s'appelait Ennead. Le mythe de la création racontait l'histoire des neuf dieux qui composaient l' Ennéade d'Héliopolis .

Les noms des dieux mentionnés dans le mythe de la création étaient Atoum , connu plus tard sous le nom de Ra, dieu solaire suprême , Geb, Isis , Nephthys, Nut, Osiris, Set, Shu et Tefnut

NOTIONS ESSENTIELLES sur le mythe de la création dans la mythologie égyptienne

- Au début, il y avait des ténèbres et un océan primitif appelé Nun .
Nun, dieu de l'Egypte
Croyances religieuses entourant Nun, le dieu égyptien des eaux primitives et le plus ancien de tous les anciens dieux égyptiens.

PRIMORDIALES Noun2
Nun, le dieu des eaux primitives

- Il était la personnification des eaux primitives, d'où le dieu créateur a émergé.
- Il a également été appelé Nu qui signifie «abîme».
- Il a été appelé le "Père des Dieux" et est le plus ancien de tous les anciens dieux égyptiens, mais en termes d'importance, il a été remplacé par Atum-Rê le dieu créateur .
- Il a joué un rôle dans le mythe de la création mais n'a pas été vénéré comme d'autres dieux, n'ayant pas de temples ou de prêtres et n'a pas non plus joué de rôle dans les cérémonies religieuses ou les rituels.
- L'image ci-dessus représente une scène du mythe de la création telle que détaillée dans le livre des portes. Le dieu se lève de l'eau primitive (aussi appelée Nun) d'où il élève le dieu créateur, représenté comme un scarabée, dans la Barque de Ra . Le dieu créateur est accompagné d'un certain nombre d'autres dieux égyptiens antiques.
- Les eaux primitives représentent les mystères du cosmos et du chaos. L'ancien mythe de la création égyptienne de la cosmogonie héliopolitaine affirmait qu'il y avait d'abord l'obscurité et un océan primordial. Une fleur de lotus a émergé du dépôt de boue des eaux primitives et la butte sacrée a fait surface. Le dieu créateur est né de la fleur de lotus. Dans cette création, le mythe d'Héliopolis était considéré comme le point de création et le lieu de naissance des dieux.
- Un autre mythe de la création égyptienne fait référence aux dieux aquatiques représentés par des grenouilles jumelées à des déesses représentées par des serpents. On croit que les serpents et les grenouilles habitent les eaux primitives du chaos. Les noms de ces divinités aquatiques étaient Amun et Amaunet, Heh et Hehet, Kek et Keket, et Nun et Naunet. Ces dieux étaient connus collectivement comme l' Ogdoad d'Hermopolis . Dans cette représentation, Nu était représenté comme un dieu à tête de grenouille.
- Dans le mythe de la création d'Hermopolis, on croyait que les eaux primitives finiraient par inonder le monde entier et, une fois de plus, l'univers reviendrait au chaos primordial. Nu est donc souvent associé aux forces du chaos.
- Les anciens Egyptiens croyaient que Nu existait dans chaque particule d'eau et formait la source du Nil et son inondation annuelle. Nu est donc également considéré comme un dieu de la fertilité. Dans cette représentation, Nu est représenté de la même manière que le dieu du Nil Hapi.
- Certains des temples égyptiens avaient un lac sacré dans le complexe du temple qui fournissait de l'eau pour la purification des prêtres et représentait symboliquement Nu, l'océan primordial et le renouveau alors que le soleil se levait chaque jour.

- Le Lotus a émergé du limon original (dépôt de boue) de l'océan et la butte sacrée a fait surface.

- Le créateur, Atum , est né de la fleur de lotus .

- L' arbre de vie a grandi à partir de la butte sacrée, ses branches ont tendu la main et ont soutenu le ciel constellé d'étoiles et de planètes, tandis que ses racines sont descendues dans l'abîme aquatique des Enfers

- Le tronc de l'Arbre de Vie représentait le Pilier Mondial ou Axis Munde (signifiant «Axe du Monticule») autour duquel le ciel semblait tourner. Le pilier mondial était le centre de l'univers.

- On croyait que la source de quatre rivières se trouvait au pied de l'arbre de vie, fournissant de l'eau au monde.

- Les quatre rivières ont été orientées selon les points cardinaux de la boussole et sont associées aux quatre éléments :
Eau - Nord
Feu - Sud
Air - Est
Terre - Ouest

- Héliopolis était considéré comme le point de création et le lieu de naissance de la famille divine des dieux

- La pierre BenBen était une pierre en forme de pyramide qui symbolisait le monticule primitif du mythe de la création et était la demeure du dieu du soleil Atoum-Ra.

- L' oiseau Bennu était considéré comme un oiseau divin et la personnification du dieu du soleil Ra

- L' Arbre de Vie était le siège de l'oiseau Bennu. Le fruit de l'Arbre de Vie a donné la Vie Eternelle et la connaissance secrète du «plan divin».

- Le Dieu du Soleil Atoum (plus tard appelé Atum-Ra et finalement Ra) le Seigneur de la Création s'est levé du lotus et a craché les éléments de l'humidité (la Déesse Tefnout ) et de l'air (le Dieu Shu )

- Dans le mythe de la création les jumeaux, Shu et Tefnut ont donné naissance au dieu de la terre, Geb , et la déesse du ciel, Nut

- Le Dieu et la Déesse Geb et Nout ont eu quatre enfants: Osiris, Isis, Set et Nephthys

- Geb était le "père des dieux" et il devint le premier roi d'Egypte et régna avec sa femme Nout, première reine d'Egypte

- Osiris a eu un fils appelé Horus par sa soeur, et sa femme, Isis et les trois dieux étaient la triade d'Abydos

- Osiris a eu un deuxième fils appelé Anubis par sa soeur Nephthys

- Le diabolique Set était jaloux de son frère Osiris devenu roi d'Égypte. Set assassiné Osiris et couper son corps en morceaux

- Selon le mythe de la Création, Anubis, le fils d'Osiris , a aidé Isis et sa sœur Nephthys à reconstruire son corps et Anubis a présidé à la première momification.

- Osiris est devenu le seigneur des enfers.

- Le dieu Soleil a régné sur le monde mais les humains se sont retournés contre lui et ont miné son autorité. Les humains devaient être punis. L '« Œil de Ra », habituellement représenté par sa fille Hathor ou son petit-fils Horus, a rendu son jugement et de nombreux humains ont été tués. Mais Ra a fait preuve de pitié, décidant que tous les humains devraient être jugés à la fin de leur vie dans les Enfers.

- Les deux principaux centres religieux de l'Égypte ancienne étaient Héliopolis et Memphis. Cependant, les villes d'Hermopolis et de Thèbes étaient aussi des centres religieux importants. Toutes ces quatre villes, en tant que centres de religion, avaient leurs propres versions du mythe de la création afin de souligner la prééminence de leurs dieux préférés.

- L' Ogdoade d'Hermopolis (le Khmunu égyptien) englobe un mythe de création relatif aux dieux aquatiques représentés par les grenouilles et les déesses représentées par des serpents composés de quatre paires de divinités: Amon et Amaunet, Heh et Hehet, Kek et Keket, et Nun et Naunet

- La Triade de Thèbes a incorporé un mythe de création centré sur le dieu Amon , sa consort Mout, la déesse mère , et leur fils, Khonsu , était la lune

- La triade de Memphis centrée autour du culte de Ptah , sa femme Sekhmet et leur fils était Nefertem

- La triade éléphantine se composait des trois dieux Khnoum , Satet la déesse de la guerre du déluge ou de l'inondation et de leur fille Anuket , la déesse des cataractes.

- Un arbre généalogique des dieux et des déesses d'Héliopolis a expliqué «qui était qui» et quelles relations ils avaient les uns avec les autres selon le mythe de la création.


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 18:11, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:16

http://henadology.wordpress.com/theology/netjeru/nun/

PRIMORDIALES Noun2
Semblant sortir des eaux primordiales, le dieu Noun élève de ses deux bras la barque solaire
(Papyrus de Anhai - XXe dynastie)

Nūn

(Nu) Nun personnifie l'abîme océanique qui pré-existe à l'émergence du cosmos et qui continue d'exister en dehors de ses limites.
Les Égyptiens ont conçu les cieux comme une étendue fluide entourant la terre et son atmosphère, sur la surface desquels les corps célestes voyagent comme des bateaux ou se reposent comme des îles. Nun est la profondeur sans fond de l'océan céleste, au-delà des eaux dans lesquelles les étoiles voyagent réellement.
Le ciel et la terre ont vu le jour en se séparant de cet abîme, qui reste comme le reste, pour ainsi dire, de cette activité formatrice par les dieux primordiaux.
Alors que les divinités du ciel et de la terre, Nut et Geb respectivement, ne doivent pas être confondues avec le ciel et la terre eux-mêmes, les Egyptiens avaient des mots distincts pour ceux qui ne portaient pas de noms de divinités .
Nun est à la fois un Dieu et l'abîme sans limites , sorte de réservoir de potentiel latent et de formes inertes ou inactives. Il est donc parfois commode de parler de «la» Nun, plutôt que de Nun, et dans ces cas de se référer à la Nun comme «ça» plutôt que «il».

La nature de l'abîme se trouvant à la «partie supérieure» du ciel est décrit comme sombre et inerte, sans limites et que celle dans laquelle les dieux et les esprits ne pénètrent pas. Cependant, Nun est aussi conçu, dans le Livre de la Vache Céleste , comme un Dieu avec lequel Re est au moins capable de consulter sur le problème posé par les humains rebelles, qui se séparent de l'ordre naturel représenté par la souveraineté de Re, un sens évoquant l'absence de forme incarnée par Nun .
En cherchant le conseil de Nun, Re s'adresse à Nun comme «Dieu le plus vieux, en qui j'ai moi-même vu le jour», soulevant subtilement la question de savoir si Nun est la source de la souveraineté de Re ou seulement l'occasion de celle-ci. La légitimité de Re a été minée par la rébellion de l'humanité, mais Nun ne revendique pas la souveraineté fondée sur sa propre ancienneté : «Mon fils Re, Dieu plus grand que celui qui t'a créé, plus âgé que celui qui t'a créé, sois assis sur ton trône ! » (Piankoff, 27). Nun est ainsi une force coopérative dans l'œuvre cosmogonique de Re, symbolisée dans les images de la barque de Re soulevée par les bras de Nun.
Une force pré-cosmique, Nun n'est cependant pas une force anti-cosmique, comme Apophis . Dans CT sort 75, Shu s'affirme de même relativement à Nun; parlant de sa "création de la Nonne", Shu déclare que "Nun m'a vu quand je suis né, et je connais son nom, je connais l'endroit où je suis né, mais il ne m'a pas vu naître avec son propre vue, car je suis né de la chair du Dieu créé par moi-même », ce qui signifie Atoum. Nun est ici clairement moins un centre de conscience indépendant qu'un lieu, en contraste à cet égard avec Atoum.

Nun est souvent simplement un synonyme pour les cieux, ou pour les eaux en général. Son association avec le vin, cependant, implique la référence non seulement aux liquides mais aussi à l'oubli, et les dormeurs sont également pensés pour entrer dans la Nun (Hornung, pp 180, 183). Nun est potentialité, et en vertu de cela, participe au non-être à un degré. C'est pour cette raison, peut-être, qu'Osiris est désigné comme «l'héritier de Nun» (BD sort 181; »pour qui Nun a versé sa libation" (185A); BD sort 144, "pour entrer dans Osiris," demande les «portiers de l'horizon» à «faire place [au défunt] ... car il est Nun»), car en tant que Dieu qui meurt, Osiris est capable de partager une partie de l'héritage de Nun que les autres dieux ne peuvent pas.
C'est pourquoi Osiris et Atoum occupent ensemble la Nun quand tout le reste est revenu "dans le déluge, comme c'était le cas auparavant" (BD sort 175).
Osiris et Atoum prennent la forme de la Nun des serpents «que les hommes ne connaissent pas et que les dieux ne voient pas» La Nun est déjà dans les Textes des Pyramides à la fois lieu d'émergence de dangereux serpents ( PT 233) et divinité moyen de les repousser ("... ramper à cause de Nun!") (énoncé 729).
Nun protège les quatre déesses ( Isis , Nephtys , Neith et Serket ) qui à leur tour protègent le "trône" (c'est à dire, le sarcophage et les coffres canopes); CT sort 820, pour "avoir le pouvoir sur l'eau»,affirme que "la protection de Nun est à mon sujet tout comme la protection de Nun concernait l'œuf dont je suis issu." Les mortels, par nature de leur mortalité même, ont peut-être un lien spécial avec Nun: "Mon père âgé Nun ... a établi mon héritage paternel là-bas" (BD sort 57). PT énoncé 576 : demande à Nun de «lever le bras du roi vers le ciel pour qu'il soutienne la terre qu'il vous a donnée». Le roi décédé a peut-être donné la terre à Nun dans le sens où il a apporté son propre «monde». avec lui dans la mort.

Nun et sa parèdre Naunet figurent avec leurs semblables Hehu , Amon et Amaunet , dans PT énoncé 301, dans lequel ces dieux pré-cosmiques sont censés "protéger les dieux avec votre ombre." Références à Nun, par conséquent, quand ils ne le font pas simplement désigner un lieu, l'invoquer comme ce que l'on pourrait appeler le côté bienfaisant du non-être. La Nun était «avant que le ciel existe, avant que la terre n'existât, avant que les hommes n'existent, avant la naissance des dieux, avant que la mort n'existe» (PT énoncé 571;... Cf aussi Hornung, p 175 n 125). Et pourtant, ce fut lorsque le roi défunt "a été façonné par Nun de sa main gauche quand il [le roi] était un enfant qui n'avait pas de sagesse; il [Nun] a sauvé le roi des dieux ennemis, et il ne donnera pas le roi aux dieux ennemis »( PT, phrase 607) parce que Nun est antérieur au conflit inhérent au cosmos évolué. Mais il reste toujours une ambivalence à tout contact avec la Nun à cause de l'élément de non-être inhérent à sa nature.

La question de la priorité relative de Nun et Re semble avoir été un sujet de réflexion chez les théologiens égyptiens. Le livre de la vache céleste prend soin de dire que Re est venu à 'Nun', se référant à l'abîme comme un médium plutôt que comme un ancêtre.
Nun est parfois appelé «père des dieux», mais cela n'implique pas que les autres dieux ne sont pas auto-générés - en fait, tout Dieu donné est typiquement et généralement considéré comme auto-générateur. Cependant, des questions de priorité peuvent émerger dans des contextes spécifiques. D'où la déclaration dans le sortilège de BD 17, "Je suis le grand Dieu qui est né de soi-même", est commentée par un ancien commentateur: "Il est de l'eau, il est Nun, le père des dieux". "Il est Re". L'opérateur dans CT 307, identifiant son âme avec "Re qui est sorti de la Nun en ce nom de Khepri ", c'est-à-dire, "transformateur", est autorisé à affirmer "Je suis l'âme qui a créé la Nun". « Dans CT sort 76, cependant, Atum« crée les noms »des huit« Dieux du Chaos »ou Hehu (c'est-à-dire les fait sortir) dans« parler avec »Nun, et dans le sortilège 78, les Hehu sont ceux "que Nun a engendrés" et en sort 79 leurs noms sont créés par "la chair d'Atoum conformément à la parole de Nun," et doivent être faits (si l'on peut faire confiance ici au temps inhabituel ) "selon le modèle de la parole de Nun et Atoum "(alternativement," de Nun et Re "). Dans de tels textes, il semble que Nun soit, au minimum, une sorte de contrainte matérielle sur le processus de création, sinon un partenaire actif (ce qui semblerait être une contradiction dans les termes) avec les dieux cosmogoniques.

Il y a quelques textes dans lesquels Nun parle à la première personne. En CT 444, l'inertie de Nun est un avantage, d'où l'identification de l'opérateur avec lui: "Je suis Nun, j'étais inerte quand les Deux Terres étaient terminées, mais je n'étais pas saisi et ma magie n'était pas attaquée ... "Ce sort fait partie d'une série dans laquelle l'opérateur, dans un mouvement qui renverse certaines de nos attentes concernant l'attitude égyptienne à l'égard de la mort, affirme la dissolution du corps:" Je suis un pur qui a démoli son corps " (441; var "son portail» (440);. "son château" (443)). Dans CT 714, l'opérateur déclare: «Je suis Nun, la seule qui n'a pas d'égal ... J'ai fait naître mon corps par mon pouvoir; Je suis celui qui m'a fait, et je me suis formé par ma volonté et selon mon désir. Ce qui sortait de moi était sous ma supervision. »S'identifier à la négativité de Nun par rapport au cosmos entier -« tout dans la main de Nun » (CT sort 316) - permet à l'opérateur de s'émanciper de toutes les conditions cosmiques particulières. Nun in'incarne en ce sens pas un non-être absolu, mais une sorte de simple et pure potentialité: «Je suis Nun, Seigneur des ténèbres; Je suis venu pour avoir du pouvoir sur le chemin, et celui qui a deux visages a peur de moi » (cf. BD sort 7,« pour avoir dépassé la vertèbre dangereuse d'Apophis »:« Je suis le visage unique qui préside à la Nun , et ma protection est représentée par les dieux, les seigneurs de l'éternité. ").

Voir aussi: "Le Livre de la Vache céleste: une interprétation théologique," Eye of the Heart: Un journal de la sagesse traditionnelle, n ° 3, mai 2009, pp 73-99.

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:17



Dernière édition par ddchampo le Ven 30 Déc - 18:37, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:19

http://religion.oxfordre.com/view/10.1093/acrefore/9780199340378.001.0001/acrefore-9780199340378-e-244

Genèse de l'Univers et des Dieux selon les anciens Egyptiens

De nombreux récits révèlent comment les dieux égyptiens ont vu le jour et comment l'univers a été créé. Ces récits étaient généralement créés en tant que parties de compositions plus grandes pour un usage spécifique, comme les cultes funéraires ou de temple. Des versions dogmatiques et explicatives des textes n'ont pas émergé avant les dernières périodes de l'Egypte ancienne. Parfois, ces textes partagent des points communs, ou peuvent différer de manière significative, selon leur période, leur région ou l'importance des divinités impliquées. Même ainsi, ils nous permettent d'entrevoir les anciennes conceptions égyptiennes de la création et des dieux, et ils fournissent des points de vue philosophiques et scientifiques sur le fonctionnement de l'univers, décrivant sa dynamique en termes de forces divines en action. La longue tradition des différentes cosmogonies témoigne de l'ouverture d'esprit des anciens Égyptiens à aborder des sujets finalement inconnaissables. 20

Dans l'Egypte ancienne, la création était considérée comme un processus de séparation et de différenciation continue, souvent formulé comme des séquences de générations de dieux. 21 Une idée fondamentale était que, de Nun, les eaux primitives personnifiées, un monticule s'élevait d'où la création était mise en mouvement; l'idée reflétait l'expérience annuelle de l'émergence des terres après les inondations du Nil. Les eaux de Nun étaient censées plonger le monde et entourer le monde; ils étaient en même temps donneurs de vie et une menace pour la création, car l'univers pouvait retomber en eux et finir. 22

Dans la tradition héliopolitaine (connue depuis l'Ancien Empire), neuf dieux du psḏt (« Ennead »), le dieu du soleil, et huit de ses descendants étaient responsables de la création. Atoum (ou Re-Atoum) auto-généré et émergé des eaux primordiales, et produit de lui-même (en crachant, en éternuant ou en se masturbant) la prochaine génération avec Shu ("Air") et Tefnut ("Humidité"), qui alors produit Geb ("Terre") et Nut ("Sky"). De ces premières générations d'éléments «universels» naissent les dieux des concepts sociaux: Osiris, dieu des enfers; Seth, dieu du chaos, mettant toujours en danger l'ordre; Isis, la divinité du trône; et Nephtys, un parallèle à Isis. Finalement, Osiris et Isis ont produit Horus, le dieu de la royauté, faisant ainsi de la royauté une partie de l'ordre divin naturel. 23

Dans les traditions hermopolitiques (connues depuis l'Ancien Empire), suivant le monticule primordial, l'Ogdoad est né. Ce groupe de divinités était formé de quatre paires de divinités masculines et féminines représentant les concepts sempiternels de l'univers originel (Nun / Naunet, "Eau", Heh / Hauhet, "Infinité", Kek / Kauket, "Ténèbres", Amun / Amaunet, "Hiddenness"). 24

La théologie memphite (documentée sur la pierre Shabaka, vingt-cinquième dynastie, dont l'âge original du texte est débattu) met en scène le dieu de l'artisanat, Ptah Tatenen («Ptah du monticule primitif»). Il a créé Atum "par son coeur et par sa langue", par le plan et la parole, et a fondé Maat et la royauté. Les dieux de l'Ennéade étaient ses manifestations. 25

D'autres textes décrivent d'autres dieux comme étant impliqués dans le commencement de l'univers: le monde a émergé d'un oeuf cosmique; le dieu du soleil Re émergé (comme un enfant ou un scarabée) d'un lotus; le dieu du soleil ou Amon-Re a créé le monde; un Tout-Seigneur a créé des divinités à partir de sa sueur et des humains de ses larmes (Moyen Empire); Aton, le seul dieu, est le seul créateur (période d'Amarna); Khnum a façonné les hommes sur le tour du potier; un oiseau, le «grand cacaier / honker», descendit sur la colline primitive et déchira le silence, permettant à la création de commencer. 26 Dans le «Mythe de la vache céleste», le dieu du soleil Ra, qui vit avec les humains sur la terre, se retira au ciel après la rébellion de l'homme et commença ses voyages quotidiens. 27

Il y avait différentes conceptions du cosmos; dans l'une d'elles, Nut, la déesse du ciel, est représentée comme une femme nue avec son corps arqué sur Geb, le dieu de la terre, avec Shu, personnification de l'espace vide, séparant les deux d'entre eux. Une autre conception montre la vache céleste (une manifestation de Nout) soutenue par Shu et d'autres divinités, tandis que les bateaux du dieu du soleil traversent son ventre étoilé.

Le paradis était le plus ancien et le lieu de prédilection des dieux (depuis les périodes dynastiques précoces et de l'Ancien Empire). Les régions aux frontières de la terre et du ciel étaient appelées «la terre de Dieu». Sur la terre vivaient les humains et les manifestations des dieux (par exemple, les animaux, les statues, les symboles). Le Duat, dirigé par Osiris, était le royaume où vivaient les dieux morts et les défunts. Pendant l'Ancien Empire et le Moyen Empire, il était situé au ciel, mais parfois aussi dans la terre; à partir du Nouvel Empire, c'était un monde souterrain. Dans le Duat, les dieux et les morts pouvaient se régénérer, mais ils étaient aussi entourés de dangers; les textes des pyramides, des cercueils ou des mondes souterrains du Nouveau Royaume donnent de somptueuses descriptions des traits du Duat; ils ont également fourni des informations et des sorts pour un séjour en toute sécurité du défunt (Figure 1 ). Certains dieux principaux, tels que le dieu du soleil et ses suivants, ont eu un séjour de transition dans la Duat, au cours de laquelle leur Ba et leur corps se sont unis afin de se régénérer avant d'affronter un autre jour. 28

PRIMORDIALES Ca8fe8d1a7d7a9b9347c28ebf937a158
Papyrus du monde souterrain de Gautsoshen,
troisième période intermédiaire, vingt et unième dynastie, v. 1000-945 bce . Metropolitan Museum of Art .

L'univers égyptien de l'homme et des dieux était entouré de ténèbres infinies et inconnues; cette obscurité était un danger pour toute la création, et toujours sur le point de reprendre possession du monde connu, mais elle était aussi remplie de force créatrice et régénératrice. Il a dû être tenu à distance par un effort collectif de tous les êtres, en préservant Maat («ordre»), et en soutenant le combat des dieux contre les représentants des ténèbres et du jsft («chaos»). Chaque nuit, Apophis, un serpent géant dans l'océan primordial, a mis en danger le cours du dieu du soleil et a dû être repoussé dans les ténèbres. On ne mentionne que rarement la "fin des jours", quand Atoum, dieu de tout l'univers, et dans certaines versions aussi Osiris, dieu de tout ce qui est dans le monde souterrain, reste seul et tout le reste retourne à l'océan primordial. 29

Deux autres forces et concepts, personnifiés par les divinités, ont été déterminants pour l'existence et le bon fonctionnement de l'univers. La déesse Maat (avec une plume sur la tête) représentait le bon ordre. Les dieux avaient créé Maat et vécu par lui. Les rois, idéologiquement responsables du maintien de l'ordre, offraient régulièrement Maat aux dieux, ou intégraient Maat comme une partie constitutive de leurs noms royaux. Dans le monde souterrain, le cœur du défunt était pesé contre la plume de Maat. 30

Heka ("Magie") a été créé par le dieu créateur et utilisé pour la création ultérieure. Il a également gardé l'univers en cours d'exécution. La magie faisait partie intégrante du système religieux égyptien. Heka était une source de puissance pour la guérison et la protection, une arme pour conjurer les dangers potentiels et repousser les pouvoirs ennemis (tels que la maladie, les cauchemars, les morsures de serpent ou de scorpion, les arrachements par un crocodile, les dangers pour les enfants) ou l'état (défendu, par exemple, par des textes d'exécration et des figurines). Les dieux utilisaient la magie, et les humains aussi, même contre les dieux, allant jusqu'à les menacer de la «fin des jours».


Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 18:17, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:24

https://translate.google.fr/translate?hl=fr&tab=wT1&sl=auto&tl=fr&u=https%3A%2F%2Foxfordre.com%2Freligion%2Fview%2F10.1093%2Facrefore%2F9780199340378.001.0001%2Facrefore-9780199340378-e-244

Dieux dans l'Egypte ancienne
Oskar Kaelin

Résumé
Les anciens Égyptiens étaient entourés de diverses manifestations de leurs nombreux dieux. Bien que leurs dieux vivaient généralement au ciel ou dans les enfers, ils étaient représentés en permanence sur terre par des monuments, des statues, des symboles, des animaux et des plantes, ainsi que par des concepts sociaux. Les Égyptiens décrivaient leurs dieux par divers noms et images, toujours conscients qu'à la fin leurs véritables personnalités et caractères restaient insaisissables.

L'univers égyptien antique comprenait le ciel, la terre et l'enfer, tous faisant partie de la création et entourés d'obscurité éternelle. Bien que des zones séparées, elles étaient perméables aux dieux et aux morts. L'univers fonctionnait bien tant qu'il y avait du respect et de la coopération entre eux et les vivants. Cela a formé une cohésion idéologique, sociale et économique.

Les dieux étaient puissants mais bienveillants et accessibles à bien des égards. Le roi divin était la plaque tournante entre le monde des dieux et la sphère humaine. Il était la principale entité responsable de l'organisation de l'approvisionnement et du bien-être des humains, et du maintien de l'ordre. Lors des fêtes officielles, les vivants, les dieux et les morts célébraient ensemble, mais il y avait aussi un certain nombre de manières plus personnelles d'approcher les divinités. Les différents sites d'interaction entre les dieux et les hommes formaient un vaste réseau reliant tous les acteurs : les dieux étaient responsables de la création et de l'abondance, les rois et les élites étaient principalement chargés de faire fonctionner le système selon la Maât (« Ordre »), et les gens étaient chargés de vivre et de travailler dans tout le pays.

Le système des anciens dieux égyptiens a structuré les idées, les politiques et la vie quotidienne égyptiennes de la fin du 4e millénaire AVANT notre ÈRE jusqu'à la montée du christianisme et au-delà. Les croyances des anciens Égyptiens étaient polythéistes, reconnaissant l'existence de milliers de dieux et d'humains décédés sans fin. Parfois, les anciens Égyptiens semblaient être hénothéistes et exaltaient une divinité dans son unicité. De plus, avec Akhenaton, ils ont été les premiers à expérimenter le monothéisme, même si cela n'a pas duré plus d'une décennie. Les idées et les images créées pour les dieux et la religion égyptiens ont eu un impact sur de nombreuses cultures contemporaines, ainsi que sur les religions ultérieures .

Dès le néolithique et la première période dynastique, l'Égypte faisait partie d'un réseau reliant l'Afrique, le Levant, l'Asie Mineure et la Mésopotamie. En Égypte et dans la vallée du Nil, les sources écrites existantes commencent à la fin de la période prédynastique ( vers 3100 avant NOTRE ÈRE ). La fondation de l'Etat égyptien dans la période Dynastique ( c . 3100 BCE marques) le début de plus de 500 rois, appartenant à une trentaine de dynasties, et se terminant par les Ptolémées et les empereurs romains. Ces dynasties sont regroupées en périodes appelées le Dynastique ( c 31ème-27ème. Siècles AVANT NOTRE ÈRE ), Ancien Empire ( c . Siècles 27 au 22 BCE ), l' Empire du Milieu ( c . 21e 17e siècles AVANT NOTRE ÈRE ) et du Nouvel Empire ( c . 16e-11e siècles BCE ), ainsi que trois périodes intermédiaires, et la fin de la période gréco-romaine (4ème siècle AVANT NOTRE ÈRE -4ème siècle CE ). 1

Pendant ces près de 3 500 ans, les anciens Égyptiens sont restés polythéistes. La plupart des dieux avaient de nombreuses identités et aspects, et, par conséquent, de nombreux noms et manifestations. Environ 1 500 divinités sont connues ; le Lexikon der ägyptischen Götter und Götterbezeichnungen ( LGG ), dans ses plus de 5500 pages, listes sur 56.500 noms et expressions désignant des divinités de l'Ancien Empire à l'époque gréco-romaine. Un même dieu pouvait avoir plusieurs noms, plusieurs dieux pouvaient représenter la même entité et la même désignation pouvait être donnée à plusieurs divinités. 2

Les anciens Égyptiens se sentaient entourés par les manifestations de leurs divinités. La nature a divisé le pays en une variété de sous-régions écologiques et politiques 3 , dont certaines étaient représentées par des divinités. L'Égypte ancienne était définie par le Nil, bien qu'elle incluait également les oasis du désert occidental et les lieux le long de la mer Rouge. 4

Du sud au nord, le Nil reliait ces régions du Soudan à la Méditerranée. Le Nil coulait en un cours presque rectiligne à travers la « Haute-Égypte » ; près de Memphis, elle s'est déployée, formant le delta de la Basse-Égypte avec ses nombreux canaux. Le delta comprenait la plupart des terres agricoles égyptiennes, ainsi que de vastes zones de marais. Les Égyptiens croyaient que le Nil - qu'ils appelaient simplement jtrw , peut-être "le saisonnier" - avait ses origines dans le monde souterrain et avait émergé à Éléphantine. Ses crues annuelles ont amené et créé le fertile (t3) kmt (« [terre] noir »), contrairement aux déserts adjacents, qui étaient appelés dšrt (« terre rouge »). Le Nil n'a jamais été vénéré comme une divinité à part entière, bien qu'on l'appelait parfois le « grand efflux d'Osiris » ou les larmes d'Isis. Pourtant, ses inondations ont fourni la fécondité, et cet aspect a été personnifié comme le dieu Hapy ainsi que d'autres divinités du Nil. 5

D'est en ouest, le dieu soleil suivait son cours. Il est resté l'entité divine la plus importante de l'histoire de l'Égypte ancienne, vénéré sous le nom de Rê, Rê-Horakhty ou Amon-Rê. 6 Avec d'autres dieux et rois décédés à sa suite, le dieu soleil a repoussé les forces des ténèbres éternelles et a permis la vie des vivants et des morts. Les défunts étaient majoritairement enterrés sur la rive ouest du Nil, près du coucher du soleil, entre les terres « noires » et « rouges ». Ici, le dieu solaire entra dans la Douat ( d3t , dw3t ), le royaume du défunt et d'Osiris, dieu de l'au-delà. 7

L'Égypte était divisée en Haute et Basse Égypte, les « Deux Terres ». Leur unification était un aspect central de l'idéologie de la royauté, reflétée dans le titre royal et divin nb t3wj ("Seigneur des Deux Terres"). La couronne rouge et la couronne blanche, qui représentaient respectivement la Basse et la Haute-Égypte, étaient également liées aux divinités tutélaires de la royauté Ouadjet et Nekhbet, respectivement. Bien qu'à l'origine des couronnes séparées, depuis le début de la période dynastique, les deux couronnes étaient souvent réunies dans la double couronne. 8 Chacune des Deux Terres comprenait environ vingt sep3wt (« provinces, nomes »), chacune ayant sa propre capitale provinciale avec une divinité principale associée, et dans de nombreux cas d'autres temples pour d'autres dieux et cultes, ainsi qu'un standard avec symboles divins. 9

Malgré la séparation entre les royaumes des dieux, des défunts et des vivants, les frontières étaient toujours perméables. Les trois êtres partageaient essentiellement, de manière interdépendante, le même monde qui avait émergé des ténèbres éternelles. Pour maintenir le statu quo et éviter de retomber dans les ténèbres, une coopération constante était nécessaire. L'Egypte ancienne était fondamentalement une théocratie : les dieux avaient créé la vie et l'univers, et un roi divin contrôlait son organisation. Les dieux vivaient ou se manifestaient dans des lieux nombreux et variés, par exemple dans des bâtiments, des images, des textes et des événements, et étaient donc essentiellement omniprésents. Les Égyptiens étaient l'un des peuples les plus orientés visuellement du monde antique, et leur utilisation somptueuse d'images et de scripts ressemblant à des images permet un aperçu multiforme de leurs conceptions des dieux. 10 Mais les facteurs naturels et les soins et la destruction de l'homme, ainsi que les intérêts politiques et personnels des rois égyptiens, ont déterminé ce qui survit dans nos archives archéologiques. 11

De nombreuses idées et concepts étaient au cœur de toutes les périodes de l'histoire égyptienne; malgré un semblant de rigidité, il y avait aussi de l'innovation et du changement. L'expérience d'Akhenaton dans le monothéisme, par exemple, était très innovante mais infructueuse. Au cours de la décennie de sa « révolution d'Amarna », le disque solaire divin Aton est passé d'un dieu parmi tant d'autres à l'objet d'un culte hénothéiste, en particulier dans la capitale Akhet-aten (aujourd'hui Tell el-Amarna), et finalement a été élevée au rang de divinité exclusive, unique et universelle. L'expérience s'est terminée avec la mort d'Akhenaton ; son successeur, Toutankhamon, renversa la plupart des changements et rétablit l'ordre ancien. 12 De nombreuses études ont été consacrées à ce phénomène ; le premier monothéisme enregistré dans l'histoire du monde a fasciné de nombreux érudits et écrivains, même au-delà du domaine de l'égyptologie, en particulier en ce qui concerne ses liens avec le monothéisme biblique. 13 Mais son impact fut plus grand sur l'érudition moderne que sur les anciens Égyptiens. Au cours des plus de 3 000 ans d'histoire égyptienne, la brève expérience du monothéisme n'a eu presque aucune conséquence religieuse, bien qu'elle ait pu déclencher une réponse polythéiste.




Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 18:19, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:26


... S U I T E
Genèse des dieux égyptiens

Les sépultures néolithiques d'animaux, principalement de bovidés, mais aussi de gazelles, de chiens, de chacals, de vaches, de béliers (par exemple, à Maadi et à Héliopolis) sont les premières preuves de la vénération des pouvoirs divins dans ou par les animaux. Les corps des animaux étaient rituellement traités et leurs tombes, parfois garnies de nattes, se trouvaient à proximité des sépultures humaines. Des formes animales se retrouvent sur des palettes cosmétiques (les reliant à la préservation du corps), sur des poteries et sur des étalons, suggérant un statut particulier accordé à ces animaux. 15

Avec l'émergence de l'écriture et l'utilisation plus fréquente de l'iconographie au début de la période dynastique, nous appréhendons mieux les dieux égyptiens. Leur développement est étroitement lié à la formation de l'État égyptien et de sa royauté, dont le pouvoir était représenté par des images d'animaux fondant des villes ou vainquant des ennemis (par exemple, lion, taureau, scorpion). Cette pratique s'accompagnait du phénomène de certains rois égyptiens portant des noms d'animaux. Par la Première Dynastie, les pouvoirs divins étaient également représentés sous une forme anthropomorphique (par exemple, Geb, Min avec flagelle, formes ithyphalliques). À la fin de la deuxième dynastie, les premières divinités sous des formes hybrides ou bimorphes étaient apparues. Ces divinités étaient généralement composées d'une tête humaine et d'un corps animal ou vice-versa, la tête étant l'élément essentiel ; la coiffure masquait toute incohérence entre ces parties du corps. 16 Les sanctuaires et sanctuaires régionaux contemporains, qui s'étaient probablement développés à partir de huttes de roseau installées dans des espaces sacrés, étaient généralement construits en briques de terre crue, à moins que le roi ne décide d'investir dans une divinité spécifique et de faire construire ou décorer son temple en pierre. Un certain nombre de dieux, de sanctuaires et de cultes égyptiens sont attestés dès la première période dynastique. 17

Les premiers hiéroglyphes désignant une divinité étaient un tissu enroulé sur un poteau, le faucon sur un étendard et un dieu anthropomorphe assis (avec une barbe divine). Bien qu'il y ait eu de nombreuses variations dans l'exécution et les détails, ceux-ci sont restés les principaux hiéroglyphes des divinités à travers l'histoire. 18

À la fin de l'Ancien Empire, les informations dont nous disposons sur les dieux égyptiens s'améliorent considérablement, principalement grâce aux textes des pyramides. Des icônes importantes avaient été créées, telles que des divinités anthropomorphes à tête de faucon (troisième dynastie) et le sphinx (montrant le roi divin avec une tête humaine et un corps de lion). De nombreuses idées créées à cette époque sont restées essentielles jusqu'à l'époque romaine, telles que la divinité du roi, la domination du dieu solaire et Osiris en tant que dieu du défunt .

Genèse de l'univers et des dieux selon les anciens Égyptiens

De nombreux récits révèlent comment les dieux égyptiens ont vu le jour et comment l'univers a été créé. Ces récits étaient généralement créés dans le cadre de compositions plus larges pour un usage spécifique, tels que les cultes mortuaires ou de temple. Les versions dogmatiques et explicatives des textes ne sont apparues qu'à la fin des périodes de l'Égypte ancienne. Parfois, ces textes partagent des points communs, ou ils peuvent différer considérablement, selon leur période, leur région ou l'importance des divinités impliquées. Même ainsi, ils nous permettent d'entrevoir les anciennes conceptions égyptiennes de la création et des dieux, et ils fournissent des vues philosophiques et scientifiques sur le fonctionnement de l'univers, décrivant sa dynamique en termes de forces divines en action. La longue tradition de cosmogonies différentes témoigne de l'ouverture des anciens Égyptiens à aborder des questions finalement inconnaissables. 20

Dans l'Egypte ancienne, la création était considérée comme un processus de séparation et de différenciation continue, souvent formulée comme des séquences de générations de dieux. 21 Une idée fondamentale était qu'à partir de Nun, les eaux primordiales personnifiées, un monticule s'éleva d'où la création fut mise en mouvement ; l'idée reflétait l'expérience annuelle de l'émergence de terres après la crue du Nil. Les eaux de Nun étaient censées immerger le monde et entourer le monde; ils étaient à la fois vivifiants et menaçants pour la création, car l'univers pouvait y retomber et finir. 22

Dans la tradition héliopolitaine (connue depuis l'Ancien Empire), neuf dieux du psḏt (« Ennéade »), le dieu soleil, et huit de ses descendants, étaient responsables de la création. Atum (ou Re-Atum) s'est auto-généré et a émergé des eaux primordiales, et a produit de lui-même (en crachant, en éternuant ou en se masturbant) la génération suivante avec Shu ("Air") et Tefnut ("Humidité"), qui puis produit Geb ("Terre") et Nut ("Ciel"). De ces premières générations d'éléments « universels » sont nés les dieux des concepts sociaux : Osiris, dieu des enfers ; Seth, dieu du chaos, mettant toujours en danger l'ordre ; Isis, la divinité du trône ; et Nephtys, un parallèle à Isis. Enfin, Osiris et Isis ont produit Horus, le dieu de la royauté, faisant ainsi de la royauté une partie de l'ordre divin naturel. 23

Dans les traditions hermopolitaines (connues depuis l'Ancien Empire), à ​​la suite du tertre primordial, l'« Ogdoade » est née. Ce groupe de divinités était formé de quatre paires de divinités masculines et féminines représentant des concepts sempiternels de l'univers originel (Nun/Naunet, « Eau » ; Heh/Hauhet, « Infini » ; Kek/Kauket, « Ténèbres » ; Amon/Amaunet, « cachée »). 24

La théologie de Memphite (documentée sur la pierre Shabaka, vingt-cinquième dynastie ; l'âge original du texte est débattu) présente le dieu de l'artisanat, Ptah Tatenen (« Ptah du monticule primitif »). Il créa Atoum « par son cœur et par sa langue », par un plan et une parole, et fonda Maât et la royauté. Les dieux de l'Ennéade étaient ses manifestations. 25

D'autres textes décrivent d'autres dieux comme étant impliqués dans le commencement de l'univers : le monde a émergé d'un œuf cosmique ; le dieu solaire Rê est sorti (enfant ou scarabée) d'un lotus ; le dieu solaire ou Amon-Rê créa le monde ; un Tout-seigneur créa des divinités à partir de sa sueur et des humains à partir de ses larmes (Empire du Milieu) ; Aton, le seul dieu, est le seul créateur (période amarnienne) ; Khnoum façonna les hommes sur le tour du potier ; un oiseau, le « grand caquet/honker », s'est posé sur la colline primitive et a déchiré le silence, permettant à la création de commencer. 26 Dans le « Mythe de la vache céleste », le dieu solaire Ra, qui vit avec les humains sur terre, s'est retiré au ciel après la rébellion de l'homme et a commencé ses voyages quotidiens. 27

Il y avait différentes conceptions du cosmos ; dans l'un d'eux, Nout, la déesse du ciel, est représentée comme une femme nue avec son corps se cambrant au-dessus de Geb, le dieu de la terre, avec Shu, personnification de l'espace vide, séparant les deux. Une autre conception montre la vache céleste (une manifestation de Nout) soutenue par Shu et d'autres divinités, tandis que les bateaux du dieu soleil traversent son ventre étoilé.

Le ciel était la plus ancienne demeure connue et préférée des dieux (depuis les périodes du début de la dynastie et de l'Ancien Empire). Les régions situées aux frontières de la terre et du ciel étaient appelées « terre de Dieu ». Sur terre vivaient les humains et les manifestations des dieux (par exemple, des animaux, des statues, des symboles). La Douat, dirigée par Osiris, était le royaume où vivaient les dieux ancêtres et les défunts. Durant l'Ancien Empire et le Moyen Empire, il était situé dans le ciel, mais parfois aussi sur la terre ; à partir du Nouvel Empire, c'était un enfer. Dans la Douat, les dieux et les morts pouvaient se régénérer, mais ils étaient aussi entourés de dangers ; les textes du monde souterrain de la Pyramide, du Cercueil ou du Nouvel Empire donnent des descriptions somptueuses des caractéristiques du Duat; ils ont également fourni des informations et des sorts pour un séjour sûr du défunt (Figure 1 ). Certains dieux principaux, comme le dieu soleil et ses suivants, ont fait un séjour de transition dans la Douat, au cours duquel leur Ba et leur corps s'unissent pour se régénérer avant d'affronter un autre jour.

L'univers égyptien de l'homme et des dieux était entouré de ténèbres infinies et inconnues ; cette obscurité était un danger pour toute la création, et toujours sur le point de reprendre possession du monde connu, mais elle était aussi remplie de force créatrice et régénératrice. Il devait être tenu à distance par un effort collectif de tous les êtres, en préservant Maât (« ordre »), et en soutenant le combat des dieux contre les représentants des ténèbres et du jsft (« chaos »). Chaque nuit, Apophis, un serpent géant dans l'océan primitif, mettait en danger le cours du dieu soleil et devait être repoussé dans les ténèbres. La "fin des jours" n'est que rarement mentionnée, quand Atoum, dieu de tout l'univers, et dans certaines versions aussi Osiris, dieu de tout ce qui est dans le monde souterrain, restent seuls et tout le reste retourne à l'océan primordial. 29

Deux autres forces et concepts, personnifiés par des divinités, étaient essentiels à l'existence et au bon fonctionnement de l'univers. La déesse Maat (avec une plume sur la tête) représentait le bon ordre. Les dieux avaient créé Maat et vivaient par elle. Les rois, idéologiquement chargés de maintenir l'ordre, offraient régulièrement Maat aux dieux, ou intégraient Maat comme partie constitutive de leurs noms royaux. Aux enfers, le cœur du défunt était pesé contre la plume de Maât. 30

Heka ("Magie") a été créé par le dieu créateur et utilisé pour la création ultérieure. Cela a également permis à l'univers de fonctionner. La magie faisait partie intégrante du système religieux égyptien. Heka était une source de pouvoir de guérison et de protection, une arme pour éloigner les dangers potentiels et repousser les pouvoirs hostiles qui menaçaient les individus (comme la maladie, les cauchemars, les morsures de serpent ou de scorpion, l'enlèvement par un crocodile, les dangers pour les enfants) ou l'État (chassés, par exemple, par des textes d'exécration et des figurines). Les dieux ont utilisé la magie et les humains aussi, même contre les dieux, allant jusqu'à les menacer de la « fin des jours ».

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:30


... S U I T E

Caractéristiques générales et caractéristiques des dieux égyptiens

Les informations sur les dieux égyptiens doivent être recueillies à partir de nombreux textes et images. Ces matériaux proviennent de régions et d'époques différentes et ont parfois été créés pour des contextes très spécifiques. 32 Ici, certains des aspects les plus généraux sont présentés.

Nṯrw (« dieux ») et autres entités

Le mot égyptien englobant le concept de « dieu » est nṯr (pl. nṯrw , fem. nṯrt/nṯrwt ). 33 Son étymologie et son sens originel sont débattus. 34 Le singulier nṯr est généralement utilisé lorsque la divinité visée est évidente (au moins pour les Égyptiens), ou lorsque la divinité est laissée intentionnellement non spécifiée, signifiant « n'importe quel dieu au hasard », par exemple dans les enseignements destinés aux pour faire face à une variété de divinités. Lorsqu'une émanation divine était détectée, presque tout, à l'exception d'un être humain vivant, pouvait être étiqueté comme nr « divin », bien que les divers nṯrw aient été approchés avec discernement.

Il y avait aussi d'autres entités surnaturelles. Le ba (pl. baw ), généralement traduit par « âme », était une manifestation du pouvoir et faisait partie de la personnalité des dieux, des rois et des humains, vivants ou décédés. Dans le cas d'Amon, cette omniprésence était décrite comme son Ba (« Ba-âme ») étant dans le ciel, son cadavre dans l'au-delà et son image sur terre. Chaque fois qu'un dieu se manifestait, son ba était détecté, par exemple le soleil pour Rê, le taureau Apis pour Osiris ou les pyramides de l'Ancien Empire pour le roi. Parfois, une divinité était considérée comme le ba d'une autre divinité. Enfin, les maîtres des villes de Buto, Hiérakonpolis et Héliopolis étaient les rois défunts divinisés. La patte du défunt (depuis le Nouvel Empire, représentée comme un oiseau à tête humaine) vivait à la suite des dieux et se nourrissait d'offrandes. 35

Plusieurs autres forces ont été impliquées dans les interactions avec les différentes entités. L' akh (pl. akhw ) était l'esprit du défunt qui avait réussi une transformation idéale et efficace dans l'au-delà. C'était une force vitale personnelle, activée et manifestée après la mort. Il gardait l'apparence de l'individu et vivait dans le royaume des dieux et du défunt. Pour les vivants, les akhw faisaient la liaison avec les dieux, en particulier Osiris. 36 Le ka faisait partie de l'individualité humaine, sa « force vitale », son « caractère », sa « nature » ou son « double » ; il recevait aussi des offrandes. Les images d'individus étaient leur ka . Une autre force était le sḫm (« pouvoir », parfois symbolisé par le sḫm -sceptre), expression du rayonnement et du charisme des divinités et des défunts.

Principaux traits des dieux

Les dieux égyptiens étaient puissants mais pas tout-puissants, ni même omniscients (par exemple, personne, sauf à un certain moment Isis, ne connaissait le nom « caché » du dieu créateur). Aucun dieu n'était capable de voir au-delà de l'univers défini ; même le dieu créateur n'est que nb-r-ḏr (« maître jusqu'au bout » du monde connu) ; les ténèbres éternelles restaient impénétrables. Les dieux n'étaient pas des êtres éternels ; ils ont eu un commencement dans la genèse de l'univers. Le premier dieu est né de lui-même ; les générations suivantes ont été créées, conçues et nées. Les dieux ont eu une période de jeunesse (par exemple, Horus, Chons, dieu du soleil), ils ont vieilli, ils sont morts (dieu du soleil) et ils ont même été tués (Osiris), bien qu'ils ne soient généralement pas restés morts mais plutôt régénérés. Osiris avait un tombeau sur terre qui a été visité par les humains (par exemple, le tombeau du roi Djer, ou l'Osireion à Abydos). Dans l'Amduat (littéralement « ce qui est dans le monde souterrain »), des tombes des dieux sont représentées, et dans l'Égypte tardive, certaines tombes de dieux étaient situées sur terre, que ce soit à l'intérieur de temples ou dans une nécropole. Dans l'« Hymne cannibale » des textes de la pyramide de l'Ancien Empire, manger d'autres dieux renforce le roi égyptien. Osiris est tué mais devient le dieu principal des enfers. Le dieu solaire (Rê dans le ciel) meurt au coucher du soleil (en tant qu'Atoum), seulement pour être régénéré dans le monde souterrain et ressusciter chaque matin en tant que Khepri, le scarabée rampant hors du sol. L'humain décédé qui avait vécu dans la droiture était régénéré éternellement; ceux qui n'avaient pas été condamnés et anéantis. Au Nouvel Empire, Thot connaît la durée de vie exacte des humains et des dieux. 38

Les dieux étaient imaginés comme ayant une peau d'or, des cheveux de lapis-lazuli et un corps fait d'autres matériaux luxueux. Leur ouïe et leur vue étaient amplifiées. Ils avaient un certain parfum et un certain éclat. Leur présence peut être ressentie par l'odorat, la vue, l'intuition, des phénomènes naturels (par exemple, les tremblements de terre), ou par la maladie ou le malheur. Leur effet sur les humains était d'induire snḏt (« peur ») et šfšft (« respect, crainte »). Même ainsi, les dieux égyptiens étaient généralement généreux et bienveillants envers les humains.

Les sphères d'action de certains dieux se concentraient sur leurs cités ; en tant que tels, les dieux de la ville étaient localement proches et incorporaient de nombreux aspects utiles aux humains. 39 L'influence d'un dieu pourrait être étendue par des images portables (par exemple, pour la protection des voyages). Les dieux avaient des comportements humains définis – ils mangeaient, buvaient, travaillaient, se battaient, pleuraient, riaient, se mettaient en colère ou boudaient – ​​et leurs caractères étaient ambivalents. Certaines divinités étaient généralement utiles aux humains (par exemple, Thot, Horus, Isis), d'autres potentiellement menaçantes (par exemple, Sakhmet, Seth). Les dieux pouvaient se mettre en colère contre les humains et chercher à les détruire (par exemple, Ra dans le mythe de la vache céleste), et ils avaient de nombreux besoins, qui étaient satisfaits par des offrandes et des rituels .

De nombreux noms et de nombreux aspects

Les Égyptiens qualifiaient leurs divinités de « cachées », « mystérieuses » ou « inconnues », « riches en noms », ayant de nombreux noms, voire secrets (par exemple, le dieu solaire) et des épithètes. 41 Comme chaque dieu était unique, les Égyptiens n'avaient aucun problème à les adresser avec des superlatifs tels que « le plus grand », bien que l'exclusivité n'était pas voulue. Les dieux étaient rarement réduits à la simple signification de leurs noms ; au contraire, ils avaient des histoires, des personnages et des compétences élaborés au-delà de ceux-ci. Ils avaient des fonctions principales, mais étaient polyvalents et responsables de beaucoup de choses. Ra, par exemple, était une divinité de la royauté et de la création, régénérateur des vivants et des morts. Osiris était le chef du royaume des morts, mais aussi associé à la royauté et à la fertilité ; il est également devenu un dieu sauveur qui a aidé à vaincre la mort. Hathor est une déesse liée à l'accouchement et à la maternité, à la joie des fêtes et à l'ivresse, mais elle peut aussi être une déesse de nécropole et même une lionne féroce gardant un oued désert; à Edfou ptolémaïque, elle avait autant de formes qu'il y a de jours dans l'année. Parfois, un dieu était considéré comme une manifestation, un ba ou une image d'un autre. Les nombreux noms et images d'une divinité étaient considérés comme de simples aspects choisis d'une personnalité beaucoup plus vaste. Ils permettaient aux fidèles de distinguer, de caractériser et de les rendre accessibles à des fins cultuelles (bien que toutes les divinités n'aient pas de culte). 42

Un bon exemple de cette multitude de formes et d'aspects est le dieu soleil. Il a été imaginé pour être le scarabée Khepri, « Celui qui devient », à l'aube ; Râ viril pendant la journée; vieil Atoum au crépuscule ; et pendant un bref instant connecté à Osiris dans le monde souterrain. La « Litanie de Ra » (Nouvel Empire) énumère soixante-quatorze formes du dieu solaire. 43 Le dieu solaire est parfois représenté sous la forme d'un chat armé d'un couteau combattant le serpent Apophis. A l'époque amarnienne, le disque solaire Aton était vénéré sans forme anthropomorphe, mais comme un disque avec des bras. 44

Les étymologies de certains noms des plus grands dieux sont débattues (par exemple, Osiris, Rê, Min, Ptah, Seth). Certaines sont identiques aux sphères et régions qu'elles personnifient (par exemple, Nun « eau éternelle », Shu « espace vide, air »), tandis que d'autres ne le sont pas (par exemple, « terre » t3 contre Geb ; « lune » j'ḥ contre Thot et Khonsou ; pt « ciel » contre Nout). Les quatre éléments n'ont jamais été personnifiés mais toujours liés à diverses divinités : plusieurs divinités utilisaient le feu ; des divinités en forme de crocodile protégeaient les eaux (par exemple, Sobek); divers dieux étaient connectés à la terre (par exemple, Geb, Tatenen, Aker); l'air était représenté par Shu « l'espace vide », Amon comme l'air et la brise vivifiants, ou Seth comme la tempête destructrice. Certains noms divins étaient des personnifications de concepts (par exemple, Maat « Ordre », Heka « Magie », Sia « Perception », Hu « Énonciation autoritaire ») ou de fonctions (par exemple, le démon Ammut « dévoreuse »). Certaines divinités féminines ont été nommées en contrepartie de leur partenaire masculin (par exemple, Amon/Amaunet, Ra/Rat, Inpu/Input). Et bien que les animaux aient été des manifestations importantes des dieux, les divinités ont rarement des noms d'animaux. 45

Parmi les corps célestes, le soleil domine clairement. Le soleil et la lune étaient tous deux représentés par diverses divinités. D'autres corps célestes étaient également considérés comme des manifestations de divinités : Sirius, l'étoile fixe la plus brillante, était liée aux inondations du Nil, en tant que manifestation d'Isis ; la constellation d'Orion était une manifestation d'Osiris, et la plupart des planètes étaient considérées comme des manifestations d'Horus. Bien que l'étoile polaire ait été un objectif important dans l'ascension des rois au ciel, ce n'était pas une divinité. D'autres étoiles étaient considérées comme des manifestations de diverses divinités ou de rois décédés

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:36


... S U I T E

Syncrétismes et conjonctions de dieux

Le caractère d'une divinité était régulièrement élargi par le syncrétisme. Les divinités ont été combinées, créant une nouvelle divinité étendue, plus puissante et plus complète. 47 Les divinités régionales ont été combinées avec des divinités suprarégionales plus importantes, augmentant ainsi leur pouvoir (par exemple, Sobek-Re, Chnum-Re). D'autres ont été combinés pour créer une manifestation plus complète d'un concept. Ces divinités combinées ne remplaçaient pas leurs divers composants, mais les prolongeaient. En ajoutant plusieurs manifestations qui ne représentaient que des aspects plus petits, une nouvelle approximation plus complète d'un concept a été créée : par exemple, Re-Atoum (soleil du jour/soir), Atoum-Khepri (soleil du soir/matin), Re-Horakhty (deux divinités solaires) et Amon-Rê (les pouvoirs invisibles/visibles sur terre). Plus de deux divinités pourraient également être combinées, comme dans Ptah-Sokar-Osiris, Amon-Re-Harakhte-Atoum et Harmachis-Khepri-Re-Atoum, toutes des divinités solaires majeures. Même les divinités égyptiennes et étrangères étaient unies, par exemple Anat-Hathor (asiatique/égyptien) ou ptolémaïque Sérapis (combinant Osiris, Apis, Zeus et Hélios).

Dieux égyptiens et leurs animaux

De nombreux dieux étaient représentés avec des têtes ou d'autres parties d'animaux. De nombreux animaux étaient considérés comme des manifestations d'une divinité ou servaient d'intermédiaires entre les humains et les dieux. Certaines espèces ont été considérées comme le BAW des dieux (par exemple, babouin pour Thot, crocodile pour Sobek, chat pour Bastet et / ou Sekhmet, mangouste pour Re, bélier pour Amun). Dans d'autres cas, un seul animal vivant à la fois était présumé être le représentant d'un dieu (par exemple, le taureau Apis). Certaines figurines d'animaux votives - souvent des chats, des chiens, des serpents ou des faucons - sont clairement liées à certains dieux. À partir de la fin du Nouvel Empire, l'idée des animaux comme intermédiaires a conduit à une énorme industrie de momification animale. Les animaux étaient élevés, tués, momifiés et vendus aux pèlerins et aux fidèles, qui les faisaient enterrer dans des lieux liés à leurs divinités protectrices. Les momies animales ont été placées dans des catacombes : la catacombe des faucons du nord de Saqqarah contenait environ 4 millions d'oiseaux, et à Tuna el Gebel, les momies d'ibis enterrés sont estimées à des millions.

Le roi égyptien

La taille impressionnante et le nombre de monuments créés pour et par le roi égyptien sont sans précédent dans le monde antique ou moderne. Les activités de construction constantes et la fabrication d'images et de textes ont créé un paysage commémoratif qui était un rappel permanent de la longévité de la royauté, des dieux et de leurs institutions. Il a été perpétué par un État qui a mis en scène et traité son souverain comme un dieu.

Le roi égyptien était subordonné aux dieux, mais, ex officio (par le Nouvel Empire, avec son couronnement) il était un dieu sur terre, souverain universel et pivot de l'ordre terrestre. Il contrôlait toutes les ressources, décidait où elles étaient dirigées, pourvoyait aux dieux et à leurs cultes, construisait leurs temples, accomplissait les rituels en tant qu'acteur principal et était principalement responsable de la conservation de la Maât. Le roi était régulièrement appelé nṯr (« dieu »). Il a été décrit comme ayant des pouvoirs surhumains (par exemple, frapper des groupes d'ennemis à la fois au combat), ou présenté - comme les dieux - comme un hybride, comme le sphinx ou le griffon. Tous les rois morts et même certains rois vivants avaient des cultes et des temples. 49

Au cours des périodes prédynastique et dynastique précoce, l'Égypte a adopté d'anciennes idées du Proche-Orient en matière d'iconographie, d'écriture et d'architecture et les a fusionnées avec ses propres concepts dans un système de représentation et de mise en scène de son roi. L'utilisation d'éléments étrangers a certainement consolidé la perception du roi comme quelqu'un d'extraordinaire et d'extraterrestre. 50 Avec l'unification de l'Égypte au début de la période dynastique, le roi est devenu l'autorité centrale, obligé de servir de médiateur entre son peuple et les dieux et responsable de leur soin. De nombreux éléments essentiels de la représentation de la royauté égyptienne ont été créés à cette période, tels que le roi comme Horus, la double monarchie de Haute et Basse Egypte, la distinction de l'élite du peuple, de nombreux insignes (par exemple, sceptres, uraeus, couronnes blanches, rouges et doubles), l'iconographie (par exemple, le roi frappant ses ennemis, ou étant représenté comme un faucon), les titres, les rituels et les festivals (par exemple, le festival Sed). 51 Les tombeaux des rois en briques crues avec entrepôts et bâtiments mortuaires se trouvent à Abydos et à Saqqarah ; d'autres bâtiments ont été érigés dans d'autres régions. 52

Dans l'Ancien Empire, le roi égyptien était vu et traité comme une divinité : dans la vie il était un nṯr , un fils de Ra, un Horus (fils d'Osiris) sur terre, étant ainsi le fils des dieux responsables des royaumes de les vivants et les défunts. Il était l'image et le fils de divers dieux, ainsi que comparé à des dieux par des noms et des titres. Le roi était régulièrement représenté en compagnie de dieux, adorant, offrant, mais aussi étant nourri ou embrassé. Dans la mort, le roi devint un Osiris ; il a vécu sa vie après la mort avec de nombreux autres dieux et rois morts en compagnie du dieu soleil. Chaque roi était enterré dans une pyramide qui symbolisait les collines primitives ou l'échelle vers le ciel ; chaque pyramide avait ses propres temples et son propre personnel pour alimenter le culte mortuaire du roi mort, théoriquement pour l'éternité, et dans la pratique au moins pendant des générations. 53

Dès le Moyen Empire, le roi est choisi par les dieux et obéit à leurs commandements, son succès dépendant de leur appui ; pourtant, des pyramides ont été construites pour lui, bien qu'en briques de boue, pas en pierre. Au Nouvel Empire, l'au-delà s'était déplacé vers une sphère souterraine, et les tombeaux royaux de la Vallée des Rois ont été construits dans une colline qui était considérée comme une gigantesque pyramide ; les tombes des rois étaient décorées d'images de l'enfer et montraient le roi en constante compagnie avec les dieux. 54 Dans leurs temples funéraires, les soi-disant demeures de millions d'années, mais aussi dans les temples réguliers des dieux, des images et des textes enregistrent le roi accomplissant ses actes politiques (par exemple, des campagnes contre les pays étrangers) et ses devoirs rituels envers le roi. dieux; dans de telles images, le roi est régulièrement représenté en compagnie des dieux. 55

Bien que le roi soit subordonné aux dieux, les bâtiments avec les coûts de main-d'œuvre les plus élevés étaient généralement les installations mortuaires pour sa vie après la mort. 56 Il semble y avoir eu une diminution des investissements dans la mise en scène du roi, à mesure que son bâtiment principal est devenu plus modeste - des pyramides de l'Ancien et du Moyen Empire, aux tombes et temples funéraires du Nouvel Empire, aux tombes plus petites de la Période tardive. L'une des raisons de ce développement est peut-être l'interaction culturelle et politique croissante avec les États et royaumes du Proche-Orient, où les rois étaient généralement considérés comme des humains et de grands bâtiments n'étaient construits que pour les principales divinités réelles du peuple.

Le concept de royauté a été projeté dans le royaume des dieux en imaginant un « roi des dieux » (par exemple, Amon, Amon-Rê, Aton), entièrement doté d'insignes, de couronnes, de trônes ; parfois leurs noms étaient écrits dans un cartouche, comme il était d'usage pour le roi humain. Au Nouvel Empire, on imaginait que les dieux avaient autrefois régné sur la terre (par exemple, Ptah, Horus, Osiris). Ra était le roi des dieux et des hommes jusqu'à ce qu'il se retire de la terre et ne devienne le souverain que des dieux. Sur terre, Horus succéda à son père Osiris, et fut finalement incarné et représenté par le roi égyptien régnant .

Organiser les multitudes de dieux

À travers les âges, le statut de certaines divinités a changé et fluctué, ce qui a parfois conduit à de nouvelles hiérarchies, connexions, relations familiales et approches cultuelles. Certaines divinités ont gardé une grande importance à toutes les époques, notamment Rê, Osiris, Horus, Isis. D'autres ont perdu leur statut, comme lorsque Montou a été remplacé par Amon ; ce dernier est passé au cours du Moyen Empire d'être un dieu régional à être le dieu central du panthéon égyptien du Nouvel Empire et plus tard. À l'époque amarnienne, Aton devint le seul dieu, mais seulement pendant une décennie, et la plupart du temps son influence se limitait à la nouvelle capitale Akhetaton. L'importance de Seth a fluctué au fil du temps. 58

Certains dieux ont été regroupés en dyades (par exemple, Isis et Nephtys, Horus et Seth, les paires de principes masculins et féminins qui, à nouveau, ont été regroupés sous le nom d'Ogdoad); triades (tripler était la façon la plus simple d'exprimer un pluriel : Amon/Rê/Ptah, Amon/Mut/Khonsou, Osiris/Isis/Horus) ; tétrades (par exemple, les fils d'Horus); pentades (par exemple, dieux des jours épagoménaux); les hebdomades (la somme de trois et quatre, comme les âmes du dieu solaire, ou les manifestations d'Hathor) ; les ogdoades (par exemple, l'Ogdoade d'Hermopolis, ou les huit divinités Heh soutenant les jambes de la déesse vache Nut étant le ciel), et les ennéades (comme le pluriel du pluriel, comme les Ennéades d'Héliopolis, mais parfois avec seulement sept, ou jusqu'à quinze membres), dodécades (par exemple, déesses de la nuit). 59

D'autres groupes sont définis par des régions, comme les divinités des cavernes connues du « Livre des cavernes », les divinités des portes du « Livre des portes », les divinités des douze heures du jour ou de la nuit, les quarante-deux divinités du jugement, les nome divinités de Haute et Basse Egypte, les innombrables âmes de Nekhen et Pe (associées au roi), ou les nombreuses divinités étoiles. 60

Les Égyptiens distinguaient également les dieux « plus grands » et « plus petits ». Ils avaient également un « roi des dieux » (depuis l'Ancien Empire), avec d'autres dieux dans diverses fonctions de la cour. Il y avait aussi beaucoup de mères divines (par exemple, Isis, Nut, Neith, Mut), ainsi que des pères divins (par exemple, Amon, Ptah) ; à l'époque amarnienne, Aton était considéré comme la mère et le père de toute la création.


_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:46


... S U I T E

Imagerie des dieux égyptiens

Les anciens Égyptiens ont exploité de nombreuses options créatives pour représenter leurs dieux, leurs rois, les morts, les esprits et les âmes, et ils ont utilisé presque tout le spectre des représentations visuelles pour toutes leurs entités divines. Celles-ci allaient de représentations réalistes, entièrement anthropomorphes ou thériomorphes à des combinaisons hybrides de parties du corps de diverses créatures, et à des symboles et des objets qui étaient parfois animés par des bras et des jambes. 62 Ce caractère ludique a fait des anciens Égyptiens de loin les créateurs d'images divines les plus productifs parmi les anciennes cultures du Proche-Orient. Leur ouverture aux constructions hybrides de dieux était unique. Dans le Proche-Orient contemporain, où les dieux principaux étaient souvent associés à certains animaux, les dieux n'ont cependant jamais été présentés comme des créatures hybrides. Leurs images étaient anthropomorphes, tandis que les êtres hybrides étaient des êtres surnaturels de moindre importance qui étaient souvent étiquetés « démons », « génies » ou « monstres ». Montrer leurs dieux sous une forme entièrement humaine reflétait le fait que les dieux du Proche-Orient faisaient partie de l'ordre social humain. 63

Dans l'Egypte ancienne, en revanche, les manières d'imaginer les entités divines étaient aussi diverses et fluides que leurs caractères. Les images ne les représentaient pas seulement, mais étaient également considérées comme manifestant leur présence réelle. Au début de la période dynastique, les divinités étaient déjà représentées comme thériomorphes (par exemple, Anubis), anthropomorphes (Min, Ptah) ou hybrides (Bat), et par leurs symboles ; sous la IIe dynastie, le répertoire de base des représentations était complété par des divinités bimorphes à corps humain et tête d'animal. 64 Après cette période, les divinités égyptiennes ont été représentées sous des formes anthropomorphes (mâle, femelle, enfants) et zoomorphes (nombreux animaux), ainsi que sous des formes composites ou hybrides. Ils pourraient en outre être caractérisés par des costumes plutôt uniformes, des symboles, des emblèmes et des couronnes variés qui pourraient être tenus et portés par de nombreuses divinités, soulignant leur statut dans le contexte représenté. 65

Les dieux égyptiens étaient vénérés via divers animaux ou symboles, qui étaient considérés comme leurs manifestations possibles. Toutes les divinités ne sont pas connues dans les images. De nombreuses images et éléments n'étaient pas limités à une divinité spécifique. Les nombreux attributs interchangeables ont été utilisés pour créer des représentations visuelles complexes de divinités, par exemple sous forme de fusions syncrétiques. Ils pourraient également accentuer l'humeur d'une divinité dans certains contextes (par exemple, en basculant entre la représentation d'un chat doux ou d'un lion féroce, dans le cas de certaines divinités féminines).

Des formes purement anthropomorphes de divinités masculines ont été utilisées pour représenter les dieux qui représentaient les sphères cosmiques ou géographiques, en tant que dieux créateurs (par exemple, Amon/Amon-Rê, Atum, Ptah), la lune (Khonsu), la terre (Geb), l'air (Shu) , le ciel (Nut), les eaux (Hapy comme le déluge du Nil, ou Nun comme les eaux primordiales), les montagnes, les villes, les domaines, la fertilité (Min), les humains divinisés (comme Imhotep), les rois et notables décédés, ou les divinités levantines importées (Baal, Hauron, Reshep). De plus, le Bes à l'allure grotesque a une apparence anthropomorphe mais naine. Osiris, en tant que dieu des morts, était généralement représenté avec un corps momiforme ou comme le "Maïs Osiris" porteur de fécondité avec des plantes poussant hors de son corps. Il y avait aussi divers dieux vénérés comme des divinités enfants (par exemple, Horus). 66 Les divinités féminines aux formes principalement anthropomorphes sont Hathor, Isis, Maat, Mut, Neith, Nephtys, Nut et Seshat, ainsi que des déesses levantines importées telles que Anat, Astarte, Baalat et Qadesh. 67

Les formes thériomorphes couvrent la quasi-totalité de la faune connue en Égypte : espèces de mammifères, d'oiseaux, de reptiles et d'amphibiens, de poissons, d'invertébrés et d'insectes. Les divinités masculines étaient associées à des taureaux (Apis), des chiens et des chacals (Anubis), des béliers (Khnum), des faucons (Horus, Re, Sokar), des ibis (Thoth), des lions (le roi), des crocodiles (Sobek), des serpents (Apophis , ou Yam, le dieu levantin de la mer), les scarabées (Khepri), ou l'animal inconnu représentant Seth ; les divinités féminines étaient associées à des vaches (Bat), des chats (Bastet), des vautours (Nekhbet, Mut), des serpents (Meretseger, Wadjet), des grenouilles (Heket), des lionnes (Sekhmet) ou des hippopotames (Taweret). 68

Les divinités hybrides ou bimorphes combinent des parties humaines et (généralement) animales, la tête représentant l'essence de l'entité. Les divinités composites combinent différentes divinités ou caractéristiques. Jusqu'à une douzaine de dieux différents peuvent être combinés. Des divinités ont été créées sous la forme de babouins-faucons et d'hippopotames-serpents, certains d'entre eux à têtes multiples et armés. Hippopotame, crocodile et lionne ont été combinés pour les déesses Ammut et Taweret. Dans une illustration des Litanies de Rê, les soixante-quatorze formes du dieu solaire varient de purement anthropomorphes à purement animales, avec de nombreuses combinaisons hybrides (par exemple, un corps humain avec un scarabée ou des cordes en guise de tête). 69

En de rares occasions (au moins avant la fin de la période), certaines de ces créations pouvaient sembler monstrueuses, bien qu'elles ne se comportaient généralement pas ainsi ; parmi eux se trouvaient les dieux Bes et Thoeris, utiles à l'accouchement, et l'animal Seth ambivalent, mais aussi des créatures de l'au-delà qui pouvaient mettre fin à la vie éternelle des morts. 70

Les objets inanimés pourraient également représenter des divinités. Ainsi, le dieu de la période amarnienne Aton était exclusivement représenté par le disque solaire. 71

Une même divinité peut avoir plus d'une image ou représentation : Thot (babouin, ibis, lune), Amon (bélier, oie), Rê (faucon, humain à tête de faucon), Hathor (humain, vache, femme à tête de vache, femme avec des traits de bovin, pilier à tête de femme et oreilles de vache), ou Bastet (un chat quand il est placide, une lionne quand il est en colère). De plus, une même image pourrait représenter une variété de divinités : le soleil (Rê, Atoum, Khepro, Horakhty et bien d'autres), la vache (Hathor, Nout), ou le lion/chat (Bastet, Hathor, Sakhmet). Toutes les images n'étaient pas comprises comme des représentations d'une divinité mais plutôt comme l'une des nombreuses manifestations, un « idéogramme », ne montrant qu'une partie de leur essence et de leur nature appropriée au contexte donné. Mais il y avait certaines limitations aux manifestations possibles ; ainsi, Amon n'est jamais apparu comme une lune, un arbre ou de l'eau. La vraie forme d'une divinité n'était ni représentable, ni connaissable pour un humain vivant, et elle ne pouvait et à peine être vue dans l'au-delà, dans les rêves ou dans les visions.


_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 11:48


... S U I T E

Interactions entre les humains et les dieux

Le système socio-économique de l'Égypte ancienne était basé sur une idéologie fondée sur la coopération entre les dieux, les morts et les vivants, tous intéressés par la préservation de la Maât (« l'ordre ») et l'éloignement des ténèbres éternelles. La construction et l'entretien des temples et des tombes étaient un moteur économique important ; de nombreuses ressources ont été investies dans l'entretien des monuments des dieux, des rois et des morts. Cela a fait de l'Égypte l'un des plus grands consommateurs de produits de luxe d'Afrique, du Proche-Orient et du monde méditerranéen. Le roi était le principal fournisseur et médiateur entre les dieux et les humains. En théorie, c'était lui-même qui accomplissait tous les services cultuels ; des images et des textes le montrent comme l'acteur principal des rituels et des services dans tout le pays. Mais en réalité, bien que rarement représentés, des prêtres aux titres et fonctions divers effectuaient le travail quotidien à sa place. 73

Les dieux aussi bien que les humains pouvaient initier la communication. Les résultats avaient tendance à être positifs lorsqu'ils étaient initiés par l'homme (comme par le biais d'un rituel ou d'une prière), mais négatifs lorsqu'ils étaient initiés par l'entité surnaturelle (sous la forme de présages, de maladie, de malheur, de rêves, de hantise ou de conscience coupable). Les dieux égyptiens étaient approchés à travers des cultes et des fêtes officiels, mais aussi à travers des prières et des requêtes personnelles. Des offrandes et des rituels étaient organisés pour prendre soin des dieux, reconnaître ce qu'ils avaient créé et les mettre de bonne humeur.

Temples

Du début de la période dynastique au Moyen Empire, les temples des dieux étaient généralement petits et régionaux ; les installations religieuses prédominantes étaient les temples funéraires des rois égyptiens. D'une certaine importance était le temple d'Osiris à Abydos (à partir de la première période dynastique) et le temple de Ra (principalement la cinquième dynastie). Cela a changé par le Nouvel Empire. Le temple d'Amon à Thèbes, alors principal dieu d'Égypte, a été reconstruit en pierre et progressivement agrandi par les rois successifs. Des temples pour de nombreux autres dieux ont été construits dans tout le pays. 75

Les temples des dieux égyptiens étaient des espaces sacrés, des « cieux sur terre », des intersections entre les sphères humaine et divine, et des points focaux de la présence de divinités sur terre. Leur architecture, leurs images et leurs textes les ont ancrés dans le monde et le cosmos. Pendant la saison des inondations, les temples ont été inondés et lorsque l'eau s'est retirée, le bâtiment avec ses colonnes en forme de lotus et de papyrus a émergé comme la colline de l'océan primitif. Ainsi, les temples étaient considérés comme étant construits sur les collines primitives ; leurs murs ondulés environnants symbolisaient les eaux primitives et tenaient les gens et le chaos à distance. Un « lac sacré » dans le temple fournissait de l'eau et rappelait divers aspects de la cosmogonie. 76

Le système économique au service des dieux, de leurs temples, de leurs prêtres, de leurs employés et de leurs fidèles imprégnait de nombreuses régions du pays. Les temples étaient les résidences provisoires et les foyers des dieux, ainsi que les centres administratifs de l'État égyptien, les principaux nœuds de son réseau économique. Ils étaient les principaux consommateurs, administrateurs, employeurs, producteurs et redistributeurs d'une variété de biens nécessaires aux dieux et aux personnes travaillant pour eux. Les temples avaient diverses propriétés foncières et employés; par exemple, le temple d'Amon à Karnak comptait plus de 60 000 employés dans ses seuls domaines du nord de l'Égypte. Le pain et la bière étaient des éléments de base des salaires, de sorte que les greniers étaient une caractéristique importante d'un temple ; le grenier du Ramesseum pouvait stocker 226 328 sacs de céréales, de quoi nourrir 3 400 familles pendant un an. Les noms, titres et biographies de milliers de personnes montrent qu'être prêtre n'était pas exclusif à quelques élus, mais faisait partie de la vie de nombreux Égyptiens, car ils effectuaient le service sacerdotal par roulement, interrompant leur travail habituel pendant quelques mois. A partir du Nouvel Empire, les offices sacerdotaux deviennent plus professionnels et même héréditaires.

Soins quotidiens pour les dieux et leurs statues

Les Égyptiens s'efforçaient de rendre le séjour des dieux sur terre le plus agréable possible. Représentés par leurs statues principales, les dieux résidaient et dormaient dans le saint des saints, une chambre avec un sanctuaire à l'intérieur du temple. La plupart des temples avaient plusieurs dieux résidents. Au cœur des rituels se trouvaient leurs statues, faites de matériaux précieux, qui étaient la plus importante des nombreuses manifestations possibles des dieux. Les statues étaient considérées comme des réceptacles éphémères, une forme physique ou double (a ka ) pour le dieu ou son âme ba , qui semble avoir toujours été présente à l'intérieur de la statue. Ce concept permettait la présence simultanée d'un dieu à divers endroits. 78 Après la production, le rituel de « l'ouverture de la bouche » – également utilisé pour animer la momie – égayait la statue. 79 Malheureusement, aucun exemple de la principale statue de culte d'une divinité ne survit. Certains ont été volés par des envahisseurs étrangers (notamment par les Perses) et d'autres détruits par les premiers chrétiens, mais la plupart d'entre eux ont été fondus à un moment donné pour recycler les métaux dont ils étaient faits, souvent de l'or. Selon les descriptions, ils étaient faits de divers matériaux précieux ; leur hauteur était d'environ un mètre ou plus, comme déduit de la taille des sanctuaires. 80

Dans les rituels quotidiens, les statues/dieux étaient lavés, habillés, ornés, encensés et offraient de la nourriture, des boissons et des cadeaux ; des tas de bière, de pain, de légumes et plus ont été laissés devant les statues du culte et retirés plus tard, avant de mettre en place les prochaines offrandes. Ce service de repas était effectué trois fois par jour 81 et impliquait une variété de prêtres, de porteurs et d'artisans, qui recevaient tous un salaire qui consistait en une partie des offrandes.

Fêtes et apparitions publiques des dieux

Les dieux et leurs images principales n'étaient généralement visibles et accessibles par le peuple que pendant les fêtes. Ces fêtes entremêlaient souvent les royaumes des dieux, des rois, des morts et des vivants, et impliquaient diverses zones cultuelles et actions rituelles. Des centaines de festivals locaux et nationaux sont connus, certains bien documentés à partir de plusieurs sites, d'autres connus seulement à partir de brèves références. De nombreux festivals comprenaient des processions, des voyages de dieux sur des barges fluviales et la possibilité d'approcher des divinités avec des questions oraculaires sur des questions officielles ou privées (Figure ci-dessous). Les représentations lors de ces fêtes rendaient les dieux et leurs actes tangibles et permettaient aux gens de se rapprocher d'eux

PRIMORDIALES Acrefore-9780199340378-e-244-graphic-002-full

Stèle inachevée d'Amon-Rê,
Nouvel Empire, Ramesside, XXe dynastie, v. 1184-1070 AV .
(Metropolitan Museum of Art.)

Piété personnelle : temples, statues, stèles, amulettes

Pendant les festivals, les individus avaient la possibilité d'offrir de la nourriture, des boissons, des fleurs ou d'autres types de cadeaux aux dieux. En plus de ces événements, il y avait d'autres endroits et des manières plus personnelles d'approcher une divinité. 89 Des sanctuaires et des chapelles ont été construits à proximité des sites de fêtes, des chemins de pèlerinage et des chemins qui y mènent (comme le long des routes de procession vers le « tombeau d'Osiris » à Abydos). Certaines cours du temple étaient ouvertes au peuple, comme à Karnak. Les « Chapelles de l'ouïe », généralement installées sur le mur extérieur du fond d'un temple, permettaient d'approcher des images de dieux qui écoutaient les requêtes d'un fidèle. Dans les villages, des sanctuaires étaient dédiés aux divinités, comme à Deir el-Médineh à la déesse Meretseger. 90

D'innombrables figurines votives de toutes les époques sont connues dans les maisons, les temples et les tombes. Ils sont de formes diverses et s'adressent à presque toute la gamme des divinités égyptiennes. Les figurines offertes à Hathor, la déesse de la fertilité et de la santé en forme de vache, étaient des femmes, des plaques avec des vaches, des modèles d'oreilles, des yeux, des phallus, des lits (parfois avec des scènes de collecte de papyrus), etc. Les amulettes représentaient des divinités ou leurs symboles et avaient diverses fonctions, principalement protectrices : pour la vie après la mort (divinités funéraires), ou pour la fertilité et l'accouchement (grenouille/Heqet, hippopotame/Taweret, Bes). Des décrets amulétiques inscrits sur des papyrus protégeaient contre les dieux mécontents, les démons qui rôdaient, les piqûres et morsures d'animaux, les accidents de la circulation, les coups de foudre et les murs qui s'effondraient. Une protection à vie était le nom d'un individu, qui comprenait souvent le nom d'un dieu. 91

Diverses images ont été produites pour assurer la proximité des dieux (Figure 3 ). Des stèles et statues privées étaient installées dans les temples, mais aussi dans les maisons, où elles permettaient un accès privé aux dieux à tout moment. 92 Les stèles votives montrent la personne pieuse debout et/ou offrant devant les dieux. Les stèles auriculaires montrent simplement les oreilles utilisées pour les contacter. Les statues et stèles représentant des dieux, des rois ou des particuliers étaient soit spécialement commandées, soit achetées sur stock et personnalisées en gravant le nom du propriétaire. Leur forme (par exemple, des statues en forme de cube formant une plate-forme de service plate ; des statues contenant des récipients) et des inscriptions pourraient rappeler à un passant que les statues s'attendaient à des offrandes, qu'elles s'attendaient à ce qu'elles soient propres et que le nom du propriétaire devrait être prononcé pour lui de vivre et de se souvenir pour toujours. Les statues ont été fournies dans le cadre des cycles de donation du temple. Certaines statues sont devenues, ou ont été intentionnellement mises en place pour servir d'intermédiaires entre les fidèles et les divinités, comme dans le cas des architectes déifiés Imhotep (au service du roi Djéser, IIIe dynastie) et Amenhotep, fils de Hapu (au service d'Amenhotep III, XVIIIe dynastie) , tous deux vénérés jusqu'à l'époque romaine. Des trésors de statues ont été retrouvés sous les sols du temple, illustrant l'importance de ce culte de la statue : la « cachette » de Karnak comprenait 17 000 objets votifs du Moyen Empire à la Basse Époque, parmi lesquels 750 statues d'officiels, de royaux et de divinités.

PRIMORDIALES Acrefore-9780199340378-e-244-graphic-003-full

Table d'offrandes avec statuette de Sehetepib,
Moyen Empire, fin XIIe dynastie-début XIIIe, v. 1850-1775 AV .
(Metropolitan Museum of Art.)



Dernière édition par ddchampo le Ven 11 Juin - 12:12, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 12:11


... S U I T E

L'au-delà et les morts

La vie humaine est limitée, mais la vie après la mort est éternelle.
Dans cet esprit, les Égyptiens ont investi beaucoup d'efforts et de ressources pour se préparer à la mort et à l'au-delà.
Dans les périodes Naqada I et II, les connexions et les revendications sur les lieux ont été faites par les enterrements des morts plutôt que par les maisons des vivants ; comme l'écrit David Wengrow : « La densité de la mémoire sociale était plus vitale que la masse d'habitations permanentes. Ce processus a été appelé « l'urbanisation des morts ».
Cette préoccupation de longue date pour la mort a rendu l'Egypte ancienne particulièrement riche en monuments.
Les diverses descriptions de l'au-delà, un royaume imaginé comme étant peuplé de nombreuses divinités et autres entités, étaient également vives.

L'au-delà reflétait la vie quotidienne, à la différence que les justes morts étaient désormais dans le même royaume que les dieux.
Dans l'Ancien Empire, l'existence dans l'au-delà était d'être avec le dieu soleil dans le ciel, après que les morts soient devenus un Osiris.
Au Nouvel Empire, l'au-delà était défini par le parcours du dieu soleil, s'élevant à l'est hors du monde des enfers le matin, traversant le ciel le jour, à l'ouest entrant dans le monde des enfers et le traversant la nuit.
La nuit des enfers, comme le jour, était subdivisée en douze heures, chaque heure ayant ses dangers spécifiques, et reflétant une étape de la régénération du dieu solaire (combattre le danger éternel Apophis, s'unir à Osiris, etc.).
À chaque heure, de nombreuses divinités différentes étaient actives.
Dans le monde des enfers, le dieu Osiris était chargé d'accorder la vie éternelle aux morts.
Ceux qui avaient mené une vie juste étaient autorisés à vivre pour l'éternité en compagnie des dieux ; un monstre appelé le Dévoreur a anéanti les autres.
On était juste quand on avait mené une vie selon Maat.
Cela était prouvé et testé en pesant le cœur du mort contre la plume ou la statue de Maât (Figure ci-dessous).
Des récits autobiographiques, des confessions négatives ou des images dans les tombes ou les bâtiments associés témoignent de cette droiture, montrant, par exemple, le roi accomplissant ses devoirs religieux et politiques, ou des non-royaux dans leur environnement de travail quotidien

PRIMORDIALES Acrefore-9780199340378-e-244-graphic-004-full

Le papyrus funéraire du chanteur d'Amon Nany,
Troisième période intermédiaire, XXIe dynastie, v. 1050 AV .
(Metropolitan Museum of Art)

De nombreux dieux et les akhs des morts vivaient dans l'au-delà. Ici, le devoir de chacun était d'assurer la course du dieu soleil, de le faire se lever chaque matin. Les rois rejoignirent l'entourage du dieu soleil afin de le protéger du danger, notamment du grand serpent Apophis. Les non-royaux participaient, selon leur position de leur vivant, aux soins des champs de l'au-delà.

Pour assurer une participation éternelle à cet au-delà, les Égyptiens ont fait de nombreux investissements. L'investissement principal était le tombeau lui-même, avec sa décoration, son ameublement et ses provisions réelles et symboliques. A côté de cela venaient les arrangements pris avec les prêtres et les gardiens pour les offrandes régulières. Tout comme les temples étaient des nœuds pour représenter et prendre soin des divinités, les tombes étaient le nœud d'un individu à représenter, à se souvenir et à prendre en charge. C'était la demeure éternelle des morts et des proches. Le tombeau et sa décoration étaient personnalisés en fonction du statut social du propriétaire : pour les non-royaux, la décoration montrait un quotidien idéal, tandis que pour les rois, la vie dans l'au-delà était proche des dieux. Le site préféré pour une tombe était généralement sur la rive ouest du Nil, en dehors de la terre fertile vers le désert, à proximité du coucher du dieu solaire, son entrée dans le monde souterrain. 97

Le corps était nécessaire dans l'au-delà en tant que récipient pour le ba , c'est pourquoi un soin particulier a été pris avec lui. À l'époque de Naqada et au début de la dynastie, la momification naturelle était obtenue en enterrant les morts dans le sable chaud du désert ; les objets funéraires tels que les palettes cosmétiques ont contribué à la préservation du corps ; la momification artificielle a été pratiquée à partir de l'Ancien Empire. 98 Diverses divinités ont été associées au processus d'embaumement et de momification, en particulier le dieu à tête de chacal Anubis, Nephthys, Selket, Neith et les quatre fils d'Horus (Imsety, Hapy, Duamutef et Kebehsenuef, dont les têtes servaient de bouchons au canope). jarres contenant les organes des morts). 99 La capacité du corps à s'animer était atteinte par le rituel de l'Ouverture de la Bouche, qui s'appliquait également aux statues. Plusieurs couches protectrices enveloppaient le corps – des sarcophages, des cercueils ou des masques, qui étaient souvent recouverts de textes et d'images de divinités. 100 En plus des stèles (figure 5 ), des statues de morts étaient placées dans les tombes et les temples en tant que corps de « réserve » .

PRIMORDIALES Acrefore-9780199340378-e-244-graphic-005-full

Stèle de Saiah,
Troisième période intermédiaire, vingt-deuxième dynastie, v. 825-712 AVANT notre ÈRE
(Metropolitan Museum of Art)



Dernière édition par ddchampo le Mer 23 Juin - 18:40, édité 1 fois

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Ven 11 Juin - 12:20


... S U I T E

Egypte, Proche-Orient ancien, Afrique et Méditerranée

Les interactions et les influences mutuelles entre l'Égypte et les différentes cultures du Proche-Orient et de la Méditerranée peuvent être observées à partir du 4e millénaire AVANT notre ÈRE et s'intensifier à l'âge du bronze. 102 L'ouverture du système polythéiste égyptien a permis l'importation de divinités étrangères. 103 Déjà au début de l'époque dynastique, diverses caractéristiques de mise en scène du roi divin ont été adoptées du Proche-Orient. 104 Certaines divinités mentionnées dans les Textes des Pyramides ont probablement été importées du Levant (Chaitau) et de Nubie (Dedwen). 105 À la fin de l'âge du bronze, les divinités du Levant étaient vénérées en Égypte, notamment Reshep, Baal, Hauron, Astarté, Anat et les divinités responsables de la mer, telles que Yam. 106

Il existe des preuves que les idées égyptiennes ont influencé les cultures du Proche-Orient au début de l'âge du bronze. Par exemple, les idées de l'iconographie égyptienne, la royauté divine et le nom du dieu Osiris ont atteint la Mésopotamie. 107

À l'âge du bronze moyen (début du IIe millénaire AVANT notre ÈRE ), des images de plusieurs divinités égyptiennes étaient présentes au Levant, en Syrie et en Anatolie. L'image du roi divin égyptien frappant ses ennemis a été adaptée au Levant pour montrer le dieu le plus important, le dieu du temps, dans une pose similaire, tenant un éclair. D'autres images, telles que le disque solaire ailé, le sphinx et le symbole ankh, font désormais partie du répertoire visuel du Proche-Orient. 108 L'influence égyptienne croissante sur ces régions a certainement inspiré certaines idées et images de la Bible et du monde biblique. 109

L'impact des divinités égyptiennes à l'étranger s'est poursuivi pendant l'âge du fer. Au Proche-Orient et dans le monde méditerranéen, cet impact a souvent été filtré et transmis par les cités-États levantines. 110 En Nubie et au Soudan, les rois éthiopiens qui régnaient sur l'Égypte sous la vingt-cinquième dynastie ont poursuivi l'adaptation des idées égyptiennes dans les domaines de la religion, principalement via leur idéologie et représentation de la royauté. 111 Des images de dieux égyptiens sont également connues en Assyrie, par exemple, sur des ivoires pour les meubles, comme des parties magiquement protégées des harnais de chevaux et sur des amulettes protectrices. 112

À l'époque ptolémaïque, de nombreuses divinités égyptiennes sont devenues très importantes et certaines ont été assimilées à des divinités grecques. À l'époque romaine, ces croyances se sont répandues dans tout l'Empire romain, souvent via les mystères d'Isis et d'Osiris. 113 Certaines des idées anciennes font encore écho dans l'Égypte chrétienne copte. 114

Revue de la littérature

Dans l'Antiquité, il y avait à la fois une fascination et une aversion pour les anciens dieux égyptiens en forme d'animal. Lucien de Samosate (IIe siècle après J.-C. ) les ridiculisa ; les Pères de l'Église ont transmis leur aversion à l'époque moderne. Aux XVIIIe et XIXe siècles, un intérêt plus scientifique pour les cultures anciennes en général a conduit au déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens antiques en 1822 , rendant ces textes compréhensibles. Dès le début, cela a conduit à des points de vue divergents sur l'Égypte ancienne : d'une part, il y avait de l'admiration pour les premières et grandes réalisations des anciens Égyptiens, et de l'autre, la perplexité face à leurs idées polythéistes et « étranges » sur la religion et le divin. . De nombreux débats s'ensuivirent pour savoir si la religion égyptienne n'était polythéiste qu'en surface, mais monothéiste à la base. Il a été suggéré, par exemple, que l'Égypte avait un monothéisme primaire qui s'est dégradé en polythéisme, qu'il y avait un dieu supérieur, ou que l'élite égyptienne était monothéiste alors que le polythéisme était pour les gens simples. Au début du 20e siècle, la discussion a été enrichie par d'autres caractérisations de la religion égyptienne comme étant panthéiste et/ou hénothéiste. Plus tard, et sur la base des preuves matérielles et textuelles connues, diverses études menées par des égyptologues ont discuté des aspects et des conceptions des anciens dieux égyptiens. 115 Bien qu'ils aient tous clairement indiqué que la religion égyptienne était polythéiste, l'idée qu'elle avait des tendances monothéistes persistait. 116

Le séminal « L'un et le multiple » d'Erik Hornung offre encore une analyse approfondie de la conception égyptienne des dieux. Il a été soutenu par plusieurs de ses études sur les divinités égyptiennes, les divers livres de l'au-delà et la réception de la culture égyptienne ancienne en général. 117

Les travaux de Jan Assmann sont les fers de lance de certains des débats modernes en sciences culturelles. En plus de ses publications sur des sujets égyptiens anciens tels que les hymnes, les prières, la théologie et l'histoire des croyances religieuses égyptiennes en général, il a contribué des idées importantes sur la mémoire collective, le souvenir, la mort, la religion égyptienne ancienne et sa réception. Beaucoup de ses œuvres traitent de l'impact de l'Égypte ancienne sur l'Ancien Testament et de la réception moderne associée. Ses discussions sur les systèmes et points de vue polythéistes/hénothéistes vs monothéistes sont d'un grand intérêt. 118

Rosalie David et Emily Teeter proposent des introductions modernes à la religion égyptienne. Les deux présentent de manière vivante la religion égyptienne et son approche des dieux. 119

Stephen Quirke offre un aperçu critique des problèmes en discutant de la religion égyptienne antique. Premièrement, il y a le fondement occidental de l'intérêt scientifique pour l'Égypte ancienne, et jusqu'à aujourd'hui la vision presque exclusivement occidentale d'une culture qui a toujours été africaine et proche-orientale. Deuxièmement, nous trouvons une emphase sur l'information écrite, et donc souvent une négligence d'autres sources telles que des images ou des contextes archéologiques. Troisièmement, il mentionne les problèmes posés par le langage scientifique, les mots pour les noms et les concepts utilisés pour décrire les phénomènes au sein de la religion égyptienne, tels que les noms de dieux et de lieux ; nous utilisons encore couramment les étiquettes traditionnelles issues des études classiques, étiquetant des concepts comme «dieu», «démon» et «âme» qui sont contaminés par des idées occidentales, au lieu d'utiliser les termes égyptiens anciens, qui sont plus anodins et moins chargés de points de vue modernes. Par conséquent, Quirke remplace au moins certains des noms « antiques » traditionnels par les anciens noms égyptiens. Il discute également s'il y avait des différences dans les systèmes de croyance documentés par les monuments et les textes créés par et adressés aux élites, et les couches sociales inférieures moins connues qui n'avaient pas accès à l'alphabétisation et aux ressources coûteuses d'auto-représentation. 120

Sources primaires

Les dieux égyptiens sont connus à travers des textes et des images. Ces deux médias étaient souvent utilisés ensemble, se complétant et même interagissant l'un avec l'autre. Des textes hiéroglyphiques sur les divinités apparaissent dans les temples et les tombes, mais aussi sur les cercueils, les stèles et les statues, souvent à côté de représentations de divinités. Les textes sur papyrus, généralement écrits en écriture hiératique, sont souvent complétés par des images, qui ne se contentent pas d'illustrer les textes mais contribuent à une vision élargie. Les archives survivantes permettent de mieux comprendre dans quelle mesure différents groupes sociaux et strates ont été intégrés et ont participé au système principalement organisé par l'État des dieux égyptiens.

Parmi les différentes sources de la religion égyptienne, allant des objets simples aux textes complexes, il existe des fils conducteurs à travers toutes les périodes qui transmettent le plus d'informations. Les morts étaient non seulement pourvus, parfois abondamment, de tombes spacieuses, d'objets funéraires et d'offrandes, mais aussi de recueils de textes, de sorts et d'énoncés qui les aideraient à entrer et à rester avec succès dans l'au-delà. Bien que les noms des divers corpus de sorts et d'énoncés varient, ils s'inscrivent dans une certaine mesure dans une tradition continue. Une autre caractéristique commune est le fait que, pour aucun de ces groupes, une « version maître » complète n'est connue, si elle existait. Chaque sépulture était fournie avec une variété de ces énoncés : certains d'entre eux semblent assez importants pour être retrouvés régulièrement, mais d'autres seulement rarement. Leur subsomption dans un corpus avec une numérotation continue n'est pas un concept égyptien antique, mais le résultat d'un travail éditorial scientifique moderne.

Dans l'Ancien Empire (à partir de la Ve dynastie), les Textes des Pyramides étaient écrits en hiéroglyphes sur les murs des pyramides des rois ; ils étaient la seule décoration de ces tombeaux royaux. Ce premier grand corpus textuel sur la religion est la preuve d'un système très élaboré et compliqué d'interaction divino-humain. 121 Son analyse montre que les rituels et les paroles faisaient très probablement aussi partie des coutumes funéraires des personnes non royales – qu'ils n'étaient pas exclusifs aux rois. Par conséquent, l'idée souvent exprimée qu'il y a eu un processus de démocratisation, un ruissellement de textes et de rituels funéraires de la royauté aux élites entre l'Ancien et le Moyen Empire, ne peut être soutenue. 122 Au Moyen Empire, les Textes des Cercueils ont adopté et développé les sortilèges des Textes des Pyramides. Ils se trouvent dans des contextes non royaux et ont été écrits non seulement sur des cercueils, mais également sur des papyrus, des murs de tombes et divers autres objets de la sépulture. 123

Au Nouvel Empire, la tradition consistant à fournir aux morts des sorts et des descriptions utiles pour l'au-delà s'est poursuivie dans plusieurs groupes de textes. Les plus importants sont (Le Livre de) Aller de l'avant par jour (parfois appelé le Livre des Morts) et (Le Livre de) Ce qui est dans le monde souterrain (également appelé Amduat ; voir Figure 1 ). Les énoncés de ces recueils sont souvent accompagnés d'illustrations. Il était courant de fournir aux morts des rouleaux de papyrus contenant ces textes et images. Bien entendu, le style et la qualité d'exécution peuvent varier.

Dans les sépultures royales, de tels textes étaient également écrits et dessinés sur les murs des tombes. 124 D'autres compositions incluent le Livre des Grottes, le Livre des Portes, le Livre des Cavernes, le Livre de la Terre, le Livre de la Noix, le Livre du Jour, le Livre de la Nuit et le Livre de la Vache Céleste. 125 Du Nouvel Empire, nous avons aussi beaucoup de textes et d'images sur les murs des sépultures, temples des dieux, temples funéraires des rois, chapelles, statues, sarcophages et cercueils, scarabées, papyrus, et bien d'autres objets, qui fournissent informations sur les dieux égyptiens, leurs interactions quotidiennes avec les humains et leur position dans l'univers. Une abondance de matériaux épigraphiques et archéologiques est connue de la période gréco-romaine. 126 Les publications de bon nombre de ces groupes ont souvent été des projets à grande échelle et de longue date, dont beaucoup sont encore des travaux en cours.


_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par ddchampo Sam 26 Juin - 10:35

XXX

_________________
ddchampo / Didier PRIMORDIALES Music1 PRIMORDIALES Scribe21 lberquin@hotmail.com

L'Egypte de ddchampo ---> http://perso.orange.fr/egypte.ddchampo/index.htm
ddchampo
ddchampo
Admin

Nombre de messages : 2948
Age : 75
Localisation : 89 / Yonne
Date d'inscription : 11/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

PRIMORDIALES Empty Re: PRIMORDIALES

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum