VIZIR et ADMINISTRATION
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VIZIR et ADMINISTRATION
Source : L"Egypte Ancienne de JF Bradu
Dernière édition par ddchampo le Ven 25 Juin - 19:15, édité 1 fois
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Re: VIZIR et ADMINISTRATION
CONSEIL DU ROI
- Vizir
- Ami unique
- Fils aîné du roi
- Général en chef
- Scribe des dépêches
- Chef de la chambre
- Premier hérault
- Responsable des travaux
- Directeur des Chambellans
- Chef du Bureau
- Vizir
- Ami unique
- Fils aîné du roi
- Général en chef
- Scribe des dépêches
- Chef de la chambre
- Premier hérault
- Responsable des travaux
- Directeur des Chambellans
- Chef du Bureau
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Re: VIZIR et ADMINISTRATION
Les principales attributions du vizir :
- responsable de l'application les décrets royaux (pouvoir exécutif)
- responsable des impôts (évaluation et collecte)
- responsable de la justice et de la sécurité (fonction de police)
- responsable de l'administration des ressources agricoles : attribution des terres et redistribution des vivres.
- responsable de la nomination des fonctionnaires
- responsable du trésor
- responsable des transports
- responsable des archives
- responsable de la surveillance des phénomènes naturels (en particulier de la crue du Nil)
- responsable de la surveillance du gouvernement provincial
- responsable de l'approvisionnement des temples pour les offrandes divines
- responsable de l'équipe des ouvriers de Deir el-Médineh pour la construction des tombes royales
Pour assumer toutes ces tâches le vizir dispose de services spéciaux comparables à des ministères :
- le ministère du "Trésor", qui en plus de la charge des finances, a pour mission la conservation des archives relatives à la propriété foncière des terres, à leur mutation et à leur production.
- le ministère des "ressources humaines" qui est chargé de mobiliser la population pour les grands travaux agricoles
- le ministère des "terres" chargé de l'organisation des grands travaux agricoles.
Au Nouvel Empire, ces deux derniers ministères se transforment en ministère "du Bétail" et ministère "du Grenier" (voir en bas de page, le papyrus du Grenier).
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Chef suprême de l'exécutif des ordres du roi, donc la fonction la plus importante après PHARAON
- trésorier / controleur du fisc
- juge
- chancelier de haute et de basse Egypte (sauf exception sous certains pharaons 2 vizirs se répartissaient la tache)
- police / souvent général des armeés
- agriculture
- archives royales
- intendant des travaux royaux et de le nécropole royale
- superviseur des relations diplomatiques et commerciales avec les pays étrangers
- dirigeant des expéditions terrestres et maritimes
- ministre de la santé du peuple
SOUS SES ORDRES UNE MULTITUDE DE PERSONNAGES OFFICIELS
- juges affectés aux affaires royales et dans les localités
- trésoriers
- superintendants des troupeaux (contrôle/ et recencement du bétail
- maires (des villes divisées en communautées urbaines)
- chefs (des villages)
- gouverneurs des provinces (42 nomes) et des provinces étrangères
- responsables des ressources humaines et matérielles de leurs nomes
- monarques responsables de centres régionnaux
ECHAPPE A SON CONTROLE LE VILLAGE DES ARTISANTS (deir el medineh)
directement régit par le pouvoir de pharaon
ECHAPPE A SON CONTROLE L ADMINISTRATION DES TEMPLES régis par les pretres. l'organisation des temples était une entité économique à part entière. Générant des biens, des services et des emplois en relation direct avec la royauté.
La stabilité de ce sytème perdura de la IIème dynastie jusqu'au IVe Siecle AV JC .
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LE VIZIR
L’administration centralisée du pays est difficile, tant du fait de la longueur du pays que de la dépendance de la crue annuelle du fleuve. C’est la raison de l’existence du vizir (thaty), choisi au début de l’Ancien Empire dans la proche famille de Pharaon.
• Le vizir est le « Chef de tous les travaux du Roi ».
• Il recrute la main d’œuvre nécessaire à la construction des complexes funéraires du roi et des reines.
• Il recrute la main d’œuvre nécessaire à la construction de tous les temples d’Egypte
• Il contrôle « la corvée » d’Assouan à la Méditerranée
• Il dirige tous les ateliers royaux d’artisans du pays
• Il organise les expéditions dans le désert et à l’étranger pour chercher bois, pierres et matières premières nécessaires à la construction et à l’entretien des bâtiments royaux.
• Le vizir est le « Chef des doubles greniers » et « du double trésor »
• Il a autorité pour organiser les réserves et les distributions de toutes les productions du pays – grains, bétail – dans toutes les provinces
• Le vizir est le « Chef des scribes royaux »
• Il est à la tête de tous les rouages de l’administration
• Le vizir est le « Juge par excellence »
• Il est chargé de contrôler la bonne marche de la procédure dans tout le pays
A l’exception de l’armée et de la religion qui semblent être les domaines réservés du souverain, la totalité de l’Administration est dans les mains du Vizir.
Les vizirs, attachés à la Cour, vivent près de Pharaon et sont donc éloignés de la plupart des nomes. L’autorité du gouvernement central dan les nomes est donc assurée par des fonctionnaires de moindre importance qui résident sur place et ne sont contrôlés que de temps en temps.
A partir de la V ème Dynastie, la décentralisation se dessine ; les nomarques résident dans leur province et se font enterrer dans la nécropole de leur chef-lieu. De nouveaux titres apparaissent sous la VI ème Dynastie : « grand suzerain de … « (emblème du nome) ; la province s’affranchit de plus en plus de la tutelle de Memphis, bien que toujours sous la domination de la Cour.
A l’appauvrissement du domaine royal au profit des particuliers s’ajoute l’affaiblissement de l’autorité de Pharaon qui accorde des chartes d’immunités (exemption de charges ou d’obligations) aux temples, complexes funéraires, villes de pyramides.
Le changement climatique qui s’opère à la fin de la VI ème Dynastie du fait de la décroissance de l’humidité entraîne une migration démographique du désert vers la vallée et un changement dans les habitudes économiques. La culture du blé et de l’orge – grâce à l’irrigation – devient primordiale. La province et ses administrateurs voient leurs pouvoirs s’amplifier. Ce sont en effet les nomarques qui sont à même de diriger la mise en place des digues et canaux d’irrigation artificielle. Leur influence politique varie selon l’étendue des terres cultivables et les décisions qu’ils prennent lors de la mise en réserve des récoltes peuvent jouer un rôle politique décisif.
résumé du livre L’Egypte et la Vallée du Nil de Jean Vercoutter (Nouvelle Clio – PUF)
Le rôle du vizir : voir Tout' Mag' N° 20 ( page 18 et suivantes)
Sur le vizir, voir aussi : http://www.ferruggia.com/egypt/vizier/index.htm
- responsable de l'application les décrets royaux (pouvoir exécutif)
- responsable des impôts (évaluation et collecte)
- responsable de la justice et de la sécurité (fonction de police)
- responsable de l'administration des ressources agricoles : attribution des terres et redistribution des vivres.
- responsable de la nomination des fonctionnaires
- responsable du trésor
- responsable des transports
- responsable des archives
- responsable de la surveillance des phénomènes naturels (en particulier de la crue du Nil)
- responsable de la surveillance du gouvernement provincial
- responsable de l'approvisionnement des temples pour les offrandes divines
- responsable de l'équipe des ouvriers de Deir el-Médineh pour la construction des tombes royales
Pour assumer toutes ces tâches le vizir dispose de services spéciaux comparables à des ministères :
- le ministère du "Trésor", qui en plus de la charge des finances, a pour mission la conservation des archives relatives à la propriété foncière des terres, à leur mutation et à leur production.
- le ministère des "ressources humaines" qui est chargé de mobiliser la population pour les grands travaux agricoles
- le ministère des "terres" chargé de l'organisation des grands travaux agricoles.
Au Nouvel Empire, ces deux derniers ministères se transforment en ministère "du Bétail" et ministère "du Grenier" (voir en bas de page, le papyrus du Grenier).
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Chef suprême de l'exécutif des ordres du roi, donc la fonction la plus importante après PHARAON
- trésorier / controleur du fisc
- juge
- chancelier de haute et de basse Egypte (sauf exception sous certains pharaons 2 vizirs se répartissaient la tache)
- police / souvent général des armeés
- agriculture
- archives royales
- intendant des travaux royaux et de le nécropole royale
- superviseur des relations diplomatiques et commerciales avec les pays étrangers
- dirigeant des expéditions terrestres et maritimes
- ministre de la santé du peuple
SOUS SES ORDRES UNE MULTITUDE DE PERSONNAGES OFFICIELS
- juges affectés aux affaires royales et dans les localités
- trésoriers
- superintendants des troupeaux (contrôle/ et recencement du bétail
- maires (des villes divisées en communautées urbaines)
- chefs (des villages)
- gouverneurs des provinces (42 nomes) et des provinces étrangères
- responsables des ressources humaines et matérielles de leurs nomes
- monarques responsables de centres régionnaux
ECHAPPE A SON CONTROLE LE VILLAGE DES ARTISANTS (deir el medineh)
directement régit par le pouvoir de pharaon
ECHAPPE A SON CONTROLE L ADMINISTRATION DES TEMPLES régis par les pretres. l'organisation des temples était une entité économique à part entière. Générant des biens, des services et des emplois en relation direct avec la royauté.
La stabilité de ce sytème perdura de la IIème dynastie jusqu'au IVe Siecle AV JC .
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LE VIZIR
L’administration centralisée du pays est difficile, tant du fait de la longueur du pays que de la dépendance de la crue annuelle du fleuve. C’est la raison de l’existence du vizir (thaty), choisi au début de l’Ancien Empire dans la proche famille de Pharaon.
• Le vizir est le « Chef de tous les travaux du Roi ».
• Il recrute la main d’œuvre nécessaire à la construction des complexes funéraires du roi et des reines.
• Il recrute la main d’œuvre nécessaire à la construction de tous les temples d’Egypte
• Il contrôle « la corvée » d’Assouan à la Méditerranée
• Il dirige tous les ateliers royaux d’artisans du pays
• Il organise les expéditions dans le désert et à l’étranger pour chercher bois, pierres et matières premières nécessaires à la construction et à l’entretien des bâtiments royaux.
• Le vizir est le « Chef des doubles greniers » et « du double trésor »
• Il a autorité pour organiser les réserves et les distributions de toutes les productions du pays – grains, bétail – dans toutes les provinces
• Le vizir est le « Chef des scribes royaux »
• Il est à la tête de tous les rouages de l’administration
• Le vizir est le « Juge par excellence »
• Il est chargé de contrôler la bonne marche de la procédure dans tout le pays
A l’exception de l’armée et de la religion qui semblent être les domaines réservés du souverain, la totalité de l’Administration est dans les mains du Vizir.
Les vizirs, attachés à la Cour, vivent près de Pharaon et sont donc éloignés de la plupart des nomes. L’autorité du gouvernement central dan les nomes est donc assurée par des fonctionnaires de moindre importance qui résident sur place et ne sont contrôlés que de temps en temps.
A partir de la V ème Dynastie, la décentralisation se dessine ; les nomarques résident dans leur province et se font enterrer dans la nécropole de leur chef-lieu. De nouveaux titres apparaissent sous la VI ème Dynastie : « grand suzerain de … « (emblème du nome) ; la province s’affranchit de plus en plus de la tutelle de Memphis, bien que toujours sous la domination de la Cour.
A l’appauvrissement du domaine royal au profit des particuliers s’ajoute l’affaiblissement de l’autorité de Pharaon qui accorde des chartes d’immunités (exemption de charges ou d’obligations) aux temples, complexes funéraires, villes de pyramides.
Le changement climatique qui s’opère à la fin de la VI ème Dynastie du fait de la décroissance de l’humidité entraîne une migration démographique du désert vers la vallée et un changement dans les habitudes économiques. La culture du blé et de l’orge – grâce à l’irrigation – devient primordiale. La province et ses administrateurs voient leurs pouvoirs s’amplifier. Ce sont en effet les nomarques qui sont à même de diriger la mise en place des digues et canaux d’irrigation artificielle. Leur influence politique varie selon l’étendue des terres cultivables et les décisions qu’ils prennent lors de la mise en réserve des récoltes peuvent jouer un rôle politique décisif.
résumé du livre L’Egypte et la Vallée du Nil de Jean Vercoutter (Nouvelle Clio – PUF)
Le rôle du vizir : voir Tout' Mag' N° 20 ( page 18 et suivantes)
Sur le vizir, voir aussi : http://www.ferruggia.com/egypt/vizier/index.htm
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Re: VIZIR et ADMINISTRATION
http://jfbradu.free.fr/egypte/LE%20PHARAON/le-pharaon15.php3?r1=0&r2=0&r3=0
http://www.legypteantique.com/administration-du-temps-des-pharaons.php
http://www.sothis-egypte.com/pharaon/pharaon.php
http://ankhesamon.free.fr/page7.htm
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page138.html
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page139.html
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page140.html
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page141.html
...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_politique_de_l%27Égypte_antique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Titre_honorifique_dans_l%27Égypte_antique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vizir_dans_l'Égypte_antique
http://www.cosmovisions.com/ChronoEgypteEtat.htm
http://labalancedes2terres.free.fr/spip.php?article69
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.reshafim.org.il/ad/egypt/administration/pharaoh.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.reshafim.org.il/ad/egypt/administration/index.html
http://translate.googleusercontent.com/translate_c?hl=fr&langpair=en%7Cfr&rurl=translate.google.fr&u=http://www.reshafim.org.il/ad/egypt/administration/vizierate.htm&usg=ALkJrhjIs-qKHyDkQZNdBI8RXjXcn1L6rw
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.touregypt.net/featurestories/government.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.touregypt.net/godsofegypt/roleofthepharaoh.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.touregypt.net/featurestories/pharaohs.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.aldokkan.com/society/society.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.king-tut.org.uk/ancient-egyptians/vizier.htm
http://www.legypteantique.com/administration-du-temps-des-pharaons.php
http://www.sothis-egypte.com/pharaon/pharaon.php
http://ankhesamon.free.fr/page7.htm
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page138.html
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page139.html
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page140.html
http://merebastet.free.fr/merebastet.free.fr/page141.html
...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_politique_de_l%27Égypte_antique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Titre_honorifique_dans_l%27Égypte_antique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vizir_dans_l'Égypte_antique
http://www.cosmovisions.com/ChronoEgypteEtat.htm
http://labalancedes2terres.free.fr/spip.php?article69
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.reshafim.org.il/ad/egypt/administration/pharaoh.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.reshafim.org.il/ad/egypt/administration/index.html
http://translate.googleusercontent.com/translate_c?hl=fr&langpair=en%7Cfr&rurl=translate.google.fr&u=http://www.reshafim.org.il/ad/egypt/administration/vizierate.htm&usg=ALkJrhjIs-qKHyDkQZNdBI8RXjXcn1L6rw
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.touregypt.net/featurestories/government.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.touregypt.net/godsofegypt/roleofthepharaoh.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.touregypt.net/featurestories/pharaohs.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.aldokkan.com/society/society.htm
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.king-tut.org.uk/ancient-egyptians/vizier.htm
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TT 100 : LA TOMBE DE REKHMIRÊ
http://www.luxoregypt.org/french/historical_sites/TOMBS_OF_NOBLES/TombsFromTheReignsofThutmesIIIandAmenhetepII/Pages/TheTombofRekhmire.aspx
À l'apogée de sa carrière, Rekhmirê fut vizir de Haute-Égypte, maire de Thèbes et possesseur d'une centaine d'autres titres importants. Son arrière-¬grand-père, son grand-père et son oncle furent vizirs, les personnages les plus importants après le roi. Même si son père n'exerça aucune charge supérieure à celle de prêtre d'Amon, son auguste lignée permit à Rekhmirê de franchir rapidement les échelons de la bureaucratie. Il se vantait en affirmant qu'« il n'y avait rien qu'il ignorait dans les cieux, sur Terre ou dans le monde souterrain ». Une hyperbole pleine de vanité assurément, même s'il était sans doute l'un des hommes les mieux informés et les plus puissants d'Égypte.
lire moins [-]
Rekhmirê exerça ses fonctions pendant les dernières années du règne de Thoutmosis III et les premières d'Aménophis II, période prospère de l'Égypte ancienne. À l'issue du règne d'Hatchepsout, Thoutmosis III entreprit une série de campagnes militaires qui augmentèrent considérablement le pouvoir de l'Égypte hors de ses frontières et donnèrent au pays une richesse inconnue jusqu'alors. Le pharaon se lança dans d'énormes projets édilitaires, allouant des fonds importants pour l'art et l'artisanat. L'Égypte continua de prospérer sous son successeur Aménophis II et les grands projets se poursuivirent.
Presque toutes ces activités étaient supervisées par Rekhmirê. De fait, il suivait les projets en cours dans toute l'Égypte, gérait les vastes domaines royaux, les temples et l'administration civile, jugeait, surveillait les projets d'irrigation, participait aux cérémonies officielles, dirigeait des réunions administratives, maintenait la sécurité, donnait son aval pour le montant des impôts qu'il était aussi chargé de collecter. Rekhmirê était pleinement conscient de ses talents d'administrateur en chef de l'Égypte et c'est avec fierté qu'il citait sur les parois de sa tombe la description faite par le pharaon des tâches d'un vizir :
« Soyez attentif à cette charge de vizir. Montrez-vous vigilant sur [tout ce qui] est fait. Voyez, c'est le support du pays tout entier. Voyez, la charge de vizir n’est pas douce du tout, elle est aussi amère que la bile .Voyez, il ne s'agit pas d'accorder seulement son attention à soi, à ses dignitaires et conseillers ou que tout le monde devienne dépendant de vous . C'est la raison pour laquelle il faut que vous vous assuriez en personne que ce qui est fait est conforme à la loi, conforme à ce qui a été fait précédemment en [assignant] à chacun la place qui lui revient de droit. Voyez, en ce qui concerne le dignitaire visible de tous, [même] les eaux et les vents parlent de lui, ses actions ne peuvent passer inaperçues . »
Rekhmirê décrit, sans fausse modestie, comme il s'acquitta bien de cette tâche difficile : «J'ai jugé impartialement le riche et le pauvre. J'ai sauvé le faible du tyran. J'ai apaisé la rage du coléreux et réprimé les actes de l'envieux. J'ai calmé l'humeur du courroucé. J'ai essuyé les larmes en satisfaisant des besoins. J'ai nommé le fils et héritier à la charge de son père. J'ai donné du pain à l'affamé, de l'eau à l'assoiffé, de la viande, de la bière, des vêtements à celui qui n'avait rien. J'ai secouru le vieillard en lui donnant mon bâton, faisant dire aux vieilles femmes : "Quel acte gracieux!"» Rekhmirê semble être un fonctionnaire modèle.
Par la suite pourtant, il tomba en disgrâce et perdit peut-être ses titres. Aucun de ses fils ne lui succéda dans ses charges, bien qu'il en ait eu au moins cinq ainsi que plusieurs filles. On ne possède aucune preuve qu'il fut effectivement inhumé dans TT 100; en revanche, des indices laissent penser que sa tombe fut délibérément mutilée et son nom effacé .
TT 100 était connue de la plupart des fouilleurs du XIXe siècle. Une partie de son décor fut publiée par Frédéric Caillaud en 1831, mais la tombe ne fut pas dégagée avant 1889 et il fallut attendre 1943 pour une publication exhaustive.
En plan, TT 100 ressemble à beaucoup d'autres tombes cruciformes thébaines, mais en élévation, elle est unique. Au-delà du corridor transversal habituel, une salle s'étend sur près de 25 m dans le flanc de la colline de Cheikh Abd el-Gourna. À l'entrée, le plafond est à 3 m de hauteur mais, dans la salle intérieure, il s'élève à plus de 8 m à son extrémité ouest. Cette conception inhabituelle donna à la tombe de Rekhmirê plus de 300m2 de surface murale, entièrement ornée de scènes de toute beauté. Dans le corridor transversal, le décor est consacré à la vie privée et publique du vizir, accompagné de longs textes décrivant ses tâches, l'administration des propriétés religieuses ainsi que les activités de Rekhmirê sous le règne d'Aménophis II. La salle intérieure présente des scènes d'art et d’artisanat, de vie quotidienne, de banquets et de rituels funéraires. Le célèbre archéologue britannique du XIXe siècle, sir John Gardner Wilkinson, déclara en 1835 que ces peintures donnaient plus d'informations sur la culture égyptienne que toute autre source connue à cette époque.
À l’entrée de la tombe, des prières faites à Rê-Horakhty, Amon-Rê, Thot et Osiris (notamment) sont accompagnées des déclarations outrecuidantes de Rekhmirê affirmant entretenir des relations étroites avec chacun.
Sur la moitié droite du mur antérieur de la SALLE TRANSVERSALE, Rekhmirê a inclus des textes décrivant en détail ses tâches de vizir. L’égyptologue britannique Percy Newberrry est convaincu que la scène qui suit montre la salle d'audience dans laquelle Rekhmirê rendit ses jugements et, si vous regardez attentivement, vous verrez de fines colonnes de chapiteaux en feuilles de palmier, des murs qui définissent une grande salle remplie de nombreux fonctionnaires et plaignants avec une estrade d'où Rekhmirê dirige les débats. Le texte accompagnant cette scène décrit dans le plus grand détail les tâches du vizir, allant jusqu'à noter que, dans la salle d'audience, Rekhmirê doit «s'asseoir sur une chaise à dossier, avec un tapis de roseaux à ses pieds, le collier de sa charge autour du cou, une peau sous son dos, une autre sous ses pieds et un baldaquin tressé au-dessus de lui ».
Les charges du vizir constituent l'un des plus importants documents connus du Nouvel Empire, mais certains égyptologues se sont demandé ce qui a incité Rekhmirê à les écrire. Pour l'égyptologue britannique T.G.H. James, «l'existence même de cette composition suggère que tout n'allait pas au mieux; le fait de ressentir la nécessité de transcrire des préceptes qui auraient été évidents à des périodes plus heureuses introduit une forme de condamnation de la période de rédaction de cette composition ». Il parle de l'« hypocrisie » de Rekhmirê qui mentionne ses tâches dans la tombe; peut-être sa disgrâce résulta-t-elle de malversations.
À droite du texte, des collecteurs d'impôts sont au travail en Haute-Égypte, recevant en paiement des anneaux d'or, du bétail, des singes, du grain, du miel, des pigeons, des tissus et des perles. Étonnamment, il n'y a ni moutons ni cochons, animaux pourtant répandus dans l'Égypte ancienne. Ceux qui ont tenté d'échapper à l'impôt sont conduits par des gardes armés d'épais gourdins. Entre eux et Rekhmirê, quatre tapis posés sur le sol sont couverts de rouleaux de cuir. Il y a dix rouleaux sur chaque tapis, identifiés par des égyptologues comme les quarante sheshemou (livres de loi) que Rekhmirê était susceptible de consulter pour juger les différentes affaires. D'autres ont identifié ces objets comme des bâtons, symboles de l'autorité accordée au vizir par les fonctionnaires locaux.
D'autres scènes de collecte d'impôts apparaissent sur la moitié gauche (nord) de ce mur antérieur (est), recensant les impôts collectés en Moyenne-Égypte. Au centre du mur, Rekhmirê inspecte des rations et des meubles qui seront livrés au temple d'Amon à Karnak. Des statues en bois de Touthmôsis III occupent le registre supérieur et des statues en pierre le registre inférieur. Une statue présente le roi avec des canards suspendus à son bras alors qu'il tient une plaque, et une autre le figure avec un pied sur un Nubien agenouillé. Cette scène serait un unicum. Plus de trente types différents d'objets liturgiques occupent le côté droit, dont des boucliers, des lances, des carquois, des colliers, des haches et de la poterie.
Sur le mur gauche (sud) du mur postérieur (ouest) de la salle, Rekhmirê reçoit, au nom du roi, des tributs en grande quantité venus de divers pays étrangers, preuve que, comme l'affirme le texte contigu : « Tous les pays sont sujets de Sa Majesté. » Sur le registre supérieur, des plumes d'autruche et des œufs, des arbres à myrrhe, des défenses d'ivoire, de l'or, des léopards, des guépards, des babouins arrivent du pays de Pount, un pays de la côte de la mer Rouge (Érythrée actuelle), Sur le registre inférieur, les tributs viennent de Keftiou (Crète) et comprennent de l'argent, de l'or, du bronze et des lapis-lazuli. Examinez le vêtement des porteurs crétois qui portent un protège-sexe et de hautes chaussures lacées.
Viennent alors les Nubiens portant de l'ébène, de l'or, des peaux de léopard, des plumes et des œufs d'autruche, diverses pierres semi-précieuses et des animaux vivants dont des chiens de chasse, un léopard, un babouin et une élégante girafe avec un petit singe vert escaladant son cou.
Un petit troupeau apparait aussi où chacune des vaches possède des cornes étrangement déformées. Le Retenou (Syrie) fait suite à la Nubie, elle-même suivie, sur le registre inférieur, de prisonniers nubiens et syriens. À l'extrémité gauche de la procession syrienne, des hommes amènent un ours brun et un éléphant en tribut. Sur le registre inférieur, regardez les femmes portant plusieurs épaisseurs de vêtements en forme de cloche, certaines avec des paniers dans le dos maintenus par une courroie placée sur la tête et contenant de jeunes enfants.
Sur la moitié inférieure droite (nord) du mur postérieur (ouest), des hommes pressent du raisin, rassemblent oiseaux et poissons, les nettoient et les conservent dans des jarres. Ce sont des scènes traditionnelles, décrites avec une plus grande profusion de détails dans les tombes de Mena et de Nakht.
À leur gauche, une scène de chasse est représentée avec grand soin (cf aussi TT 56, la tombe d'Ouserhat). Généralement, les Égyptiens indiquaient le chaos, la discorde, la peur et la mort en omettant les lignes de sol et en plaçant les figures au hasard. Ici, les lignes de sol, multiples, serpentent, tandis que les personnages se déplacent dans toutes les directions. Le résultat est identique : la scène retrace le chaos.Des autruches, gazelles et antilopes paniquées tentent sans succès d'échapper aux lances et aux flèches de Rekhmirê. Au milieu, à gauche, une hyène essaie d'arracher une flèche de son corps avec ses crocs. Du sang jaillit d'une gazelle blessée. De petits mammifères tentent de se dissimuler sous des arbustes du désert. Un lièvre, les oreilles battantes, se précipite vers un buisson, mais il n'a aucune chance de fuir, car le terrain de chasse est ceint de cordes tressées.
Les animaux sont pris au piège, et Rekhmirê triomphe. (De telles chasses avaient encore lieu dans les années 1930 sous le règne du dernier roi de l'Égypte, Farouk.) Sur le registre supérieur, à droite, le gibier mort forme une grande pile dont un scribe fait le décompte. La chasse n'est pas un sport mais le moyen de constituer des provisions pour l'Autre Monde.
La deuxième pièce, appelée PASSAGE, offre deux types de scènes. Le mur droit (nord) présente Rekhmirê dans ses activités de maire et de vizir ainsi que plusieurs scènes de son rituel funéraire. Sur le mur gauche (sud), il introduit les différents ateliers sous son contrôle dans le temple d'Amon à Karnak. Nous commencerons par le mur gauche, considéré, à juste titre, comme le meilleur exemple descriptif de l'art et de l'artisanat égyptiens. Du fait de l'élévation importante du plafond, certains registres sont presque impossibles à voir en l'absence d'échelle ou de jumelles. Pourtant, elles sont si intéressantes qu'elles feront aussi l'objet d'une description.
Prés du départ du mur gauche, une figure assise de Rekhmirê fait face à l'entrée. Les scènes qu'il contemple traitent de l'approvisionnement des magasins du temple d'Amon. Sur le registre supérieur, des sacs de graines tigrées forment de hautes piles; elles sont mesurées avant d'être broyées dans un mortier creusé dans un tronc d'arbre. Les noix tigrées (Cyperus esculentusa - wah en ancien égyptien et habb el-aziz en arabe) sont encore consommées actuellement en Égypte. Elles ont un goût sucré, à mi-chemin entre la noix de coco et l'amande; très populaires à Louxor les jours de fête, ces noix sont mangées après avoir été trempées dans l'eau. Broyées et mélangées à de l'eau, elles forment une pâte que l'on place dans un pétrin et à laquelle on ajoute de la graisse avant de la faire frire dans une grande poêle. Plus loin sur la gauche, des hommes enfument une ruche et retirent les rayons de miel. Une abeille solitaire voltige tristement devant eux. Le miel est placé dans des pots qui sont scellés et seront ouverts pour le déguster peut-être avec les gâteaux aux noix tigrées. C’est l'une des très rares scènes d'apiculture connues pour l'époque dynastique, bien que le miel fût le principal édulcorant de l'Égypte ancienne (le sucre était alors inconnu) et qu'il y occupât une place importante en cuisine et en médecine.
Sur le registre du dessous, entre les entrées des magasins voûtés du temple, des empilements de plumes d'autruche, de boucliers en peau, de défenses d'éléphants, de paniers de raisin, de sacs de noix attendent d'être inventoriés - il s'agit de toutes les provisions reçues de Haute-¬Égypte en paiement de l'impôt, mais aussi des pays étrangers, que Rekhmirê recevait dans la première salle. Il y a quelques touches très naturelles dans ces scènes, généralement conventionnelles : à droite, un homme peine à porter une lourde amphore de vin; non loin de là, des singe furètent autour de tas de doums, essayant de dérober ces fruits sucrés.
L’édifice à toit plat contigu, appelé le « Double Trésor d'or et d'argent », va recevoir les piles de précieux métaux qui se trouvent devant.
À droite, des groupes d'hommes sont occupés à diverses activités artisanales : fabrication de perles, travail du cuir, du bois, maçonnerie, sculpture. Tous sont très concentrés pour achever ces œuvres destinées au temple. Il s'agit de quelques-unes des descriptions les plus précises de l'artisanat du Nouvel Empire qui fournissent des informations sans égales sur la façon dont étaient faits ce que nous considérons aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre.
Sur le registre supérieur, un fabricant de perles utilise un seul foret pour percer trois trous à la fois, exploit exigeant une formidable habileté. Derrière lui, d'autres hommes enfilent les perles pour en faire des colliers. Leurs longs doigts recourbés évoquent la délicatesse de leur tâche. Plus loin sur la gauche, un homme outillé d'une sorte de vilebrequin évide des vases de pierre. Sur le registre du dessous, des maroquiniers préparent deux types de sandales, des selles, des cordes et des rouleaux. Un homme debout près d'une peau d'animal l'étire ou l'assouplit sur un poteau à trois pieds. À gauche, des hommes étirent une peau, puis la découpent à la forme désirée. Un homme utilise ses dents pour faire passer une courroie de cuir à l'intérieur du trou percé dans la semelle d’une sandale. Plus loin sur la gauche, un habile artisan a découpé un morceau de cuir en une spirale continue, préparant des bandes de cuir, qui serviront peut-être au gréement des bateaux.
Au-dessous (à droite), un artisan achève de dorer une statue du roi, tandis qu'un autre inspecte la chapelle qui l'abritera. La statue est sculptée dans une ébène des plus foncées, couleur associée à Osiris. Sur la gauche, deux hommes assis à côté d'un pot de colle le font chauffer sur un petit feu. L’un d'eux applique la colle sur un morceau de bois de placage. Derrière eux, un ébéniste polit la surface (d’une boite à l'aide d'une herminette. Remarquez l'équerre et la queue¬-d’aronde près du charpentier. Au-dessous, un homme scie une planche qui a été attachée verticalement à un poteau; un coin a été introduit dans l'entaille pour éviter que la scie ne grippe. De telles techniques sont encore utilisées de nos jours. Ici, comme partout dans cette scène, le bois brut est soigneusement peint pour mettre son grain en valeur. Un homme utilise un foret pour percer des trous sur le côté d'un lit dans lesquels des cordes seront passées pour le tissage du matelas. Le foret en bronze est maintenu en place grâce à une coupelle coincée dans la paume de la main. Ensuite, quatre hommes mettent les touches finales à une belle chapelle en bois précieux. Non loin de là, des ouvriers sculptent les pieds dune chaise terminés en pattes de lion. D'autres coupent, percent, scient et poncent des morceaux de bois. Le bois de bonne qualité était un matériau rare et précieux en Égypte. La plus grande partie était importée et n'arrivait que sous des formats réduits : il fallait donc faire preuve d'une grande habileté pour créer de grandes pièces à partir de nombreux petits morceaux d'ébène, de cèdre et d'autres bois.
Sur le registre inférieur, la scène suivante présente des métallurgistes fabriquant d'élégants vases et aiguières en or (anneaux dorés), en argent (anneaux blancs) et en bronze. À droite, cinq anneaux d'or sont posés sur le plateau d'une balance, l'équivalent exact du poids en forme de tête de taureau occupant l'autre plateau. Deux autres poids - l'un en forme d'hippopotame - se trouvent sous la balance. Le sommet de celle-ci a la forme de la déesse Maât afin d'assurer probité et précision aux opérations. L’homme de droite distribue l'or et l'argent aux artisans en comptabilisant le poids exact de chaque pièce. Ce poids sera plus tard comparé à celui de la pièce achevée afin de prévenir des vols éventuels. L’homme aux cheveux longs sur la gauche, précédé de trois ouvriers, est peut-être le maître artisan venu surveiller le maniement de l'or.
À gauche, un homme est à genoux devant une enclume sur laquelle a été placé un anneau d'or. Cet anneau repose sous un morceau de métal non identifié, sans doute pour qu’il ne soit pas éraflé lorsque l'homme portera ses coups de marteau. Progressivement, il transformera cet anneau d’or en une feuille de métal précieux, assez fine pour prendre la forme d'un vase. ou continuera de le battre pour l'affiner encore. Sur les deux demi-registres de gauche, des hommes fabriquent de grands vases. En haut, deux hommes travaillent au façonnage d’un vase avec des marteaux et des enclumes aux formes étranges. Non loin de là, un feu est utilisé pour attendrir le métal pour les soudures et le ciselage. À gauche, un homme doté d'un roseau creux et d'une paire de pinces présente un morceau d’or à la flamme qui crépite tandis qu'il souffle dessus.
Au-dessous, quatre hommes gravent et polissent des jarres en or. Trois hommes portent des lingots de cuivre asiatique vers l'atelier. Quatre foyers y fonctionnent, alimentés par du charbon de bois. À droite, un ouvrier jette l'équivalent d'un panier de charbon sur le sol, prêt a être jeté dans les feux. La chaleur est rendue plus intense encore par des soufflets en bois et en cuir actionnés en soulevant un pied et en tirant une corde, puis relâchés en appuyant avec le pied. Les quatre foyers fonctionnent simultanément à cause de la taille de l'objet en préparation. Il s'agit d'une massive porte en bronze qui sera installée dans le temple de Louxor. Le métal fondu doit être versé rapidement pour prévenir une trop grande chute de température, cela implique donc une fourniture ininterrompue de métal à verser dans le moule.Ce moule comprend dix-sept conduits au sommet, et les artisans manipulent habilement un large creuset à l'aide de bâtons flexibles, versant successivement du métal fondu dans chaque conduit. Il semble presque impossible qu'un objet aussi grand et large puisse avoir été coulé en une seule pièce, et il est vrai qu'aucune porte de ce type n'a jamais été mise au jour. Pourtant, il existe des textes faisant référence à des portes de cette taille, et les deux battants de porte achevés dans la moitié supérieure gauche de la scène semblent repousser toute autre explication.
Sur le registre du dessous, la scène suivante présente des hommes fabriquant des briques pour une future construction dans le temple d'Amon à Karnak. Cette scène est intéressante, car cette méthode de fabrication des briques existe encore, pratiquement inchangée, dans tous les villages égyptiens. De plus, l'utilisation de briques pour élever une rampe, ainsi qu'on le voit ici, explique comment les ingénieurs de l'Antiquité étaient capables de déplacer les blocs pour construire des temples gigantesques. À gauche, des hommes remplissent des jarres avec l'eau d'un lac arboré : l'un d'eux a pénétré dans l'eau jusqu'à la taille, l'autre est resté au bord. L’eau sera ajoutée à la terre crue et à la paille par des ouvriers utilisant une herminette et leurs pieds pour obtenir le mélange adéquat, D'autres hommes remplissent les paniers de terre mouillée et l'apportent aux maçons pour qu'ils la versent dans des moules et en fassent des briques, qui sécheront ensuite au soleil. Deux jours plus tard, les briques achevées sont transportées sur le chantier de construction. Le texte explique que le bâtiment est un sanctuaire de Karnak, mais nous ignorons duquel il s'agit.
Cette scène constitue l'une des meilleures preuves que les Égyptiens utilisaient des rampes pour leurs édifices, donnant aussi une idée de la façon dont étaient construites des structures monumentales - dans le cas présent, il s'agit d'une salle hypostyle. Une fois le sol posé, la première assise de pierres était mise en place, qu'elle soit destinée à la construction de murs ou de piliers, et l'espace entre les blocs de pierre rempli de briques et de blocaille. Une rampe basse était construite sur laquelle étaient tirées les pierres formant la deuxième assise. D'autres briques venaient s'ajouter pour surélever un peu la rampe. Lorsque l'édifice était terminé, le toit en place, l'intérieur était rempli d'une structure de terre et de briques. Celle-ci, démontée peu à peu, servait d'échelle aux artisans qui ponçaient et décoraient les murs de haut en bas. Les ouvriers travaillant à la préparation des briques sont inhabituels.
En effet, le texte précise qu’il s'agit de prisonniers, sans doute syriens ou nubiens. Les Syriens ont une barbe courte et leur poitrine est couverte de poils blonds, deux traits étrangers aux Égyptiens qui s'épilaient régulièrement tout le corps. Quelques Syriens ont même les yeux bleus. À droite, des bateaux apportent des pierres supplémentaires sur le chantier et les hommes les taillent, à l'aide de cordes et de chevilles, afin qu'elles forment des blocs carrés parfaits.
Au-dessous, des sculpteurs façonnent deux statues colossales du roi en granit rouge. Des ouvriers travaillent sur des échafaudages cernant les gigantesques statues, tandis qu'un scribe dessine dans le dos de la statue de droite une inscription qui sera gravée par la suite. Un sphinx en calcaire et une table d'offrandes sont poncés et polis, alors qu'un ouvrier se baisse maladroitement pour corriger une petite imperfection sur le socle de la table.
Le restant du mur est consacré aux funérailles de Rekhmirê. Les trois registres inférieurs présentent la procession vers la tombe et les offrandes de nourriture, surveillées par la Maîtresse de l'Ouest. Sur les trois suivants, la procession se poursuit, observée par Anubis. Les trois registres supérieurs sont occupés par les offrandes et purifications rituelles, sous le contrôle d'Osiris. Le décor du mur droit (nord) doit être « lu » de droite à gauche et de bas en haut.
À l'extrémité droite, des bateaux naviguent vers Thèbes et, sur le registre inférieur, ils y jettent l'ancre. Rekhmirê revient d'une audience avec le roi Aménophis II, il est accueilli chez lui par des membres de sa famille.
La partie gauche est occupée par les banquets funéraires de Rekhmirê, l'un pour les femmes de la famille, l'autre pour les hommes. Le banquet féminin est le plus intéressant et l'artiste a figuré des femmes en robes moulantes, portant des coiffes et de nombreux bijoux. Ces scènes sont très conventionnelles, à deux exceptions près. L’une présente de jeunes servantes le visage dissimulé par leur chevelure; l'autre nous est offerte par la jeune fille occupant le centre de la scène, représentée de trois quarts et nous tournant le dos - c'est un unicun dans l'art égyptien. Les musiciens jouent d'instruments à cordes dans les deux salles de banquets. Des bouchers préparent la viande et, fait inhabituel, l'artiste a pris soin de montrer que les tranches de bœuf sont bien marbrées. Plus loin sur la gauche, une statue de Rekhmirê se dresse dansune chapelle posée sur un bateau tiré par des prêtres sur un étang situé dans son jardin.
On ignore si ce jardin est celui qu'il possédait (dans ce cas le bâtiment de gauche serait sa maison) ou celui qu'il posséderait dans l'Autre Monde (il s'agirait alors de sa tombe). Cette scène est ravissante, avec des arbres (palmiers doums, palmiers-dattiers et sycomores) dessinés comme s'ils reposaient sur le sol afin que l'artiste puisse les montrer en entier. Le jardin, traditionnel, est divisé en rectangles emboîtés qui traduisent peut-être l'existence de terrasses. Un porteur d'eau se tient dans l'angle en haut à droite, prêt à arroser les arbres. À gauche, un prêtre offre de l'encens à côté de l'étang. Il s'agit d'une scène funéraire qui fait peut-être partie de la Belle Fête de la Vallée.
Le mur nord (droit) le plus près de la porte est consacré au rituel de l'Ouverture de la bouche.
À l'apogée de sa carrière, Rekhmirê fut vizir de Haute-Égypte, maire de Thèbes et possesseur d'une centaine d'autres titres importants. Son arrière-¬grand-père, son grand-père et son oncle furent vizirs, les personnages les plus importants après le roi. Même si son père n'exerça aucune charge supérieure à celle de prêtre d'Amon, son auguste lignée permit à Rekhmirê de franchir rapidement les échelons de la bureaucratie. Il se vantait en affirmant qu'« il n'y avait rien qu'il ignorait dans les cieux, sur Terre ou dans le monde souterrain ». Une hyperbole pleine de vanité assurément, même s'il était sans doute l'un des hommes les mieux informés et les plus puissants d'Égypte.
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Rekhmirê exerça ses fonctions pendant les dernières années du règne de Thoutmosis III et les premières d'Aménophis II, période prospère de l'Égypte ancienne. À l'issue du règne d'Hatchepsout, Thoutmosis III entreprit une série de campagnes militaires qui augmentèrent considérablement le pouvoir de l'Égypte hors de ses frontières et donnèrent au pays une richesse inconnue jusqu'alors. Le pharaon se lança dans d'énormes projets édilitaires, allouant des fonds importants pour l'art et l'artisanat. L'Égypte continua de prospérer sous son successeur Aménophis II et les grands projets se poursuivirent.
Presque toutes ces activités étaient supervisées par Rekhmirê. De fait, il suivait les projets en cours dans toute l'Égypte, gérait les vastes domaines royaux, les temples et l'administration civile, jugeait, surveillait les projets d'irrigation, participait aux cérémonies officielles, dirigeait des réunions administratives, maintenait la sécurité, donnait son aval pour le montant des impôts qu'il était aussi chargé de collecter. Rekhmirê était pleinement conscient de ses talents d'administrateur en chef de l'Égypte et c'est avec fierté qu'il citait sur les parois de sa tombe la description faite par le pharaon des tâches d'un vizir :
« Soyez attentif à cette charge de vizir. Montrez-vous vigilant sur [tout ce qui] est fait. Voyez, c'est le support du pays tout entier. Voyez, la charge de vizir n’est pas douce du tout, elle est aussi amère que la bile .Voyez, il ne s'agit pas d'accorder seulement son attention à soi, à ses dignitaires et conseillers ou que tout le monde devienne dépendant de vous . C'est la raison pour laquelle il faut que vous vous assuriez en personne que ce qui est fait est conforme à la loi, conforme à ce qui a été fait précédemment en [assignant] à chacun la place qui lui revient de droit. Voyez, en ce qui concerne le dignitaire visible de tous, [même] les eaux et les vents parlent de lui, ses actions ne peuvent passer inaperçues . »
Rekhmirê décrit, sans fausse modestie, comme il s'acquitta bien de cette tâche difficile : «J'ai jugé impartialement le riche et le pauvre. J'ai sauvé le faible du tyran. J'ai apaisé la rage du coléreux et réprimé les actes de l'envieux. J'ai calmé l'humeur du courroucé. J'ai essuyé les larmes en satisfaisant des besoins. J'ai nommé le fils et héritier à la charge de son père. J'ai donné du pain à l'affamé, de l'eau à l'assoiffé, de la viande, de la bière, des vêtements à celui qui n'avait rien. J'ai secouru le vieillard en lui donnant mon bâton, faisant dire aux vieilles femmes : "Quel acte gracieux!"» Rekhmirê semble être un fonctionnaire modèle.
Par la suite pourtant, il tomba en disgrâce et perdit peut-être ses titres. Aucun de ses fils ne lui succéda dans ses charges, bien qu'il en ait eu au moins cinq ainsi que plusieurs filles. On ne possède aucune preuve qu'il fut effectivement inhumé dans TT 100; en revanche, des indices laissent penser que sa tombe fut délibérément mutilée et son nom effacé .
TT 100 était connue de la plupart des fouilleurs du XIXe siècle. Une partie de son décor fut publiée par Frédéric Caillaud en 1831, mais la tombe ne fut pas dégagée avant 1889 et il fallut attendre 1943 pour une publication exhaustive.
En plan, TT 100 ressemble à beaucoup d'autres tombes cruciformes thébaines, mais en élévation, elle est unique. Au-delà du corridor transversal habituel, une salle s'étend sur près de 25 m dans le flanc de la colline de Cheikh Abd el-Gourna. À l'entrée, le plafond est à 3 m de hauteur mais, dans la salle intérieure, il s'élève à plus de 8 m à son extrémité ouest. Cette conception inhabituelle donna à la tombe de Rekhmirê plus de 300m2 de surface murale, entièrement ornée de scènes de toute beauté. Dans le corridor transversal, le décor est consacré à la vie privée et publique du vizir, accompagné de longs textes décrivant ses tâches, l'administration des propriétés religieuses ainsi que les activités de Rekhmirê sous le règne d'Aménophis II. La salle intérieure présente des scènes d'art et d’artisanat, de vie quotidienne, de banquets et de rituels funéraires. Le célèbre archéologue britannique du XIXe siècle, sir John Gardner Wilkinson, déclara en 1835 que ces peintures donnaient plus d'informations sur la culture égyptienne que toute autre source connue à cette époque.
À l’entrée de la tombe, des prières faites à Rê-Horakhty, Amon-Rê, Thot et Osiris (notamment) sont accompagnées des déclarations outrecuidantes de Rekhmirê affirmant entretenir des relations étroites avec chacun.
Sur la moitié droite du mur antérieur de la SALLE TRANSVERSALE, Rekhmirê a inclus des textes décrivant en détail ses tâches de vizir. L’égyptologue britannique Percy Newberrry est convaincu que la scène qui suit montre la salle d'audience dans laquelle Rekhmirê rendit ses jugements et, si vous regardez attentivement, vous verrez de fines colonnes de chapiteaux en feuilles de palmier, des murs qui définissent une grande salle remplie de nombreux fonctionnaires et plaignants avec une estrade d'où Rekhmirê dirige les débats. Le texte accompagnant cette scène décrit dans le plus grand détail les tâches du vizir, allant jusqu'à noter que, dans la salle d'audience, Rekhmirê doit «s'asseoir sur une chaise à dossier, avec un tapis de roseaux à ses pieds, le collier de sa charge autour du cou, une peau sous son dos, une autre sous ses pieds et un baldaquin tressé au-dessus de lui ».
Les charges du vizir constituent l'un des plus importants documents connus du Nouvel Empire, mais certains égyptologues se sont demandé ce qui a incité Rekhmirê à les écrire. Pour l'égyptologue britannique T.G.H. James, «l'existence même de cette composition suggère que tout n'allait pas au mieux; le fait de ressentir la nécessité de transcrire des préceptes qui auraient été évidents à des périodes plus heureuses introduit une forme de condamnation de la période de rédaction de cette composition ». Il parle de l'« hypocrisie » de Rekhmirê qui mentionne ses tâches dans la tombe; peut-être sa disgrâce résulta-t-elle de malversations.
À droite du texte, des collecteurs d'impôts sont au travail en Haute-Égypte, recevant en paiement des anneaux d'or, du bétail, des singes, du grain, du miel, des pigeons, des tissus et des perles. Étonnamment, il n'y a ni moutons ni cochons, animaux pourtant répandus dans l'Égypte ancienne. Ceux qui ont tenté d'échapper à l'impôt sont conduits par des gardes armés d'épais gourdins. Entre eux et Rekhmirê, quatre tapis posés sur le sol sont couverts de rouleaux de cuir. Il y a dix rouleaux sur chaque tapis, identifiés par des égyptologues comme les quarante sheshemou (livres de loi) que Rekhmirê était susceptible de consulter pour juger les différentes affaires. D'autres ont identifié ces objets comme des bâtons, symboles de l'autorité accordée au vizir par les fonctionnaires locaux.
D'autres scènes de collecte d'impôts apparaissent sur la moitié gauche (nord) de ce mur antérieur (est), recensant les impôts collectés en Moyenne-Égypte. Au centre du mur, Rekhmirê inspecte des rations et des meubles qui seront livrés au temple d'Amon à Karnak. Des statues en bois de Touthmôsis III occupent le registre supérieur et des statues en pierre le registre inférieur. Une statue présente le roi avec des canards suspendus à son bras alors qu'il tient une plaque, et une autre le figure avec un pied sur un Nubien agenouillé. Cette scène serait un unicum. Plus de trente types différents d'objets liturgiques occupent le côté droit, dont des boucliers, des lances, des carquois, des colliers, des haches et de la poterie.
Sur le mur gauche (sud) du mur postérieur (ouest) de la salle, Rekhmirê reçoit, au nom du roi, des tributs en grande quantité venus de divers pays étrangers, preuve que, comme l'affirme le texte contigu : « Tous les pays sont sujets de Sa Majesté. » Sur le registre supérieur, des plumes d'autruche et des œufs, des arbres à myrrhe, des défenses d'ivoire, de l'or, des léopards, des guépards, des babouins arrivent du pays de Pount, un pays de la côte de la mer Rouge (Érythrée actuelle), Sur le registre inférieur, les tributs viennent de Keftiou (Crète) et comprennent de l'argent, de l'or, du bronze et des lapis-lazuli. Examinez le vêtement des porteurs crétois qui portent un protège-sexe et de hautes chaussures lacées.
Viennent alors les Nubiens portant de l'ébène, de l'or, des peaux de léopard, des plumes et des œufs d'autruche, diverses pierres semi-précieuses et des animaux vivants dont des chiens de chasse, un léopard, un babouin et une élégante girafe avec un petit singe vert escaladant son cou.
Un petit troupeau apparait aussi où chacune des vaches possède des cornes étrangement déformées. Le Retenou (Syrie) fait suite à la Nubie, elle-même suivie, sur le registre inférieur, de prisonniers nubiens et syriens. À l'extrémité gauche de la procession syrienne, des hommes amènent un ours brun et un éléphant en tribut. Sur le registre inférieur, regardez les femmes portant plusieurs épaisseurs de vêtements en forme de cloche, certaines avec des paniers dans le dos maintenus par une courroie placée sur la tête et contenant de jeunes enfants.
Sur la moitié inférieure droite (nord) du mur postérieur (ouest), des hommes pressent du raisin, rassemblent oiseaux et poissons, les nettoient et les conservent dans des jarres. Ce sont des scènes traditionnelles, décrites avec une plus grande profusion de détails dans les tombes de Mena et de Nakht.
À leur gauche, une scène de chasse est représentée avec grand soin (cf aussi TT 56, la tombe d'Ouserhat). Généralement, les Égyptiens indiquaient le chaos, la discorde, la peur et la mort en omettant les lignes de sol et en plaçant les figures au hasard. Ici, les lignes de sol, multiples, serpentent, tandis que les personnages se déplacent dans toutes les directions. Le résultat est identique : la scène retrace le chaos.Des autruches, gazelles et antilopes paniquées tentent sans succès d'échapper aux lances et aux flèches de Rekhmirê. Au milieu, à gauche, une hyène essaie d'arracher une flèche de son corps avec ses crocs. Du sang jaillit d'une gazelle blessée. De petits mammifères tentent de se dissimuler sous des arbustes du désert. Un lièvre, les oreilles battantes, se précipite vers un buisson, mais il n'a aucune chance de fuir, car le terrain de chasse est ceint de cordes tressées.
Les animaux sont pris au piège, et Rekhmirê triomphe. (De telles chasses avaient encore lieu dans les années 1930 sous le règne du dernier roi de l'Égypte, Farouk.) Sur le registre supérieur, à droite, le gibier mort forme une grande pile dont un scribe fait le décompte. La chasse n'est pas un sport mais le moyen de constituer des provisions pour l'Autre Monde.
La deuxième pièce, appelée PASSAGE, offre deux types de scènes. Le mur droit (nord) présente Rekhmirê dans ses activités de maire et de vizir ainsi que plusieurs scènes de son rituel funéraire. Sur le mur gauche (sud), il introduit les différents ateliers sous son contrôle dans le temple d'Amon à Karnak. Nous commencerons par le mur gauche, considéré, à juste titre, comme le meilleur exemple descriptif de l'art et de l'artisanat égyptiens. Du fait de l'élévation importante du plafond, certains registres sont presque impossibles à voir en l'absence d'échelle ou de jumelles. Pourtant, elles sont si intéressantes qu'elles feront aussi l'objet d'une description.
Prés du départ du mur gauche, une figure assise de Rekhmirê fait face à l'entrée. Les scènes qu'il contemple traitent de l'approvisionnement des magasins du temple d'Amon. Sur le registre supérieur, des sacs de graines tigrées forment de hautes piles; elles sont mesurées avant d'être broyées dans un mortier creusé dans un tronc d'arbre. Les noix tigrées (Cyperus esculentusa - wah en ancien égyptien et habb el-aziz en arabe) sont encore consommées actuellement en Égypte. Elles ont un goût sucré, à mi-chemin entre la noix de coco et l'amande; très populaires à Louxor les jours de fête, ces noix sont mangées après avoir été trempées dans l'eau. Broyées et mélangées à de l'eau, elles forment une pâte que l'on place dans un pétrin et à laquelle on ajoute de la graisse avant de la faire frire dans une grande poêle. Plus loin sur la gauche, des hommes enfument une ruche et retirent les rayons de miel. Une abeille solitaire voltige tristement devant eux. Le miel est placé dans des pots qui sont scellés et seront ouverts pour le déguster peut-être avec les gâteaux aux noix tigrées. C’est l'une des très rares scènes d'apiculture connues pour l'époque dynastique, bien que le miel fût le principal édulcorant de l'Égypte ancienne (le sucre était alors inconnu) et qu'il y occupât une place importante en cuisine et en médecine.
Sur le registre du dessous, entre les entrées des magasins voûtés du temple, des empilements de plumes d'autruche, de boucliers en peau, de défenses d'éléphants, de paniers de raisin, de sacs de noix attendent d'être inventoriés - il s'agit de toutes les provisions reçues de Haute-¬Égypte en paiement de l'impôt, mais aussi des pays étrangers, que Rekhmirê recevait dans la première salle. Il y a quelques touches très naturelles dans ces scènes, généralement conventionnelles : à droite, un homme peine à porter une lourde amphore de vin; non loin de là, des singe furètent autour de tas de doums, essayant de dérober ces fruits sucrés.
L’édifice à toit plat contigu, appelé le « Double Trésor d'or et d'argent », va recevoir les piles de précieux métaux qui se trouvent devant.
À droite, des groupes d'hommes sont occupés à diverses activités artisanales : fabrication de perles, travail du cuir, du bois, maçonnerie, sculpture. Tous sont très concentrés pour achever ces œuvres destinées au temple. Il s'agit de quelques-unes des descriptions les plus précises de l'artisanat du Nouvel Empire qui fournissent des informations sans égales sur la façon dont étaient faits ce que nous considérons aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre.
Sur le registre supérieur, un fabricant de perles utilise un seul foret pour percer trois trous à la fois, exploit exigeant une formidable habileté. Derrière lui, d'autres hommes enfilent les perles pour en faire des colliers. Leurs longs doigts recourbés évoquent la délicatesse de leur tâche. Plus loin sur la gauche, un homme outillé d'une sorte de vilebrequin évide des vases de pierre. Sur le registre du dessous, des maroquiniers préparent deux types de sandales, des selles, des cordes et des rouleaux. Un homme debout près d'une peau d'animal l'étire ou l'assouplit sur un poteau à trois pieds. À gauche, des hommes étirent une peau, puis la découpent à la forme désirée. Un homme utilise ses dents pour faire passer une courroie de cuir à l'intérieur du trou percé dans la semelle d’une sandale. Plus loin sur la gauche, un habile artisan a découpé un morceau de cuir en une spirale continue, préparant des bandes de cuir, qui serviront peut-être au gréement des bateaux.
Au-dessous (à droite), un artisan achève de dorer une statue du roi, tandis qu'un autre inspecte la chapelle qui l'abritera. La statue est sculptée dans une ébène des plus foncées, couleur associée à Osiris. Sur la gauche, deux hommes assis à côté d'un pot de colle le font chauffer sur un petit feu. L’un d'eux applique la colle sur un morceau de bois de placage. Derrière eux, un ébéniste polit la surface (d’une boite à l'aide d'une herminette. Remarquez l'équerre et la queue¬-d’aronde près du charpentier. Au-dessous, un homme scie une planche qui a été attachée verticalement à un poteau; un coin a été introduit dans l'entaille pour éviter que la scie ne grippe. De telles techniques sont encore utilisées de nos jours. Ici, comme partout dans cette scène, le bois brut est soigneusement peint pour mettre son grain en valeur. Un homme utilise un foret pour percer des trous sur le côté d'un lit dans lesquels des cordes seront passées pour le tissage du matelas. Le foret en bronze est maintenu en place grâce à une coupelle coincée dans la paume de la main. Ensuite, quatre hommes mettent les touches finales à une belle chapelle en bois précieux. Non loin de là, des ouvriers sculptent les pieds dune chaise terminés en pattes de lion. D'autres coupent, percent, scient et poncent des morceaux de bois. Le bois de bonne qualité était un matériau rare et précieux en Égypte. La plus grande partie était importée et n'arrivait que sous des formats réduits : il fallait donc faire preuve d'une grande habileté pour créer de grandes pièces à partir de nombreux petits morceaux d'ébène, de cèdre et d'autres bois.
Sur le registre inférieur, la scène suivante présente des métallurgistes fabriquant d'élégants vases et aiguières en or (anneaux dorés), en argent (anneaux blancs) et en bronze. À droite, cinq anneaux d'or sont posés sur le plateau d'une balance, l'équivalent exact du poids en forme de tête de taureau occupant l'autre plateau. Deux autres poids - l'un en forme d'hippopotame - se trouvent sous la balance. Le sommet de celle-ci a la forme de la déesse Maât afin d'assurer probité et précision aux opérations. L’homme de droite distribue l'or et l'argent aux artisans en comptabilisant le poids exact de chaque pièce. Ce poids sera plus tard comparé à celui de la pièce achevée afin de prévenir des vols éventuels. L’homme aux cheveux longs sur la gauche, précédé de trois ouvriers, est peut-être le maître artisan venu surveiller le maniement de l'or.
À gauche, un homme est à genoux devant une enclume sur laquelle a été placé un anneau d'or. Cet anneau repose sous un morceau de métal non identifié, sans doute pour qu’il ne soit pas éraflé lorsque l'homme portera ses coups de marteau. Progressivement, il transformera cet anneau d’or en une feuille de métal précieux, assez fine pour prendre la forme d'un vase. ou continuera de le battre pour l'affiner encore. Sur les deux demi-registres de gauche, des hommes fabriquent de grands vases. En haut, deux hommes travaillent au façonnage d’un vase avec des marteaux et des enclumes aux formes étranges. Non loin de là, un feu est utilisé pour attendrir le métal pour les soudures et le ciselage. À gauche, un homme doté d'un roseau creux et d'une paire de pinces présente un morceau d’or à la flamme qui crépite tandis qu'il souffle dessus.
Au-dessous, quatre hommes gravent et polissent des jarres en or. Trois hommes portent des lingots de cuivre asiatique vers l'atelier. Quatre foyers y fonctionnent, alimentés par du charbon de bois. À droite, un ouvrier jette l'équivalent d'un panier de charbon sur le sol, prêt a être jeté dans les feux. La chaleur est rendue plus intense encore par des soufflets en bois et en cuir actionnés en soulevant un pied et en tirant une corde, puis relâchés en appuyant avec le pied. Les quatre foyers fonctionnent simultanément à cause de la taille de l'objet en préparation. Il s'agit d'une massive porte en bronze qui sera installée dans le temple de Louxor. Le métal fondu doit être versé rapidement pour prévenir une trop grande chute de température, cela implique donc une fourniture ininterrompue de métal à verser dans le moule.Ce moule comprend dix-sept conduits au sommet, et les artisans manipulent habilement un large creuset à l'aide de bâtons flexibles, versant successivement du métal fondu dans chaque conduit. Il semble presque impossible qu'un objet aussi grand et large puisse avoir été coulé en une seule pièce, et il est vrai qu'aucune porte de ce type n'a jamais été mise au jour. Pourtant, il existe des textes faisant référence à des portes de cette taille, et les deux battants de porte achevés dans la moitié supérieure gauche de la scène semblent repousser toute autre explication.
Sur le registre du dessous, la scène suivante présente des hommes fabriquant des briques pour une future construction dans le temple d'Amon à Karnak. Cette scène est intéressante, car cette méthode de fabrication des briques existe encore, pratiquement inchangée, dans tous les villages égyptiens. De plus, l'utilisation de briques pour élever une rampe, ainsi qu'on le voit ici, explique comment les ingénieurs de l'Antiquité étaient capables de déplacer les blocs pour construire des temples gigantesques. À gauche, des hommes remplissent des jarres avec l'eau d'un lac arboré : l'un d'eux a pénétré dans l'eau jusqu'à la taille, l'autre est resté au bord. L’eau sera ajoutée à la terre crue et à la paille par des ouvriers utilisant une herminette et leurs pieds pour obtenir le mélange adéquat, D'autres hommes remplissent les paniers de terre mouillée et l'apportent aux maçons pour qu'ils la versent dans des moules et en fassent des briques, qui sécheront ensuite au soleil. Deux jours plus tard, les briques achevées sont transportées sur le chantier de construction. Le texte explique que le bâtiment est un sanctuaire de Karnak, mais nous ignorons duquel il s'agit.
Cette scène constitue l'une des meilleures preuves que les Égyptiens utilisaient des rampes pour leurs édifices, donnant aussi une idée de la façon dont étaient construites des structures monumentales - dans le cas présent, il s'agit d'une salle hypostyle. Une fois le sol posé, la première assise de pierres était mise en place, qu'elle soit destinée à la construction de murs ou de piliers, et l'espace entre les blocs de pierre rempli de briques et de blocaille. Une rampe basse était construite sur laquelle étaient tirées les pierres formant la deuxième assise. D'autres briques venaient s'ajouter pour surélever un peu la rampe. Lorsque l'édifice était terminé, le toit en place, l'intérieur était rempli d'une structure de terre et de briques. Celle-ci, démontée peu à peu, servait d'échelle aux artisans qui ponçaient et décoraient les murs de haut en bas. Les ouvriers travaillant à la préparation des briques sont inhabituels.
En effet, le texte précise qu’il s'agit de prisonniers, sans doute syriens ou nubiens. Les Syriens ont une barbe courte et leur poitrine est couverte de poils blonds, deux traits étrangers aux Égyptiens qui s'épilaient régulièrement tout le corps. Quelques Syriens ont même les yeux bleus. À droite, des bateaux apportent des pierres supplémentaires sur le chantier et les hommes les taillent, à l'aide de cordes et de chevilles, afin qu'elles forment des blocs carrés parfaits.
Au-dessous, des sculpteurs façonnent deux statues colossales du roi en granit rouge. Des ouvriers travaillent sur des échafaudages cernant les gigantesques statues, tandis qu'un scribe dessine dans le dos de la statue de droite une inscription qui sera gravée par la suite. Un sphinx en calcaire et une table d'offrandes sont poncés et polis, alors qu'un ouvrier se baisse maladroitement pour corriger une petite imperfection sur le socle de la table.
Le restant du mur est consacré aux funérailles de Rekhmirê. Les trois registres inférieurs présentent la procession vers la tombe et les offrandes de nourriture, surveillées par la Maîtresse de l'Ouest. Sur les trois suivants, la procession se poursuit, observée par Anubis. Les trois registres supérieurs sont occupés par les offrandes et purifications rituelles, sous le contrôle d'Osiris. Le décor du mur droit (nord) doit être « lu » de droite à gauche et de bas en haut.
À l'extrémité droite, des bateaux naviguent vers Thèbes et, sur le registre inférieur, ils y jettent l'ancre. Rekhmirê revient d'une audience avec le roi Aménophis II, il est accueilli chez lui par des membres de sa famille.
La partie gauche est occupée par les banquets funéraires de Rekhmirê, l'un pour les femmes de la famille, l'autre pour les hommes. Le banquet féminin est le plus intéressant et l'artiste a figuré des femmes en robes moulantes, portant des coiffes et de nombreux bijoux. Ces scènes sont très conventionnelles, à deux exceptions près. L’une présente de jeunes servantes le visage dissimulé par leur chevelure; l'autre nous est offerte par la jeune fille occupant le centre de la scène, représentée de trois quarts et nous tournant le dos - c'est un unicun dans l'art égyptien. Les musiciens jouent d'instruments à cordes dans les deux salles de banquets. Des bouchers préparent la viande et, fait inhabituel, l'artiste a pris soin de montrer que les tranches de bœuf sont bien marbrées. Plus loin sur la gauche, une statue de Rekhmirê se dresse dansune chapelle posée sur un bateau tiré par des prêtres sur un étang situé dans son jardin.
On ignore si ce jardin est celui qu'il possédait (dans ce cas le bâtiment de gauche serait sa maison) ou celui qu'il posséderait dans l'Autre Monde (il s'agirait alors de sa tombe). Cette scène est ravissante, avec des arbres (palmiers doums, palmiers-dattiers et sycomores) dessinés comme s'ils reposaient sur le sol afin que l'artiste puisse les montrer en entier. Le jardin, traditionnel, est divisé en rectangles emboîtés qui traduisent peut-être l'existence de terrasses. Un porteur d'eau se tient dans l'angle en haut à droite, prêt à arroser les arbres. À gauche, un prêtre offre de l'encens à côté de l'étang. Il s'agit d'une scène funéraire qui fait peut-être partie de la Belle Fête de la Vallée.
Le mur nord (droit) le plus près de la porte est consacré au rituel de l'Ouverture de la bouche.
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Re: VIZIR et ADMINISTRATION
http://2terres.hautesavoie.net/vegypte/texte/vizir00.html
Par convention les égyptologues traduisent par "vizir" {ministre d'un souverain musulman} le titre égyptien tchaty. Ce titre apparaît sous le règne de Snéfrou et fut porté pour la première fois par Néfermaât. Mais cette fonction, sans le titre de tchaty, était déjà occupée par Imhotep, sous le roi Djoser. Sous l'Ancien empire, le vizir était choisi parmi les membres de la famille royale. A l'époque thébaine le titre échoit à un fonctionnaire distingué pour ses grandes qualités. Au Nouvel Empire, la fonction fut divisée entre un vizir du Sud, en charge à Thèbes, et un vizir du Nord, en charge dans la résidence septentrionale (Memphis, Pi-Ramsès, Lisht). La fonction de vizir s’affaiblit avec l'avènement de la théocratie, à la Troisième Période Intermédiaire.
Les responsabilités du tchaty sont immenses, son protocole est vaste et varié, et on exigeait pour ce poste, de plus haut dignitaire du pays, un scribe qui soit «savant entre les savants». Il est le chef de toute la bureaucratie égyptienne.
Ministre de l'intérieur, il reçoit les rapports des nomarques, contrôle la répartition des terres, l'administration des corps de métiers, dirige la police, recrute l'armée. Il scelle les "décrets" promulgués par le pharaon. Ses messagers {oupout} apportent ses ordres, font des enquêtes pour son compte, vont contrôler directement l'administration au fond des provinces.
On lui annonce les phénomènes naturel: lever héliaque de Sothis, arrivée de la crue, pluies épisodiques, pour qu’il donne l'ordre aux administrateurs locaux d'édifier les digues, de préparer le sol arable. Il fixe les taxes sur les récoltes, calcule les arriérés, surveille l'acheminement et la répartition du gros bétail. Il règle la circulation des biens et des forces productives en contrôlant les rotations des bateaux et le déplacement des milices là où le besoin se fait sentir. Il peut mobiliser ces forces productives pour des taches spéciales: construction ou restauration d'édifices, cérémonies royales, préparation des monuments funéraire du pharaon.
Ministre de la Justice, il préside la Cour suprême et divers conseils de fonctionnaires. Il compulse les écrits pour apprécier le bien-fondé des requêtes, trancher en fonction des règlements, et appliquer les sanctions selon les " lois ".
Maître des Finances, le directeur du Sceau vient lui rendre compte chaque matin de la gestion du Trésor, et c'est lui qui est chargé de recevoir le tribut. Il veille à la conservation des produits précieux. Il en assure l'approvisionnement en dépêchant des expéditions aux mines et aux carrières, ou aux comptoirs lointains.
Il doit aussi veiller à l’approvisionnement des temples en offrande divine.
Pour son travail le vizir possède, dans son office, d'importantes archives. Il conserve, non seulement la copie des actes privés, en particulier les actes de "imyper" {transfert de biens}, mais aussi les registres cadastraux des terres cultivables, auxquels on se réfère en cas de litige au moment de mesurer les superficies imposables. Le vizir a, bien entendu, droit d'accès aux archives des autres institutions, qui sont tenues de lui communiquer les documents exigés.
Par convention les égyptologues traduisent par "vizir" {ministre d'un souverain musulman} le titre égyptien tchaty. Ce titre apparaît sous le règne de Snéfrou et fut porté pour la première fois par Néfermaât. Mais cette fonction, sans le titre de tchaty, était déjà occupée par Imhotep, sous le roi Djoser. Sous l'Ancien empire, le vizir était choisi parmi les membres de la famille royale. A l'époque thébaine le titre échoit à un fonctionnaire distingué pour ses grandes qualités. Au Nouvel Empire, la fonction fut divisée entre un vizir du Sud, en charge à Thèbes, et un vizir du Nord, en charge dans la résidence septentrionale (Memphis, Pi-Ramsès, Lisht). La fonction de vizir s’affaiblit avec l'avènement de la théocratie, à la Troisième Période Intermédiaire.
Les responsabilités du tchaty sont immenses, son protocole est vaste et varié, et on exigeait pour ce poste, de plus haut dignitaire du pays, un scribe qui soit «savant entre les savants». Il est le chef de toute la bureaucratie égyptienne.
Ministre de l'intérieur, il reçoit les rapports des nomarques, contrôle la répartition des terres, l'administration des corps de métiers, dirige la police, recrute l'armée. Il scelle les "décrets" promulgués par le pharaon. Ses messagers {oupout} apportent ses ordres, font des enquêtes pour son compte, vont contrôler directement l'administration au fond des provinces.
On lui annonce les phénomènes naturel: lever héliaque de Sothis, arrivée de la crue, pluies épisodiques, pour qu’il donne l'ordre aux administrateurs locaux d'édifier les digues, de préparer le sol arable. Il fixe les taxes sur les récoltes, calcule les arriérés, surveille l'acheminement et la répartition du gros bétail. Il règle la circulation des biens et des forces productives en contrôlant les rotations des bateaux et le déplacement des milices là où le besoin se fait sentir. Il peut mobiliser ces forces productives pour des taches spéciales: construction ou restauration d'édifices, cérémonies royales, préparation des monuments funéraire du pharaon.
Ministre de la Justice, il préside la Cour suprême et divers conseils de fonctionnaires. Il compulse les écrits pour apprécier le bien-fondé des requêtes, trancher en fonction des règlements, et appliquer les sanctions selon les " lois ".
Maître des Finances, le directeur du Sceau vient lui rendre compte chaque matin de la gestion du Trésor, et c'est lui qui est chargé de recevoir le tribut. Il veille à la conservation des produits précieux. Il en assure l'approvisionnement en dépêchant des expéditions aux mines et aux carrières, ou aux comptoirs lointains.
Il doit aussi veiller à l’approvisionnement des temples en offrande divine.
Pour son travail le vizir possède, dans son office, d'importantes archives. Il conserve, non seulement la copie des actes privés, en particulier les actes de "imyper" {transfert de biens}, mais aussi les registres cadastraux des terres cultivables, auxquels on se réfère en cas de litige au moment de mesurer les superficies imposables. Le vizir a, bien entendu, droit d'accès aux archives des autres institutions, qui sont tenues de lui communiquer les documents exigés.
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Re: VIZIR et ADMINISTRATION
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vizir_dans_l'Égypte_antique
Vizir dans l'Égypte antique
tȝyty-sȝb-ṯȝty
Le vizir, tjaty en égyptien, désigne, par analogie anachronique avec le vizir conseiller ou ministre auprès des dirigeants musulmans, le premier magistrat après le pharaon, dans l'Égypte antique. Ce poste, dont l'appellation a probablement été créée à l'époque du pharaon Snéfrou pour son fils Néfermaât, se définissait comme celui qui est la volonté du maître, les oreilles et les yeux du roi.
À l'Ancien Empire, à la VIe dynastie, le titre du vizir était tayty-sab-tjaty1.
Fonctions[modifier]
Le vizir Néferrenpet portant la tenue shenep, caractéristique de sa fonction ministérielle
- Metropolitan Museum of Art
À la tête de son administration, nous connaissons les charges du vizir grâce aux textes autobiographiques que certains personnages de la XVIIIe dynastie laissèrent dans leurs tombeaux, tels Rekhmirê, qui exerça cette fonction sous les règnes de Thoutmôsis III et de son successeur Amenhotep II.
Ses fonctions étaient :
Responsable de l'exécutif ;
Contrôle de l'administration ;
Responsable de la comptabilité ;
Responsable de l'archivage ;
Contrôle de la police et des transports ;
Garant de Maât (déesse de l'ordre) et responsable de la justice.
Chaque jour il remettait au roi un rapport sur l'État des Deux Terres en présence du trésorier, autre magistrat dont le rang dans l'administration du pays était équivalent.
Vizir dans l'Égypte antique
tȝyty-sȝb-ṯȝty
Le vizir, tjaty en égyptien, désigne, par analogie anachronique avec le vizir conseiller ou ministre auprès des dirigeants musulmans, le premier magistrat après le pharaon, dans l'Égypte antique. Ce poste, dont l'appellation a probablement été créée à l'époque du pharaon Snéfrou pour son fils Néfermaât, se définissait comme celui qui est la volonté du maître, les oreilles et les yeux du roi.
À l'Ancien Empire, à la VIe dynastie, le titre du vizir était tayty-sab-tjaty1.
Fonctions[modifier]
Le vizir Néferrenpet portant la tenue shenep, caractéristique de sa fonction ministérielle
- Metropolitan Museum of Art
À la tête de son administration, nous connaissons les charges du vizir grâce aux textes autobiographiques que certains personnages de la XVIIIe dynastie laissèrent dans leurs tombeaux, tels Rekhmirê, qui exerça cette fonction sous les règnes de Thoutmôsis III et de son successeur Amenhotep II.
Ses fonctions étaient :
Responsable de l'exécutif ;
Contrôle de l'administration ;
Responsable de la comptabilité ;
Responsable de l'archivage ;
Contrôle de la police et des transports ;
Garant de Maât (déesse de l'ordre) et responsable de la justice.
Chaque jour il remettait au roi un rapport sur l'État des Deux Terres en présence du trésorier, autre magistrat dont le rang dans l'administration du pays était équivalent.
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Re: VIZIR et ADMINISTRATION
OSIRISNET
> http://www.osirisnet.net/centrale.htmTT 100 / Tombe de Rekhmirê
https://www.osirisnet.net/tombes/nobles/rekhmire100/rekhmire100_14.htm
Les devoirs du vizir ...
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