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LA TITULATURE ROYALE ou LE PROTOCOLE ROYAL

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:41

VOIR AUSSI :
https://www-ancient--egypt-org.translate.goog/language/royal-titulary.html?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp&_x_tr_sch=http


[url=http://www.ddchampo.com/post161976.html?hilit=titulature royale#p161976]http://www.ddchampo.com/post161976.html?hilit=titulature%20royale#p161976[/url]

Grâce à l'aide précieuse de notre amie Kheriset / Corinne, qui a eu la gentillesse d'abandonner un moment les rivages nubiens pour me traduire en français certains textes anglais , grâce également à l'ami "hiéro-spécialiste" Jean-François qui m'a conseillé et m'a permis d'incorporer certains mots en écriture hiéroglyphique dans le texte et par l'apport de connaissances que j'ai acquises en lisant certains auteurs et en surfant vers d'autres sites qui ont traité en détail le thème de la titulature royale , nous pouvons vous proposer cette synthèse originale des pages parcourues sur ce sujet .

N'hésitez pas à nous faire vos commentaires , et à souligner éventuellement des erreurs , des propos qui ne seraient pas justes , ou éloignés de ce qui passe , pour l'instant , pour être la "réalité" supposée la plus plausible ...


----------------------



Lorsqu'il accède au trône d'Egypte, le "prince" devient souverain/roi ("Pharaon") .
En plus du nom qui lui est donné à sa naissance , 4 autres noms lui sont attribués lors des cérémonies de l'intronisation - et/ou du couronnement.

Ces 5 noms distincts - qui sont soit un simple nom propre, soit une courte phrase, variant pour chaque pharaon - composent son identité , sa personnalité et les objectifs de son règne (programme politique) .

Chacun de ces 5 noms est introduit par un titre. 
Exemple : Hr Narmer , Hr le titre, Narmer le nom.
Le titre est suivi parfois de plusieurs épithètes .

Le titre suivi du nom représente le "grand nom"    rn wr .

Les 5 "grands noms" constituent la "titulature" (ou "protocole") royale traditionnelle des souverains d'Egypte , qui apparaît dès la Ière dynastie .

Formée graduellement au cours de l'Epoque archaïque et de l'Ancien Empire, ce n'est qu'à la fin de la Vème dynastie que la titulature royale  nxbt comprend l'ensemble de ces 5 "grands noms" , et elle ne sera définitivement structurée qu'à partir de la XIIème dynastie .

Les 5 titres figurant dans la titulature royale sont :
1. le titre d'Horus
2. le titre des (Celui des) Deux Maîtresses , ou des Deux Déesses
3. le titre d'Horus d'Or ou Faucon d'Or
4. le titre de roi de Haute et Basse Egypte
5. le titre de fils de Rê .

Ces 5 titres se suivent dans un ordre canonique :
- canonique : conforme à une norme , à des règles
- ordre canonique : déterminé suivant un principe "immuable", invariable .

Chacun de ces titres exprime un concept spécifique de la royauté égyptienne .

C'est un résumé personnel , regroupant diverses informations piochées ici et là de livres et sur certains sites : 

entre autres : 
- Jean Vercoutter - L'Egypte et la vallée du Nil (tome1) 
- Peter Clayton - Chronique des Pharaons 
- Dominique Valbelle - Histoire de l'Etat pharaonique 
- Grandet et Mathieu 
- Immortelle Egypte - http://www.immortelleegypte.com 
- L'Egypte Antique de JF. Bradu : [url=http://jfbradu.free.fr/egypte/LE PHARAON/le-pharaon12.php3]http://jfbradu.free.fr/egypte/LE%20PHARAON/le-pharaon12.php3[/url]
- Passion égyptienne - http://www.passion-egyptienne.fr/ 
- 2 Terres : http://2terres.hautessavoie.net/tegypte ... tulatu.htm 
- Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Titulature_des_pharaons 
- Ancient Egypt : http://ancient-egypt.org/ 
http://ancient-egypt.org/language/royal-titulary.html
- Egypt.edu : http://www.egypt.edu 
- La Balance des 2 Terres : http://labalancedes2terres.free.fr/spip.php?article827 
http://labalancedes2terres.free.fr/spip.php?article89
- EGYPTOMUSEE : http://egyptomusee.over-blog.com/2018/01/nectanebo-2eme-partie.html
http://egyptomusee.over-blog.com/article-litterature-egyptienne-42-le-roman-de-sinouhe-presentation-du-narrateur-106665182.html

----------------------


http://neferhotep.over-blog.com/article-le-protocole-de-nekhbet-40957817.html

11 décembre 2009
Le Protocole de Nekhbet

LA TITULATURE ROYALE ou LE PROTOCOLE ROYAL Les-5-Noms

La titulature est l’ensemble des 5 noms canoniques portés par  les rois d’Egypte. On parle aussi de Protocole Royal ou Protocole de Nekhbet ou Grand Nom.
Nekhbet est le grand vautour blanc de la cité de El Kab Hiéraconpolis, la capitale méridionale des Shemsou-Hor. Une des plus anciennes divinité de l’Egypte. L’attribution des 5 noms est l’acte le plus important du sacre, car il donne son identité sacrée au nouveau maître du double royaume"Splendide de titulature". Cette attribution est la clef qui va permettre à sa majesté d’entrer dans la théocratie et d’en exercer tous les pouvoirs.
Ce protocole particulier et unique dans l’histoire se mit en place progressivement. On ne le connaît pas pour les souverains des 5 premières dynasties. Il apparaît complet pour la première fois sur un document concernant Pepi II, à la fin de la VIème dynastie.
Sa genèse garde encore une partie de ses mystères.
L’ordre des successions des 5 noms ne sera définitivement fixé qu’au début de Moyen Empire et ne changera plus jusqu’à l’époque Ptolémaïque soit quelque deux millénaires plus tard.
Les cinq noms sont le Ren du roi, la titulature complète.
Les quatre premiers noms de la titulature sont le Ren Maa nom véritable, l'Horus d’Or est à part………..
Mais cela est une autre histoire. Il me parait difficile d'expliquer tout cela en un article, aussi vais je dans les jours à venir vous les détailler un par un.


Dernière édition par ddchampo le Jeu 29 Déc - 17:41, édité 1 fois

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:42

Le titre d'Horus suivi du nom d'Horus


C'est le plus ancien des titres royaux, et il est attesté à la fin du Prédynastique, avant même la formation de l'Etat égyptien . 
Il représente le roi en tant qu'incarnation terrestre du dieu-faucon Horus - protecteur des rois, il leur communique sa puissance à travers le titre - fils d'Osiris et successeur du dieu-soleil Rê , qui dans la mythologie égyptienne est censé avoir règné sur terre aux origines de l'histoire . 

Le nom d'Horus est inscrit dans un rectangle surmonté d'un faucon - coiffé (ou (non) du pschent royal [couronne rouge + couronne blanche] - et orné , à la partie inférieure d'une façade de bâtiment . 
Cet ensemble , nommé serekh , représente la façade stylisée du palais royal , tandis que le faucon et le nom royal représentent le roi qui y réside . 
Sur des modèles plus élaborés du Nouvel empire, Horus porte la double couronne accompagnée du soleil et d'un uraeus . 

Au Prédynastique, le faucon Horus faisait réellement partie du nom du roi . 
Exemple : Aha s'appelait Horus Aha , "l'Horus qui combat" . 
Le nom d'Horus n'était pas le nom de naissance du roi . 
C'était cependant le premier nom du roi , et il était adopté lors de son intronisation . 
Le nom d'Horus semble prendre une grande importance et à cette période le nom personnel du roi ne semble avoir été utilisé que très rarement . 

A l'époque de l'unification, les rois commencèrent à inscrire des épithètes dans leur serekh pour décrire un aspect d'Horus qu'ils pensaient incarner . 
La nature des noms d'Horus reflète l'importance croissante donnée à la royauté au début de la période dynastique . 
On le constate avec les noms des rois de la Ière dynastie qui expriment la nature agressive et coercitive de l'autorité (coercition : action de contraindre) , basée sur la force militaire à l'aube de la création de l'Etat égyptien . 
Quelques exemples à la Ière dynastie : 
Aha , " Horus qui combat " 
Djer , " Horus le puissant " 
Qaa , " Horus au bras levé " . 

Au Prédynastique et au début de l'Ancien Empire, le nom d'Horus est donc le nom officiel du pharaon . 
d'ailleurs, les plus anciens pharaons comme Narmer ou Aha ne sont connus que par leur nom d'Horus . 

A la Ière dynastie, seul le nom de Semerkhet fait allusion à la théologie plutôt qu'à l'autorité agressive . Le nom smrXt signifie " compagnon de la corporation " , la corporation étant constituée de l'ensemble des principaux dieux du panthéon égyptien sur lequel régnait Horus . 

On peut constater un point d'emphase* différent dans les titres d'Horus de la IIème dynastie , pendant laquelle l'Egypte traversa des périodes d'instabilité . 
*[emphase : exagération dans le ton, dans les termes employés, dans les manières]. 
Le 1er roi de cette dynastie qui s'appelait Hotepsekhemwy (" Les Deux Puissances sont en paix ") rétablit l'ordre en Egypte après les difficultés que l'Etat rencontra à la fin de la Ière dynastie . 
Les périodes d'instabilité se constatent sur le serekh de Peribsen où ne figure pas Horus mais le dieu rival, Seth . 
A la fin de la IIème dynastie, Khasekhemwy (" Les Deux Puissances sont apparues ") accède au trone . Son serekh est particulier : il présente à la fois Horus et Seth . 
Khasekhemwy aurait rétabli l'ordre après le chaos et fut sans doute l'un des rois les plus puissants du début de la période dynastique . 

D'autres rois de la IIème dynastie choisissent des noms qui expriment les idéaux de la royauté dans des termes faisant ouvertement allusion à la théologie . 
Exemples : 
Nebrê , " Horus, Seigneur du Soleil " 
Ninetjet , " Horus de nature divine " 
Sekhemib Perenmaât , " Horus à la volonté puissante, défenseur de Maât " : le nom de Sekhemib Perenmaât renvoie pour la première fois au rôle principal du roi, consistant à maintenir la Maât . 

Le titre d'Horus subsistera pendant toute l'histoire de l'Egypte pharaonique, et même les souverains lagides ou romains porteront eux aussi leur titre d'Horus : c'est ainsi que l'empereur Auguste se fera appeler " l'Horus , celui au bras puissant, le Grand de force " . 
Ce titre perdit cependant de son importance vers la fin de l'Ancien Empire au profit du "nom de couronnement" . 
Au nouvel Empire et jusqu'à la XXIIIème dynastie , le nom d'Horus est toujours précédé - sauf pour Hatchepsout - de l'épithète k3 sxm , signifiant taureau puissant .

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:43

Le titre des Deux Maîtresses ou de Nebty , 
suivi du nom de Nebty



Le titre de Nebty connu aussi comme "Celui des Deux Maîtresses" (ou des Deux Déesses) est le deuxième de la titulature complète, c'est aussi historiquement le deuxième apparu, et ce dès la fondation de l'Etat égyptien sous les rois de la Ière dynastie . 
Den, 5ème roi de la Ière dynastie, est le premier roi connu ayant porté le titre de Nebty . 
L'utilisation de ce titre par ce souverain peut indiquer qu'il y eut des réformes gouvernementales pendant son règne . 

Nbty , les Deux Maîtresses : les 2 Déesses Nekhbet et Ouadjet sont posées chacune sur une corbeille , représentée par le hiéroglyphe nb , signifiant maître . 
Le roi est placé sous la protection de la déesse-vautour Nekhbet Nxb.t d'El-Kab , déesse tutélaire de la Haute-Egypte , et de la déesse-cobra Ouadjet ( ou Outo) W3D.t de Dep (Bouto) . 

Contrairement au titre d'Horus, déjà utilisé par les rois du Prédynastique, le titre de Nebty renferme la notion de la dualité de la royauté . 
Il sert à définir la nature du pouvoir royal du pharaon . 

Le choix de ces deux déesses qui représentent le Nord et le Sud , remonte à la période qui suit immédiatement l'unification . 
El-Kab (centre cultuel de Nekhbet) et Buto (centre cultuel de Oudjet) représentent aussi la dualité géographique des Deux Terres (désert et marais) et étaient des villes importantes bien avant et pendant le Prédynastique . 

Le concept nbty apparaît pendant le règne du roi Aha (Ière dynastie) . 
Une étiquette en ivoire de la tombe de Neithhotep (probablement la mère de Aha) , à Naqada, montre le serekh de Aha : le roi face à un autel qui renferme les hiéroglyphes nbty . 

Cette étiquette est le témoignage de l'existence du concept des "Deux Maîtresses" et de leur étroite connection avec le roi, très tôt à la première dynastie . 
Cependant, cette étiquette ne prouve pas l'existence du titre royal de Nebty à cette époque . 

De nombreux rois du début de l'époque dynastique inscrivaient leur prénom avec leur titre des "Deux Maîtresses" . 

Ce nom fut relativement peu utilisé par les pharaons , étant rapidement supplanté par le "nom de couronnement" .

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:43

Le titre d'Horus d'Or , suivi du nom d'Horus d'Or



Le titre d'Horus d'Or , apparu comme simple titre sous la IIIème dynastie, devient le 3ème titre de la titulature complète du pharaon sous la IVème dynastie . 
Il apparaît dans ses premières formes à l'époque de Djoser . 
Il fera systématiquement partie de la titulature à partir du Moyen Empire . 

Certains pensent que sa signification exacte est inconnue , d'autres avancent des hypothèses qui ne font pas l'unanimité , mais de toute évidence il est encore sujet à discussion . 

Il est représenté par le dieu-faucon Horus perché sur un collier d'or : le hiéroglyphe de l'or est nwb en égyptien . 

- 1ère hypothèse : 
on a suggéré que ces hiéroglyphes symbolisaient la victoire d'Horus sur Seth . 
En effet , l'origine de Seth se situe à Ombos autrefois appelée nwbt ("la dorée") et Seth est d'ailleurs appelé l'Ombite . 
Ce fut sans doute l'interprétation donnée pendant la période grecque , où l'opposition entre Horus et Seth était beaucoup plus prononcée qu'aux époques précédentes pendant lesquelles la signification du titre d'Horus d'Or pouvait être différente . 

- 2ème hypothèse : 
ce titre semblerait traduire une ancienne identification de Faucon Horus avec le soleil symbolisé par l'or , et par extension une identification du roi à l'Horus solaire . 
La notion de l'or est étroitement liée à la notion d'éternité . 
Le titre d'Horus pourrait comporter la même idée d'éternité et exprimer le voeu que le roi puisse devenir un Horus éternel . 
Le corps du roi serait donc inaltérable et divin, comme le corps d'Horus , son incarnation .

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:44

Les résumés des 2 derniers titres arrivent ...
En attendant , je voue propose de consulter : 

Les désignations de la « titulature » royale au Nouvel Empire 
par Marie-Ange BOHEME 

www.ifao.egnet.net/bifao/ 
Bifao078 art_21.pdf > http://www.ifao.egnet.net/bifao/078/21/

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:45

Le titre de Roi de Haute et de Basse Egypte ou titre de couronnement,

n(y)sw.t bjty


suivi du nom de couronnement


Précédé du titre de "roi de Haute et Basse Egypte", n(y)sw.t bjty le quatrième nom est celui du couronnement ou d'intronisation , "nom de trône", "nom de Rê , souvent appelé - improprement - prénom.

Ce titre serait apparu pour la première fois sous le règne de Den / Oudimou (4è ou 5è pharaon de la Ière dynastie) .
Cependant, il faudra attendre la IIIè dynastie pour que ce nom de n(y)sw.t bjty soit couramment utilisé et devienne peu à peu le plus important de la titulature royale - à la place du nom d'Horus - et aussi le plus personnel .

Il est inscrit dans un cartouche , et c'est avec Snefrou (premier roi de la IVè dynastie) qu'il apparaît entouré du cartouche royal : sorte de boucle (cordelette) , à l'origine un cercle magique, étiré en ovale* et symbolisant tout ce que le soleil (Rê) entoure et que contrôle le roi, l'Univers qui appartient ainsi au Pharaon .
Notons qu'avec Djéser (IIIè dyn.) apparaît un premier cartouche, mais vide et de forme circulaire .
* Cette boucle aurait dû être ronde puisqu'elle véhicule l'idée d'éternité et qu'elle renferme la totalité de la création . Elle est allongée et ovale, à cause de la longueur des noms hiéroglyphiques qu'elle contient.
En général, le nom de couronnement se termine (ou plutôt, par antéposition honorifique, débute) par le symbole du soleil ( Ra ), représentant le Dieu Rê . Le signe Ra est donc toujours placé en tête dans le cartouche .
La présence systématique de l'élément Ra dans le nom de couronnement indique que celui-ci était attribué au roi lors de son intronisation et qu'il mettait le souverain en étroite relation avec le dieu solaire universel Rê .
Un des premiers exemples de Ra en tant qu'élément d'un nom de roi est celui de Khaf-Rê (Khephren) à la IVè dynastie .
Très souvent entre le titre n(y)sw.t bjty et le cartouche sont ajoutées les expressions nb tAwy, seigneur du Double-Pays (ou des Deux Terres), nTr nfr, dieu (ou manifestation divine) accompli (parfait), nb jr(.t)x.t, seigneur de l'accomplissement des rites .

n(y)sw.t bjty , littéralement celui du jonc et de l'abeille , celui qui appartient au jonc - plante symbolisant la Haute-Egypte - et à l'abeille - insecte ayant peut-être symbolisé la Basse-Egypte (le lien reste mystérieux), la signification de ce titre est donc riche de symbolisme, mais reste cependant complexe .
Le mot "roi" en égyptien ancien n'existe pas . Son équivalent le plus proche est l'expression n(y)sw.t bjty , d'où sa traduction usuelle de "roi de Haute et de Basse-Egypte", comme le faisaient les Grecs sur les inscriptions de l'époque ptolémaïque .
Cette traduction est restée mais ne correspond sans doute pas au sens originel .
L'idée serait mieux rendue par "Double Roi" ou "Roi des Dualités" . Il semble que le titre décrivait le rôle du roi en tant qu'incarnation de toutes les dualités qui constituaient le cosmos égyptien .
Ce titre reflète aussi les deux aspects de la royauté : divin et terrestre . L'élément n(y)sw.t pourrait représenter le caractère divin de la royauté, le roi incarnant le dieu Horus, tandis que l'élément bjty pourrait en représenter le caractère humain , spécialement dans son rôle de chef de l'Etat et du gouvernement .


----------------------


Les 4 premiers noms sont attibués au roi lors de son couronnement . S'ils sont réputés avoir été formés par la volonté des dieux, ce sont des hommes, les prêtres-lecteurs , qui les formulent et les proclament, sur l'ordre du nouveau roi .
Ces noms sont à la fois une définition de la personne royale et un programme politique pour le règne qui commence .
Cette élaboration de ces 4 noms, d'inspiration divine, par les prêtres-lecteurs prend sans doute un certain temps . Mais il est certain que ces noms sont fin prêts pour le couronnement, et proclamés dès cet instant .
Il est tentant de placer ce couronnement le lendemain de l'enterrement du précédent roi, ce qui donnerait une période de 70 jours aux prêtres-lecteurs pour l'élaboration du protocole .
Toutefois, il est impossible de prouver cette hypothèse, et certains contre-exemples semblent exister (Ramsès III, Ramsès IV) .

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:46

Où pourrais-je éventuellement trouver des titulatures(entre autres et surtout celles d'Ahmosis-XVIIIème dynastie)?

Le Dessoudeix (Chronique de l'Égypte ancienne) me parait tout indiqué !!!

http://www.ddchampo.com/topic3699.html?hilit=dessoudeix





Je transfère le sujet à la suite du sujet "Titulatures" dans la rubrique des Pharaons et je suggere de voir le sujet "Titulatures dans la section hiero" : http://www.ddchampo.com/topic7060.html?hilit=titulature

Petite piqure de rappel par Richard sur son blog 
http://egyptomusee.over-blog.com/article-litterature-egyptienne-42-le-roman-de-sinouhe-presentation-du-narrateur-106665182.html



Pour le debut de l'ecriture et le roi , tres interessant article de vernus dans archeo nil : http://www.archeonil.fr/revue/AN03-1993-Vernus.pdf

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:47

http://ancient-egypt.org/language/royal-titulary.html

Nom Horus

Le nom d'Horus est la partie la plus ancienne du titre royal. Il trouve ses origines dans la période pré-dynastique, une période au cours de laquelle la société égyptienne ancienne ainsi que le rôle du roi a progressivement commencé à prendre forme. Les premiers exemples connus de ce titre comprennent un faucon, généralement pris pour représenter Horus perché sur un panneau rectangulaire décoré , connu sous le nom de Serekh , qui symbolise le Palais Royal. Dans certains cas, le faucon, le serekh ou les deux peuvent être manquants.

Le symbolisme de ce titre est très fort, car il exprime une relation étroite entre la puissance terrestre du roi (le palais) et la puissance divine du dieu céleste Horus, le faucon qui, de haut en haut, supervise tout le pays et peut frapper toute proie ci-dessous. 
Bien que ce soit à l'origine une sorte de bannière ou emblème qui véhiculait le message de la suprématie royale, dès la fin de la période pré-dynastique, le titre comprend un ou plusieurs signes écrits dans le panneau rectangulaire qui expriment un aspect particulier du dieu Horus. Il a été souligné que les titres de la 1ère Dynastie véhiculent souvent l'image d'un Horus agressif, avec des noms comme Horus Aha ( Horus le combattant ) ou Horus Djer ( Horus le fort ), tandis que durant la 2ème dynastie , l'accent semble être plus sur le maintien de la stabilité du pays, avec un nom comme Horus Hetepsekhemwi ( «Horus, les deux puissances sont en paix »). 
D'autres noms de la 2e dynastie réfléchissent sur le rôle du roi en termes plus théologiques et le rapportent aux autres dieux. Avec des noms comme Horus-Netjerikhet (« Horus, le plus divin du corps ») ou Horus Kha-ba (« Horus, apparu comme Ba »), la 3e dynastie voit une évolution de ce titre dans un programme théologique qui exprime la relation entre Horus, le roi et les autres dieux du panthéon égyptien.

Le nom d'Horus resterait la partie la plus importante du titre royal tout au long de la période dynastique précoce , après quoi il a progressivement perdu une partie de son importance pour les titres Prenomen et Nomen. Il resterait cependant une partie du titre officiel jusqu'à la fin de la culture pharaonique.

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:47

Nom de Nebti


Le nom de Nebti est introduit par un groupe hiéroglyphique représentant un vautour et un cobra, chacun étant assis sur un panier. Les deux corbeilles sont lues comme nb.tj , ce qui signifie « Les Deux Dames », une référence à Nekhbet (vautour) et à Uto (cobra), les déesses protectrices de la Haute et de la Basse Egypte respectivement. 
Le nom de Nebti symbolise ainsi la dualité du pays, sa division dans l'étroite vallée du Nil en Haute-Égypte et le delta du Nil en Basse-Égypte, mais en même temps, il promeut le roi comme celui qui garantit l'unité du pays.


Le vautour et le cobra, symbole des Deux Dames et l'un des plus anciens éléments du titre royal, signifiant l'unité de la Haute et de la Basse Egypte.


Le plus tôt connu certain nom du nom de Nebti comme un titre royal, est daté au règne de Horus Den de la 1ère dynastie. 
Un exemple plus ancien du symbole des Deux Dames, trouvé sur le label Naqada , datant du règne d' Horus Aha , est plus susceptible de se référer à un sanctuaire dédié aux deux déesses nommées « Les Deux Dames Endurent » plutôt qu'à Menes, le Roi semi-légendaire crédité d'unir la Haute et Basse Egypte. Cette instance montre cependant que le concept des deux dames, symbole du dualisme et de l'unité de l'Egypte ancienne, remonte au début de la première dynastie.


Pendant la majeure partie de la période dynastique précoce, le nom de Nebti fut fréquemment combiné avec le titre nsw-bi.tj , qui est souvent traduit par « roi de la Haute et de la Basse Égypte ». Cela a amené certains chercheurs à penser qu'à l'origine, l'élément Nebti pouvait faire partie du titre nsw-bi.tj et qu'il ne devint un titre séparé qu'au cours de l' Ancien Empire . 
La signification du titre nsw-bi.tj est discutée ci-dessous, sous Prenomen . 


L'interprétation grecque de l'élément Nebti en tant que « Seigneur des Couronnes » est secondaire et peut-être le résultat des scènes de temple montrant les deux déesses qui chantent le roi.

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:48

Nom du faucon d'or


La signification de la troisième partie du titre royal, le nom du faucon d'or est un peu plus contestée. Il est introduit par un groupe hiéroglyphique qui représente le dieu faucon Horus perché sur un symbole qui représente habituellement "l'or". 
Basé sur l'équivalent grec de ce titre sur la Pierre de Rosette, qui se traduit en anglais par « supérieur à (ses) ennemis », il a été proposé que les hiéroglyphes symbolisent Horus comme victorieux de Seth, « l'Ombite » (une autre lecture possible). le hiéroglyphe sur lequel se trouve le faucon). C'était sans doute l'interprétation de l'époque grecque, quand l'opposition entre Horus et Seth était beaucoup plus prononcée que dans les temps anciens. Cependant, pour ces périodes antérieures, la preuve peut indiquer une autre direction. 
Si le nom du Golden Falcon symbolisait la victoire d'Horus sur son ennemi Seth, on pourrait s'attendre à ce que les noms qui suivent ce groupe soient de nature agressive, mais la plupart du temps, ces noms sont loin d'être belliqueux. 
Les deux Kheops de la 4ème dynastie et Merenre de la 6ème dynastie ont le titre avec deux faucons au-dessus du signe "d'or". Ces deux faucons sont fréquemment utilisés comme une représentation symbolique des dieux réconciliés Horus et Seth. Cela contredit l'interprétation du signe «d'or» comme un symbole du dieu vaincu Seth.

Dans un contexte traitant du titre de Thoutmosis III de la 18ème dynastie , ce roi dit: " il (Amon) m'a modelé comme un faucon d'or ". Hatshepsout, la co-régente de Thoutmosis III, s'appelle elle-même « la femme Horus d'or fin ». Le concept du faucon doré peut être définitivement retracé à la 11e dynastie. Une inscription de la 12e dynastie décrit le nom du Golden Falcon comme le « nom de l'or ».

La notion d'or est fortement liée à la notion d '«éternité». La chambre funéraire dans les tombes royales du Nouvel Empire était souvent appelée la « pièce dorée » non seulement parce qu'elle était recouverte d'or, mais parce qu'elle était là pour l'éternité. Le nom du Faucon d'Or peut transmettre la même notion d'éternité, exprimant le souhait que le roi soit un Horus éternel.

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:49

Prenomen

Le prenomen est la partie du titulary qui suit le groupe hiéroglyphique représentant une usine de papyrus et une abeille, lue comme nsw-bi.tj . Bien que ce groupe soit habituellement traduit par « roi de la Haute et de la Basse-Égypte », une autre référence à la dualité géographique de l'Égypte, il peut à l'origine faire référence au double rôle du roi lui-même. La première partie, nsw (.t) , semble se rapporter davantage aux aspects divins de la royauté, où la deuxième partie, bi.tj , semble être davantage liée aux responsabilités mondaines du roi. Avec le temps, cependant, le sens de ce titre semble s'être déplacé vers une référence à la dualité géographique du pays.

Le titre est apparu pour la première fois avant le nom Nebti (voir ci-dessus), sous le règne du roi de la 1ère dynastie Den . Pendant la majeure partie de la période dynastique précoce, ce titre et le titre de Nebti étaient étroitement liés et étaient souvent utilisés ensemble. Vers la fin de la 3ème dynastie, les deux titres semblent avoir commencé à vivre leur vie et le titre de nsw bi.tj , gagnant en importance, a été utilisé pour introduire un nouvel élément dans le titre royal: le prenomen. 
Il remplacerait éventuellement le nom d'Horus en tant que nom royal officiel le plus important.

Le prenomen qui suivit le nsw bi.tj titre de la fin de la 3ème dynastie sur, était généralement écrit dans un cartouche : un anneau ovale fixé à une ligne droite, véhiculant l'image de l'éternité. 
Le prenomen lui-même contenait presque toujours le nom du dieu Ra. Des exemples typiques sont « agréables au cœur de Ra » ( Amenemhat I ) et « seigneur de l'ordre cosmique est Ra » ( Amenhotep III ). Un des premiers cas de Re en tant qu'élément au nom d'un roi est avec Khephren de la 4ème dynastie ( Khaf-Ra ). 
La présence du nom de Ra dans le prenomen indique que cette partie du titre a été donnée au roi quand il est monté sur le trône et que cela l'a mis dans une relation étroite avec le dieu solaire.

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:50

Nom

Le nom est introduit par l'épithète sA Ra ' fils de Ra '. Il a été ajouté au titre royal au début de la 4ème dynastie. C'est à partir de ce moment que le titre royal s'est établi sous la forme discutée ici.

Comme le prenomen, le nomen était écrit dans un cartouche. Plusieurs sources montrent que ce nom était souvent le nom de naissance du roi. C'est presque l'équivalent de notre nom de famille, car la 11ème Dynastie affecte les noms Antef et Mentuhotep, la 12ème Dynastie les noms Amenemhat et Sesostris, la 13ème Dynastie montre plusieurs rois du nom Sebekhotep et la 18ème Dynastie est presque entièrement composée de souverains nommés Amenhotep ou Thoutmosis.

De la dernière moitié de l'Ancien Empire, le nom principal est le prénom, et on le trouve souvent seul ou accompagné seulement par le nomen.

De temps en temps, on peut trouver le nom d'un dieu ou d'une déesse dans un cartouche. C'était particulièrement le cas pour Osiris-Onnophris et Isis dans les inscriptions du temple datant de la période gréco-romaine .

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Message par ddchampo Ven 3 Juil - 15:50


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Message par ddchampo Mar 7 Juil - 11:15

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Titulature royale dans l'Égypte antique

LA TITULATURE ROYALE ou LE PROTOCOLE ROYAL 400px-Psammetichus_II_Cartouches_Aswan

Dans l'Égypte antique, la titulature royale est l'ensemble des noms officiels par lesquels un pharaon est désigné dans les textes légaux et les grandes inscriptions dédicatoires. La titulature du roi d'Égypte se compose de cinq « Grands Noms », chacun formé d’un titre suivi d’un nom proprement dit. Ces cinq appellations définissent la nature royale et constituent en même temps une idéologie du pouvoir. L'usage de la titulature se met en place dès l'aube de la monarchie pharaonique et perdure jusqu'à la fin de l'institution au moment de l'incorporation de l'Égypte dans l'Empire romain.
À partir du Moyen Empire, les cinq noms se suivent dans un ordre canonique et invariable. Les quatre premiers sont attribués à l'occasion du couronnement. Le nom d'Horus est le plus ancien titre attesté par les sources. Dès l'époque prédynastique, il place le détenteur de la charge royale sous la protection du dieu faucon Horus ; une très ancienne divinité céleste et solaire adorée à Nekhen. Ce nom s'inscrit invariablement dans le serekh qui est l'image stylisée du palais royal. À partir de la Ire dynastie, le nom de Nebty ou des Deux Maîtresses place le roi sous la protection de Nekhbet et Ouadjet, les déesses vautour et serpent protectrices de la Haute et Basse-Égypte. À partir de la IIIe dynastie, le nom d'Horus d'or associe le dieu Horus à l'éclat de l'or. Il s'agit d'une évocation de la brillance de l'astre diurne dans le ciel mais aussi une référence voilée au dieu Seth par ailleurs surnommé « Le doré ». Dès la Ire dynastie, le nom de Nesout-bity fait référence à la royauté en tant qu'institution divine et pérenne (nesout) mais aussi en tant que charge éphémère (bity) exercée par un mortel. Ce nom s'inscrit dans un cartouche et a la préférence des Égyptiens lorsque le pharaon n'est désigné que par un seul de ses titres.
Le nom de Sa-Rê ou Fils de Rê, en usage à partir de la IVe dynastie, est le nom de naissance du prince héritier, attribué par sa mère dès le premier jour de son existence. Comme le précédent, ce nom se trouve inscrit dans un cartouche à partir de l'intronisation. C'est aussi le nom auquel les égyptologues ajoutent un nombre romain (Amenhotep III ou Ramsès II par exemple) afin de distinguer les monarques entre eux au sein d'une même dynastie. Cette pratique, totalement ignorée des Anciens Égyptiens, est un mode de désignation commode. Aussi, se trouve-t-il invariablement utilisé dans les livres de vulgarisation à l'adresse du grand public.
Chaque titulature est élaborée par un collège de prêtres au moment de l'accession au trône. Elle est ensuite officiellement promulguée et diffusée auprès des différentes autorités subalternes du pays. Dès la mise en place de l'écriture hiéroglyphique, les scribes ont fait œuvre d'archivistes. On possède ainsi des listes nominales plus ou moins exhaustives sur papyrus et sur pierre. Certaines se trouvent gravées au sein des temples dans le cadre du culte funéraire royal. La monarchie pharaonique s'est fortement appuyée sur certaines valeurs fondamentales et les titulatures sont le reflet de ce fait idéologique. Plusieurs concepts ont sans cesse été mis en exergue comme la piété envers le dieu solaire, le principe de la dualité monarchique, l'attachement à la Maât (ordre social et cosmique), l'entretien des forces vitales ou le combat face aux forces hostiles.

Généralités

Symbolique du nom

Dans l'imaginaire collectif contemporain, le mot « pharaon » est emblématique de l'Égypte antique ; une civilisation par ailleurs aussi qualifiée d'Égypte pharaonique. Synonyme de « roi d'Égypte », le terme « pharaon » n'a cependant jamais fait partie de la titulature officielle des souverains égyptiens. Dans la langue égyptienne, le mot per-aâ « pharaon » en tant que désignation de l'individu régnant est d'un emploi tardif ; pas avant le Nouvel Empire. Sa présence dans les langues actuelles (Pharao en allemand pharaoh en anglais, faraón en espagnol, faraone en italien, etc.) s'est faite par l'entremise de la Bible, en particulier du Livre de l'Exode où le personnage de Pharaon s'oppose avec véhémence au prophète Moïse.
Dans l'Égypte antique, comme dans d'autres sociétés anciennes ou primitives, donner un nom (ren) à une personne est lourd de signification. Le nom de l'enfant est généralement donné par la mère à la naissance. Il est choisi en fonction des croyances religieuses locales ou est le reflet de préoccupations familiales plus particulières. À partir de l'Ancien Empire, lors du couronnement, chaque nouveau pharaon se voit attribuer une titulature sacrée composée de cinq noms différents. Mis ensemble, ces derniers constituent le programme mystique du règne. Les noms royaux sont tout naturellement imprégnés d'un fort symbolisme politique et religieux car ils visent à intégrer le titulaire de la charge royale dans la sphère du sacré. Tout au long de la civilisation, certains concepts sont immanquablement mentionnés dans les titulatures comme la puissance, la compétence, la fécondité, la vitalité et l'harmonie cosmique (Maât). Dans la pensée égyptienne, le nom donne vie à la chose qu'il désigne et le détruire revient à anéantir magiquement son possesseur. D'où l'importance qu'attachent les pharaons aux noms qui les désignent et l'acharnement avec lequel ils ont fait marteler ceux d'un prédécesseur honni.

Description de la titulature

Dans la langue égyptienne, le terme nekhbet désigne la titulature officielle composée des cinq ren « noms » ou ren-our « grands noms ». L'expression ren-maâ ou « nom véritable » s'applique aux quatre nouveaux noms attribués lors de l'investiture en plus du prénom de naissance. Dans sa forme canonique, une titulature royale comprend donc cinq titres successifs. Pour mieux illustrer ce fait, il est donné à lire ci-dessous la traduction intégrale de deux titulatures royales. La première est celle du pharaon Sésostris III qui conduisit plusieurs expéditions militaires en Nubie sous la XIIe dynastie (XIXe siècle) :

  • Horus : Netjeri kheperou, Celui dont les devenirs sont divins.

  • Nebty : Netjeri mesout, Celui dont les naissances sont divines.

  • Horus d'or : Bik nebou kheperou, Le faucon d'or est advenu.

  • Nesout-bity : Khâkaourê, Les kaou de Rê sont apparus.

  • Sa-Rê : Senyousret, L'homme de la Puissante (en grec : Sésostris).


La seconde titulature est celle de Thoutmôsis III, un des plus glorieux représentant de la XVIIIe dynastie (XVe siècle) :

  • Horus : Kanakht Khâemouaset, Taureau puissant qui apparaît radieux à Thèbes.

  • Nebty : Ouahnesytmirêmpet, Qui établit durablement la royauté [sur terre] à l'instar de Rê dans le ciel.

  • Horus d'or : Sékhempéhty Djéserkhâ, Imposant de vigueur, radieux d'apparition.

  • Nesout-bity : Menkhéperrê, La Manifestation de Rê est durable.

  • Sa-Rê : Djehoutymès, Mis au monde par Thot (en grec : Thoutmôsis).


Transcriptions modernes

La transcription des noms royaux égyptiens est caractérisée par quatre faits notables. Contrairement à l'habitude des monarchies européennes modernes, les Anciens Égyptiens tout imprégnés de leur vision cyclique du temps, n'ont pas numéroté les prénoms de leurs souverains afin de les inscrire dans la continuité. Cette habitude ne s'est instituée qu'avec la mise en place de la science égyptologique au XIXe siècle dont les savants pionniers sont tous de culture européenne. Deuxièmement, l'orthographe des noms royaux est différente selon que l'on translittère les hiéroglyphes ou que l'on utilise le nom donné par les historiens grecs. Par exemple, la dénomination Amenhotep (nom transcrit de l'égyptien ancien) est identique à Aménophis (nom grec) ; Djehoutymès à Thoutmôsis ; Chepseskaf à Sebercheres ou à Sasychès. Troisièmement, une des règles de l'écriture hiéroglyphique est l'antéposition honorifique du glyphe divin. Cela revient à inscrire le symbole divin avant tous les autres quand bien même il faut le lire en dernier. Cette règle de lecture est ignorée des premiers égyptologues qui ont ainsi transcrit fautivement le sigle divin en premier. De ce fait, certaines dénominations royales sont traditionnellement connues par deux transcriptions ; tel Raneb (ancienne et fausse transcription) et Nebrê (bonne transcription). Quatrièmement, les égyptologues perpétuent la pratique des historiens grecs qui vise à donner la préférence au Nom de Sa-Rê pour désigner le souverain égyptien. Or, la lecture des listes royales compilées par les Anciens Égyptiens ainsi que des noms figurant sur les statues royales montre que ces derniers ont prioritairement désigné et connu leurs souverains par le Nom de Nesout-bity ; Khâkhéperrê pour Sésostris II, Khâkaourê pour Sésostris III, Âakhéperenrê pour Thoutmôsis II, ''Menkhéperrêpour Thoutmôsis III, Ousermaâtrê-Setepenrê pour Ramsès II, Ousermaâtrê-Mériamon pour Ramsès III.

Élément de la composition de l'être

Dans le système de pensée des Anciens Égyptiens, l'être humain est composé de plusieurs éléments matériels et immatériels (corps, âme-Ba, vitalité-Ka, ombre, cœur) qui lient le monde terrestre des humains au monde invisible des dieux et ancêtres. Le nom est l'un de ces éléments essentiels qui définissent et situent l'individu dans la Création. La titulature royale est intimement liée aux statues et aux autres représentations iconographiques de Pharaon. Une statue anonyme est inconcevable car l'absence du nom du détenteur de la charge royale revient à lui dénier l'exercice de la royauté terrestre. Tout comme l'image, le nom est le signe de la présence de Pharaon. Aussi, dans les temples, le nom de Pharaon est omniprésent et figure gravé sur les parois, sur les plafonds, sur les colonnes ; en des frises, entouré ou non par des serpents uræus protecteurs. À l'occasion, surtout sous le Nouvel Empire, la titulature peut représenter la personne tout entière et remplacer la figuration corporelle du pharaon. Sur des monuments, des dignitaires peuvent ainsi être montrés en adoration devant le souverain ou devant sa titulature. Sur un linteau du temple de Seth d'Ombos, le dieu vivifie Thoutmôsis Ier par l'entremise de sa titulature. Sur une décoration du coffre du char de Thoutmôsis IV, le nom royal semble doté d'une vie propre en étant anthropomorphisé. En lieu et place du pharaon, le cartouche d'une main empoigne un ennemi par les cheveux tandis qu'avec l'autre il brandit une massue pour l’assommer. Le cartouche est en outre figuré avec une tête de faucon horienne couronnée du pschent et muni de plumes caudales. À Médinet Habou, sur la tranche du socle de certaines statues colossales de Ramsès III, le cartouche est là aussi muni de deux bras. Il tient captif et encordé quatre hommes qui sont les symboles des pays étrangers soumis à la puissance de Pharaon. L'identité de substance entre le nom et l'image de Pharaon trouve son expression la plus aboutie dans un groupe statuaire dédié conjointement à Ramsès II et au faucon Houroun. Le disque solaire () couronnant le corps enfantin du roi (mès) et le jonc (sou) qu'il tient dans la main forment le rébus Râ-mès-sou qui signifie Ramsès« Rê l'a engendré » afin d'écrire le prénom de naissance du souverain.

Liste des cinq titres royaux

Nom d'Horus

Le nom d'Horus est introduit par le hiéroglyphe du faucon Horus, dieu principal de la ville de Nekhen (Hiérakonpolis) en Haute-Égypte. De là, sont issus les Shemsou Hor ou « Suivants d'Horus ; les fondateurs de l'État égyptien. Aux premiers temps de l'institution pharaonique, durant la période prédynastique et au début de la Ire dynastie, la titulature royale ne comporte que le seul nom d'Horus. Les plus anciens pharaons comme Narmer ou Hor-Aha ne sont ainsi connus que par ce titre. Il est possible de penser que les courtisans de ces premiers souverains ont exploité le mythe préhistorique d'une divinité falconidée et céleste nommée Horus et qu'ils ont assimilés leurs dirigeants à cette figure divine. Le récit de ce mythe archaïque est aujourd'hui perdu mais il en subsiste de nombreuses allusions dans les Textes des pyramides. Des animaux comme le taureau ou le lion ont été utilisés comme emblèmes royaux dès le prédynastique (Palette de NarmerPalette du champ de bataille et Palette au taureau). Cependant, c'est plus spécifiquement le faucon qui en est venu à symboliser le pouvoir royal ; chaque roi devenant un nouvel Horus au moment de l'intronisation. Même si on ne connaît les premiers pharaons que par leur nom d'Horus, cette dénomination n'est probablement pas le prénom de naissance. Il doit s'agir d'un surnom forgé lors de l'accession au trône afin d'entourer d'une aura religieuse et mythique le nouvel accédant au pouvoir.
Dans les textes hiéroglyphiques, le nom d'Horus est facilement discernable. Il est inscrit à l'intérieur du serekh, un mot qui signifie « se faire remarquer » et qui est la représentation stylisée et rectangulaire de l'enceinte du palais royal. Cette image est ainsi l'évocation du concept du roi, nouvel Horus, vivant dans son palais terrestre. Surmonté d'un faucon couronné ou non du pschent, ce nom exprime la nature divine du pharaon en tant que représentant terrestre du dieu céleste Horus.
Exemples :

  • Amenhotep III : Kanakht, Khaouemmaât, Taureau puissant, Celui qui est apparu en tant que Maât ;

  • Toutânkhamon : Kanakht, Toutmesout, Taureau puissant, Celui dont les naissances sont complêtes ;

  • Nectanébo Ier : Tjemaâ, Celui dont le bras est fort.


Nom de Nebty

Le nom de Nebty ou nom des Deux Maîtresses place le pharaon sous la protection des deux déesses Nekhbet et Ouadjet. Dans l'iconographie, elles sont représentées debout sur le hiéroglyphe de la corbeille. Celui-ci a pour signification « maître » ou « maîtresse », d’où la désignation de nebty, « Les Deux Maîtresses » ou « Les Deux Dames ». Nekhbet, la vautour femelle, est la déesse tutélaire de la ville méridionale de Nekheb, en Haute-Égypte. La déesse cobra Ouadjet est quant à elle la protectrice de la ville septentrionale de Bouto, en Basse-Égypte. Ces deux cités avaient déjà atteint une importance notable durant les périodes prédynastique et thinite avant l'unification politique de l'Égypte. La première cité est située en face de Nekhen d'où est issu le dieu faucon Horus. La seconde est située dans les marécages du Delta du Nil. Une ancienne analyse voyait dans ce titre la marque d'une conquête agressive du sud sur le nord. Cette assertion est maintenant abandonnée. Il vaut, sans doute, mieux y voir une allusion au concept de la dualité par lequel les Égyptiens percevaient le monde. Selon cette vision, les deux royaumes - l'étroite vallée méridionale du Nil et le luxuriant delta septentrional - se trouvent être complémentaire. Dans l'écriture le groupe du vautour et du cobra est attesté dès le règne de Hor-Aha (début de la Ire dynastie) inscrit à côté du serekh où figure inscrit le nom royal. Toutefois, ce n'est que vers la fin de cette même dynastie, que Sémerkhet introduit le nom de Nebty en tant que deuxième élément de la titulature. Ceci pour exprimer l'unification des Deux Terres, la Haute-Égypte et la Basse-Égypte dans la personne unique du souverain. À partir de là, ce titre est continuellement utilisé par les souverains égyptiens.
Exemples :

  • Amenhotep III : Semenouhepou, Segerehoutaouy, Celui qui établit les lois, Celui qui apaise les Deux Terres ;

  • Toutânkhamon : Neferhepou, Segerehoutaouy, Sehetepounetjerounebou, Celui dont les lois sont parfaites, Celui qui apaise les Deux Terres, Celui qui satisfait les dieux ;

  • Ramsès II : Mekoukemet, Ouafoukhasout, Celui qui protège l'Égypte, Celui qui soumet les contrées étrangères ;

  • Nectanébo Ier : Semenekhoutaouy, Celui qui rend les Deux Terres efficientes.


Nom d'Horus d'or

Durant l'Ancien Empire se met progressivement en place le Nom d'Horus d'or ou Hor Noubt qui s'écrit avec l'image du faucon Horus posé debout sur le hiéroglyphe de l'or (nebou). Le métal est vraisemblablement représenté par l'idéogramme du collier précieux. La première attestation du collier dans une titulature remonte au pharaon Den de la Ire dynastie. Il est associé avec le cobra afin de noter l'épiclèse iaret nebou « L’uræus d'or ». La première association entre le faucon et l'or remonte au règne de Khaba sous la IIIe dynastie. Plus tard, sous la IVe dynastie, le glyphe de l'or peut être accompagné par un, deux ou même trois faucons. Dans ces cas, il s'agit plus d'un « Nom d'or » que du Nom d'Horus d'or tel qu'il est traditionnellement connu par la suite.
L'analyse de ce titre royal est délicate. Dans la pensée égyptienne, le métal doré est lié au monde divin. Du fait de sa brillance et de son inaltérabilité, l'or a des connotations solaires en lien avec les rayons étincelants du soleil. Dans les hymnes, l'or est dit être la chair des dieux tandis que l'argent constitue leur ossature. Le faucon associé à l'or évoque le ciel diurne rempli de la lumière solaire. Il est ainsi possible de voir en ce titre une identification du pharaon à l’Horus solaire et céleste et une évocation de la pérennité de l'institution monarchique.
Cette interprétation ne fait pas l’unanimité et ce titre peut aussi s'interpréter comme une évocation de la puissance guerrière de Seth. Il est à signaler que Seth disposait d'un temple dans la ville de Noubt la « ville de l'or » et l'un de ses surnoms est Noubty, traduisible par « Celui de Noubt » ou par « Le Doré ». On peut penser que du fait de l'interprétation duelle du cosmos par les Égyptiens, la présence d'Horus dans la titulature (Nom d'Horus) a dû être contrebalancée par la présence de Seth sous le couvert du titre de l'Horus d'or. Du fait du caractère turbulent de Seth dans le mythe et de son geste fratricide envers Osiris, la présence de ce dieu a été camouflée en ne le nommant pas explicitement. Cela est d'autant plus probable que l'un des titres de la reine est « Celle qui voit Horus et Seth », c'est-à-dire le pharaon, son époux. D'une manière exceptionnelle, le nom de Seth a été utilisé sous la IIe dynastie lorsque le roi Péribsen a eu le désir de mettre ce dieu au rang de divinité principale en abandonnant son nom d'Horus.
Exemples :

  • Amenhotep III : Âakhepesh, Houousetetyou, Celui dont la force est grande, Celui qui a frappé les Asiatiques ;

  • Toutânkhamon : Outjesoukhaou, Sehetepounetjerou, Celui qui élève les couronnes, Celui qui satisfait les dieux ;

  • Nectanébo Ier : İroumeroutnetjerou, Celui qui fait ce qu'aiment les dieux.


Nom de Nesout-bity

Également connu sous les vocables de praenomen et de nom de couronnement, le nom de Nesout-bity est la dernière des quatre appellations attribuées au pharaon lors de l'intronisation. En suivant des sources en langue grecque de l'époque ptolémaïque, telle la Pierre de Rosette, l'expression égyptienne Nesout-bity a souvent été traduite par « Roi de Haute et Basse-Égypte ». Plus littéralement, elle semble signifier « Celui qui appartient au jonc et à l'abeille » ; le jonc-sout et l'abeille-biti étant respectivement les symboles héraldiques des royaumes de Haute et Basse-Égypte. La première partie du titre, nesout fait référence à la royauté en tant qu'institution pérenne issue du monde divin. Dans les faits, le mot nesout signifie « roi » comme dans les expressions per-nesout« maison du roi », oudj-nesout « commandement du roi », sa-nesout « fils du roi ». La seconde partie, bity semble faire référence au détenteur mortel et donc éphémère de la charge royale. Ce second terme se rencontre plus précisément dans le contexte humain des affaires administratives et gouvernementales comme dans l'expression khetmety-bity « trésorier du roi (actuel) ». La juxtaposition des deux termes nesout-bity est une manière commode de mentionner dans une même expression les deux aspects du roi, divin et mortel, augmenté d'une évocation assez évidente de la division du pays en royaumes du sud et du nord.
Au milieu de la Ire dynastie, le pharaon Den fait preuve d'innovation en adjoignant la désignation de souty-bity « Celui du jonc et de l'abeille » à sa titulature. Son successeur Adjib est le premier souverain à en user tel un titre suivi d'une épiclèse. Durant les IVe, Ve et VIe dynasties, ce nom de couronnement assez peu mis en relation avec Rê. Par la suite, le dieu solaire devient une référence quasi-obligée. À partir du Moyen Empire, le praenomen devient le titre le plus important des cinq éléments de la titulature. Il devient ainsi le nom par lequel le pharaon est désigné quant seulement un seul titre est mentionné. Ceci s'explique, sans doute, par le fait que ce nom est invariablement inscrit dans un cartouche. Ce dernier hiéroglyphe représente une boucle de corde ovale nouée à l'une des extrémité. Dans un texte, ce procédé formel fait ressortir visuellement le nom du pharaon et signifie symboliquement que la puissance royale encercle l'ensemble de la Création. En d'autres termes, le pharaon se proclame maître de l’univers.
Exemples :

  • Hatchepsout : Maâtkarê, Maât est le Ka de Rê ;

  • Amenhotep III : Nebmaâtrê, Rê est le seigneur de la Maât ;

  • Toutânkhamon : Nebkheperourê, Rê est le seigneurs des devenirs ;

  • Nectanébo Ier : Kheperoukarê, Le Ka de Rê est advenu.


Nom de Sa-Rê

Également connu sous les appellations de nomen et de nom de naissance, le nom de Sa-Rê qualifie le pharaon de « fils de Rê ». Ce titre est constitué par l'idéogramme du canard-sa qui signifie « fils » et par celui du soleil. Cette filiation divine rattache charnellement la personne royale au dieu-soleil Rê. Le titre apparaît pour la première sous Djédefrê (IVe dynastie). Dans les faits, il s'agit du prénom donné au prince héritier à sa naissance. Ce nom de naissance, inséré dans la titulature officielle, signale l'origine divine du souverain. Il témoigne aussi de l'influence grandissante du clergé d'Héliopolis et du culte de Rê dans la vie politique. Avec l'apparition de la titulature complète, le nom de Nesout-bity et le nom de Sa-Rê sont invariablement insérés dans le cartouche royal. Le serekh reste, quant à lui, réservé au seul nom d'Horus dans les grandes inscriptions dédicatoires arrangées en colonnes.
Exemples :

  • Amenhotep III : Amenhotep, Heqaouaset, Amon est satisfait, Le souverain de Thèbes ;

  • Toutânkhamon : Toutânkhamon, Heqaiounouresy, Image vivante d'Amon, Le souverain d'Héliopolis du sud ;

  • Nectanébo Ier : Nakhtnebef, Son maître est fort.


Le choix du prénom dépend de traditions familiales établies au sein de chaque dynastie royale. Un nouveau-né reçoit généralement le prénom de son père, d'un de ses oncles ou d'un de ses grands-pères. Du fait de lacunes dans nos connaissances, il n'est pas toujours évident de reconstituer l'arbre généalogique d'un souverain et ainsi de suivre le fil des transmissions. Néanmoins, on est assez bien renseigné pour les périodes du Moyen et du Nouvel Empire. Sous la XIe dynastie le choix se porte d'abord sur le prénom Antef « Celui que son père a amené » puis sur celui de Montouhotep « Montou est satisfait ». La XIIe dynastie alterne entre les prénoms Amenemhat « Amon est en tête » et Senousret (Sésostris) « L'homme de la Puissante (déesse) ». La XVIIIe dynastie s'est placée sous la protection du dieu Amon en adoptant le prénom Amenhotep (Aménophis) « Amon est en fête » et sous la protection du dieu lunaire Thot avec les prénoms Ahmès (Ahmôsis) « La Lune est née » et Djehoutymès (Thoutmôsis) « Né de Thot ». Ce dernier prénom semble avoir été attribué au fils aîné d'une concubine royale. Les XIXe et XXe dynasties voient la préférence aller vers les prénoms Séthi « Celui de Seth » et Ramsès « Né de Rê ».

Pratiques royales

Élaboration de la titulature

En tant que gouvernement d'un seul homme sur la population égyptienne, Pharaon a pour charge de continuer l'œuvre du dieu créateur Atoum-Rê. Les actions royales comme la guerre, la fondation de villes, la rénovation des temples ou la promulgation de réformes législatives ne sont pas présentées dans une perspective historique. Elles s'inscrivent plutôt comme la répétition d'événements survenus dans les temps mythiques lorsque les dieux étaient présents sur terre et régentaient directement les humains. L'élaboration de la titulature n'échappe pas à ce mode de pensée. Dans les textes de propagande royale, des dieux comme Amon-Rê participent directement à sa confection. L'exemple le plus parlant est le Texte de la Jeunesse de Thoutmôsis III : « Il fixa mes diadèmes et sa propre titulature fut mise en place pour moi. Il plaça d'abord le faucon sur le serekh (...) Il fit que j'élève les Deux Maîtresses et rendit ma royauté pérenne (...) Il me façonna ensuite comme un faucon d'or (...) Il fit ensuite que j'apparaisse en roi de Haute et Basse-Égypte (...) ». Plus prosaïquement l'élaboration de la titulature et sa proclamation sont le fait d'un collège de prêtres comme l'indique le Texte de l'investiture anticipée de la pharaonne Hatchepsout : « Il ordonna que les prêtres lecteurs lui fussent amenés pour proclamer les grands noms [...] tandis qu'assurément le dieu manifestait dans leur cœur de faire ses noms conformément à ce qu'il avait fait avant ». La titulature est d'origine divine mais elle ne procède pas d'une révélation envoyée à un devin lors d'un oracle. Le dieu fait en sorte que des prêtres se mettent à réfléchir ensemble afin de trouver les meilleurs mots et concevoir ainsi la titulature. Cette élaboration ne se fait pas dans la précipitation car le délai entre l’avènement et le couronnement est relativement long, plusieurs mois, le temps de momifier et inhumer le pharaon défunt.

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Message par ddchampo Mar 7 Juil - 11:17

Décret de promulgation



Après avoir été élaboré par un collège des prêtres, la titulature d'un nouveau pharaon doit être connue du pays entier. Lors du couronnement ou peu de jours après, la titulature est lue par des prêtres-lecteurs devant une assemblée de notables. Par la suite, le nouveau pharaon envoie un décret de promulgation à l'ensemble de ses subalternes. L'information est relayée à travers tout le royaume jusqu'aux contrées les plus éloignées de la capitale. Des messagers, porteur du décret, sont envoyés auprès des gouverneurs et fonctionnaires provinciaux. Charge pour eux de faire connaitre la titulature à leurs administrés. La passation de pouvoir entre Amenhotep Ier et Thoutmôsis Ier est ainsi renseignée par trois stèles érigées par Touri, le Fils royal de Koush (gouverneur de la Nubie) au Ouadi Halfa, à Kouban et à Assouan. Toutes trois sont des copies du décret lui enjoignant de faire connaître l'investiture du nouveau pharaon :


« Vois, si on t'a apporté ce décret du Roi de Haute et Basse-Égypte, c'est pour que tu prennes connaissance du fait que Ma Majesté, vie, intégrité, santé, est apparue en tant que Roi de Haute et Basse-Égypte sur le trône d'Horus des vivants, sans pareil, éternellement. Ma titulature a été composée comme suit : l'Horus « Taureau puissant, aimé de Maât » ; Celui des Deux Maitresses « Celui qui est apparu en tant que flammes, Celui dont la puissance est grande » ; l'Horus d'or « Celui dont les années sont parfaites, Celui qui fait vivre les cœurs » ; le Roi de Haute et Basse-Égypte Âakheperkarê, le Fils de Râ Thoutmôsis, vivant éternellement et à jamais. (...) »
— Traduction de Michel Dessoudeix.


Modifications au cours du règne



Au cours d'un règne, la titulature royale peut être modifiée ou amendée afin d'évoquer un événement politico-religieux d'importance. Au début du Moyen Empire, le thébain Montouhotep II parvient à vaincre la dynastie héracléopolitaine et à réunifier l'Égypte. Pour marquer sa victoire, le souverain adopte un nouveau Nom d'Horus et devient « Celui qui réunit les Deux-Terres ». Au Nouvel Empire, après ses nombreuses victoires militaires en Syrie-Palestine, Thoutmôsis III mentionne ses hauts-faits en modifiant son Nom d'Horus d'or en « Celui qui se réjouit de ses victoires, Celui qui a frappé les souverains des contrées étrangères qui l'attaquent ». Après avoir célébré sa première fête-Sed (jubilé des trente ans), Amenhotep III modifie le sien en se proclamant « Celui dont les kaou sont prospères, Celui dont les années sont parfaites, Le seigneur des fêtes-Sed ». Le changement de titulature le plus spectaculaire survient à l'occasion de l'abandon du culte d'Amon au profit de celui d'Aton ; son promoteur Amenhotep IV devenant Akhenaton au cours de sa VIe année de règne. À contrario, quelques années plus tard, la restauration du culte d'Amon entraîne la modification de la titulature de son fils, Toutânkhaton devenant Toutânkhamon. Au cours de ses soixante-sept années de règne, Ramsès II a procédé à de nombreux amendements. Son Nom d'Horus connait au moins vingt-six variations, son Nom de Nebty une dizaine et il en va de même pour ses trois autres noms officiels.


Archivages



Civilisation de l'écrit, l'Égypte antique s'est très tôt constituée sous la forme d'une monarchie centralisée capable d'archiver ses documents légaux, fiscaux et religieux. Dès les débuts de la royauté, des scribes ont gardé la mémoire des noms royaux en les consignant sur des listes. La documentation sur papyrus est aujourd'hui quasiment entièrement perdue mais des condensés subsistent sur les parois de certains sanctuaires. De ces listes sur pierre, la plus ancienne recension connue est la Pierre de Palermegravée au milieu de la Ve dynastie. Cette dernière conserve la mémoire d'une vingtaine des plus anciens souverains du pays et ayant régné durant la Période prédynastique, la Période thinite et l'Ancien Empire. Les autres listes connues sont bien plus tardives. Du Nouvel Empire, il subsiste la Liste de Karnak (61 noms à l'origine), la Liste d'Abydos (76 noms), la Table royale de Saqqarah (58 noms) toutes gravées sur pierre. De la même époque, on possède le Canon royal de Turin (plus de 300 noms) inscrit sur un rouleau de papyrus. Cette liste est malheureusement très endommagée et émiettée depuis son transport vers l'Italie au début du XIXe siècle. Pour les Égyptiens, l'utilité de ces listes n'est pas historique mais religieuse. Il s'agit en effet de conserver la mémoire des titulatures dans le cadre du culte funéraire des ancêtres royaux. Ce fait explique des lacunes chronologiques. Les souverains jugés non légitimes ou trop peu glorieux ont volontairement été oubliés. Ces réprouvés appartiennent aux temps troubles de la Première et de la Deuxième Période intermédiaire et, sous le Nouvel Empire aux noms de la pharaonne Hatchepsout et aux souverains amarniens Akhenaton, Smenkhkarê, Toutânkhamon et Aÿ. Cette réprobation religieuse n'a semble-t-il pas affecté les documents d'archives. Au IIIe siècle, lorsque le prêtre égyptien Manéthon de Sebennytos rédige en grec son Histoire de l'Égypte (Ægyptiaca) il trouve à disposition des sources écrites mentionnant les pharaons réprouvés. Ceci, plus d'un millénaire après leur décès et leur proscription religieuse.

Reflet des concepts religieux fondamentaux



Filiation solaire


Le souverain égyptien a pour fonction principale de garantir des valeurs religieuses du pays. De ce fait, les titulatures royales reflètent tout naturellement les concepts fondamentaux enseignés par les mythes divins. Selon l'idéologie pharaonique, les souverains égyptiens sont les successeurs terrestres de Rê, le faucon céleste et solaire des temps originels. Dès les époques les plus reculées de la monarchie, la nature solaire des pharaons est inlassablement rappelée dans les titulatures officielles. Parmi les premiers rois à s'approprier ce mythe figurent deux représentants de la IIe dynastie ; Nebrê « Rê est le seigneur » et Néferkarê « Le Ka de Rê est parfait ». Durant la IVe dynastie, cette dimension solaire prend de l'ampleur sous l'influence grandissante des prêtres d'Héliopolis. Par la suite, ce fait religieux ne se dément plus jusqu'à la fin de la royauté. Pour un même souverain, l'attachement au dieu solaire peut s'exprimer dans la titulature en usant d'une grande variété d'épiclèses. Sous la XVIIIe dynastie, Thoutmôsis III est à la fois Méryrê« L'aimé de Rê », Ouahnesytmirêempet « Celui dont la royauté est durable comme celle de Rê dans le ciel », Sehoteprê « Celui qui satisfait Rê », Menkheperrê « Le devenir de Rê est durable », İouarê « L'héritier de Rê », İrouenrê « Celui qui a été engendré par Rê », Setepenrê « Celui qui a été choisi par Rê », Saâouenrê « Celui que Rê a rendu grand », Titrê « L'image de Rê ». Dans l'écriture hiéroglyphique, le soleil est très simplement figuré par le moyen d'un idéogramme représentant un disque. L'identification du pharaon à Rê étant totale, la cérémonie de l'intronisation est présentée comme une glorieuse apparition lumineuse. Dans l'écriture, ceci se matérialise par le glyphe kha montrant une colline sur laquelle se lève le soleil (ou un arc-en-ciel). Cette apparition lumineuse est mentionnée dans un certain nombre de titulatures ; le nom égyptien de Khéphren est ainsi Khafrê « Rê est apparu ». Cette notion apparaît déjà dans la titulature de Khaba « Le Ba est apparu » et les rois Néferefrê et Sobekhotep IV sont aussi désignés par le nom de Khaneferrê « La perfection de Rê est apparue »




Transformations solaires

Forme matinale du Soleil, le scarabée Khépri évoque le passage de l'astre solaire de l'état latent (nuit) à l'état actif (jour). Selon le mythe solaire, le dieu Rê connaît plusieurs transformations au cours de son périple journalier, passant de la jeunesse de Khépri à la vieillesse d'Atoum. Dans le Livre des Morts, chaque défunt aspire à ce destin et douze formules magiques permettent à l'âme-Ba de profiter de douze transformations-khéperou, une pour chaque heure du jour. Dans l'écriture hiéroglyphique, ce modeste coléoptère évoque le mythe du démiurge qui vient à l'existence de lui-même. Selon une croyance rapportée par Plutarque, cette espèce n'a pas de femelle et tous sont des mâles. Ils déposent leur semence dans une boulette d'excrément et, de là, se forment les jeunes larves. Sous le Moyen Empire et surtout sous la XVIIIe dynastie durant le Nouvel Empire, nombreuses sont les titulatures où s'expriment le verbe kheper « exister, advenir, se transformer » et le terme khéperou « forme, aspect, transformation, manifestation ». Le roi Sésostris II est ainsi Khâkheperrê « Le devenir de Rê est advenu » ; Thoutmôsis II est Âakhepernyrê « Le devenir de Rê est grand » ; Amenhotep IV (Akhenaton) est Neferkheperourê « Les devenirs de Rê sont parfaits » ; Aÿ est Kheperkheperourê « Les devenirs de Rê sont advenus ».




Dualité monarchique


Un des principes intangibles de la civilisation pharaonique est de considérer le pays égyptien comme un double royaume composé de la Haute-Égypte au sud et de la Basse-Égypte au nord. Selon un récit rapporté par la Pierre de Chabaka, après la disparition d'Osiris, le juge Geb départage les rivaux Horus et Seth en attribuant le royaume du sud à Seth tandis que celui du nord revient à Horus. Très vite, Geb se ravise et attribue l'entièreté du pays à Horus. Depuis lors, les deux royaumes sont fermement unis et gouvernés par un seul souverain. La dualité monarchique transparaît à travers de nombreux symboles ; deux dieux-rois (Horus et Seth), deux couronnes (la blanche et la rouge), deux titres royaux (nesout et bity), deux déesses protectrices (Nekhbet et Ouadjet connues sous l'appellation Nebty les « Deux Maîtresses »), deux plantes héraldiques (le lys et le papyrus). Malgré cette dualité de principe, l'unicité est elle aussi fortement affirmée. Dans l'iconographie, Horus et Seth couronnent conjointement le pharaon de la double-couronne pschent. Dans d'autres scènes, les deux déesses protectrices font pareillement. Dans la scène, dite du sema-taouy qui se trouve très fréquemment représentée sur le trônes des statues royales, Horus et Seth nouent ensemble les deux plantes héraldiques. De facto, la notion de dualité apparaît dans les titulatures ; le Nom de Nebty et le Nom de Nesout-bity ayant été inventés à cet effet. 
Des épiclèses affirmant l'unicité dans la dualité viennent fréquemment s'intégrer dans les titulatures. Sous l'Ancien Empire, Khéops est Medjdouernebty « Celui qui obéit aux Deux-Maîtresses », Djédefrê est Kheperouemnebty « Celui qui est advenu en tant que les Deux Maîtresses », Khéphren est Ousiremnebty « Le puissant en tant que les Deux Maîtresses ». Sous le Moyen Empire, dans son Nom d'Horus, Montouhotep II est Séânkhibtaouy « Celui qui fait vivre le cœur des Deux Terres » et Sémaoutaouy « Celui qui unit les Deux Terres » tandis que Montouhotep III est Séânkhtaouyfy « Celui qui fait vivre ses Deux Terres », Montouhotep IV est Nebtaouy« Le Maître des Deux Terres » et Amenemhat Ier est Séhotepibtaouy « Celui qui satisfait le cœur des Deux Terres ». Sous le Nouvel Empire, Toutânkhamon est Segerehtaouy « Celui qui apaise les Deux Terres », Aÿ et Horemheb sont Sekhepertaouy « Celui qui accroît les Deux Terres » et Séthi Ier est Héqataouy « Le souverain des Deux Terres ».

Harmonie cosmique et sociale


La Maât est à la fois une déesse dotée de quelques temples et un concept abstrait, une référence incontournable dans les comportements individuels. En tant que concept, la Maât résume les principes bénéfiques nécessaires à la bonne marche du monde et au bon fonctionnement de la monarchie ; à savoir la justice, la vérité, l'ordre et l'équilibre. Dès les Textes des pyramides, l'action royale est définie par une maxime simple ; amener la Maât et repousser le chaos. Dans l'écriture, la Maât apparaît comme une femme coiffée d'une haute plume d'autruche et tenant dans ses mains le glyphe ânkh, symbole de la vie. Ce mode de représentation la rapproche de Shou, le dieu de l'air lui aussi coiffé d'une plume. La tâche de ce dernier, par ailleurs considéré comme son frère dans les Textes des sarcophages, consiste à séparer le dieu Geb de la déesse Nout, respectivement les métaphores du socle terrestre et de la voûte céleste. Durant l'Ancien Empire, le pharaon Snéfrou est aussi connu sous le nom de Nebmaât « Le seigneur de la Maât » et Ouserkaf sous le nom de İroumaât « Celui qui a fait la Maât ». Sous la XVIIIe dynastie, parmi les souverains qui se sont faits les champions de la Maât figurent la pharaonne Hatchepsout aussi dénommée Maâtkarê « Maât est le ka de Rê ». Selon deux variantes du Nom d'Horus de Thoutmôsis III, ce souverain est « Celui qui est apparu en tant que Maât » ou « Celui qui s'est réjoui de la Maât ». Le roi Amenhotep III est, lui, connu sous le nom de Nebmaâtrê « Rê est le seigneur de la Maât ». Plus tard, sous la XIXe dynastie, Séthi Ier est intronisé sous le nom de Menmaâtrê « La Maât de Rê est durable » et son fils Ramsès II sous le nom de Ousirmaâtrê« Puissante est la Maât de Rê ». 




Force vitale


Bien plus encore que la Maât, le Ka est sans cesse mentionné dans les titulatures royales. Cela est vrai pour les pharaons des origines comme pour ceux du crépuscule de la civilisation. Durant la Ire dynastie, le roi Sneferka est « Celui qui rend le Ka parfait », tandis que sous la XXXe dynastie, Nectanébo Ier est aussi dénommé Khéperkarê « Le Ka de Rê est advenu ». En hiéroglyphe, le Ka s'écrit avec un idéogramme représentant deux bras qui se lèvent vers le haut ou qui se tendent en avant dans un geste d'étreinte. Ce concept abstrait est difficile à cerner et donc à définir selon les modalités de la pensée contemporaine. Le Ka est une puissance vitale possédée par les dieux et les humains et qui se transmet de père en fils. Comme source d'énergie et de vie, le Ka est lié à la puissance sexuelle masculine et aux nourritures (kaou en langue égyptienne). Une des tâches principales de pharaon est d'entretenir la vitalité des dieux et de son peuple humain. Ceci se fait en assurant les rites d'offrandes aux dieux dans les temples et en garantissant le culte des ancêtres dans les chapelles funéraires (le premier d'entre eux étant Osiris). Dans un cycle vertueux de dons et de contre-dons, par réciprocité, le roi attend des dieux qu'ils approvisionnent le royaume en fournissant des récoltes abondantes. Parmi les nombreuses titulatures ayant intégré le concept du Ka, on peut mentionner pour l'Ancien Empire celle du célèbre Mykérinos, transcription grecque de l'égyptien Menkaourê « Les Kaou de Rê sont durables ». Le nom de son fils est Chepseskaf c'est-à-dire « Son Ka est noble ». Ce dernier a pour successeurs les pharaons Ouserkaf « Son Ka est puissant » et Néferirkarê Kakaï « Celui qui a fait le Ka de Rê est parfait, Le dirigeant avec des Kaou ».




Puissance guerrière


Selon une vision très pessimiste de l'univers, les Anciens Égyptiens ont perçu la Création comme un îlot assiégé par les forces destructrices du Chaos. Dans la mythologie, ce combat primordial s'incarne, entre autres, dans la lutte de Rê contre le serpent Apophis et dans celle de Horus contre Seth et ses acolytes. Toutes les actions militaires conduites par les pharaons ont été interprétées comme la continuation de ces affrontements divins. Aussi, les peuples étrangers (Nubiens, Libyens, Asiatiques, Bédouins) ont été assimilés aux forces chaotiques des origines. Dans les titulatures, la puissance guerrière des souverains s'exprime surtout à partir de la fin de la Deuxième Période intermédiaire au moment de l'expulsion des peuples Hyksôs et durant le Nouvel Empire lorsque l'Égypte, au faîte de sa puissance militaire, contrôle une vaste aire d'influence en Nubie et au Proche-Orient ancien (en Syrie-Palestine). Sous les XVIIIe, XIXe, XXe et XXIe dynasties, à partir du règne de Thoutmôsis Ier, il est de tradition de faire débuter le Nom d'Horus par l'épiclèse Kanakht « Taureau puissant ». Cette expression assimile le pharaon au taureau, un animal admiré dès les temps prédynastiques pour sa force physique. Sous la Ire dynastie, la Palette de Narmer montre ainsi le roi sous l'apparence d'un taureau furieux en train de bousculer un ennemi et de percer l'enceinte d'une cité rivale. Dans les titulatures, le prestige guerrier des pharaons s'exprime toutefois au moyen de plusieurs expressions stéréotypées sans cesse reprises. Ramsès II est ainsi, tout à la fois, « Celui qui piétine chaque contrée étrangère sous ses sandales », « Celui dont la force est puissante », « Celui dont la force est importante », « Celui qui combat au moyen de sa force », « Celui dont les victoires sont importantes », « Celui dont les cornes sont pointues », « Celui qui a frappé tous les pays », « Celui qui brise les Asiatiques », etc.

Notes et références



Notes



Références



Bibliographie


 : principaux documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article.


  • Maria Carmela Betrò, Hiéroglyphes : Les mystères de l'écriture, Paris, Flammarion, 1995, 251 p. (ISBN 2-08-012465-X)

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  • Florence Maruéjol, Thoutmôsis III et la corégence avec Hatchepsout, Paris, Pygmalion, 2007, 478 p. (ISBN 9782857048947)

  • Guy Rachet, Dictionnaire de la Civilisation égyptienne, Paris, Larousse-Bordas, 1998, 268 p. (ISBN 2702815588)

  • Pascal Vernus et Jean Yoyotte, Dictionnaire des pharaons, Paris, Éditions Noêsis, 1988 (réimpr. 1998), 226 p. (ISBN 2702820018)

  • (en) Toby A.H. Wilkinson, Early Dynastic Egypt, Londres, Routledge, 1999, 413 p. (ISBN 0415186331)

  • Hilary Wilson (trad. Guy Rachet), Lire et comprendre les hiéroglyphes : La méthode, GLM, 1993 (réimpr. 1996), 301 p.(ISBN 2702815081)



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Titulature royale dans l'Égypte antique



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Message par ddchampo Mer 16 Juin - 18:32


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Message par ddchampo Jeu 29 Déc - 17:44

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